Tenet : 10 anecdotes de tournage du film événement

Actuellement au cinéma, Tenet a déjà retourné le cerveau de plus de 900 000 spectateurs français. Encore et toujours en haut de l’affiche le nouveau film de Christopher Nolan est sur toutes les lèvres. De quoi donner envie de se pencher sur les secrets de tournage du long-métrage, en 10 anecdotes. Coulisses !

1. L’opéra reconstruit

Tenet explose dès les premières secondes, avec la prise d’assaut à l’opéra de Kiev. La scène a été tournée à Tallinn, la salle de concert et de sports de Linnahall, construite pour les Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Malgré la splendeur du bâtiment, les équipes ont fourni un lourd travail pour lui donner toute l’envergure qu’il a dans ce fameux prologue. "Le bâtiment (...) tombait en ruines depuis dix ans. Les sièges étaient dans un état calamiteux, il n'y avait plus de tapis et le béton était très abîmé. Il y avait des graffitis et des débris de verre un peu partout, et aucun éclairage ne fonctionnait. Il nous a fallu déployer d'incroyables efforts pour le restaurer, explique Nathan Crowley, le chef décorateur. On a tout nettoyé, on a reconstruit la scène, on a lustré le béton et on a reconstruit certains murs extérieurs parce qu'ils s'étaient déformés au fil des années. On a réparé les éclairages existants et on en a ajouté d'autres pour les besoins du tournage. On a consacré pas mal de temps à restaurer les sièges des spectateurs et les tapis – et le bâtiment continuera à bénéficier de ces travaux à l'avenir. Il s'agissait d'être fidèle à l'esprit du lieu, tout en y apportant notre patte, et c'était franchement gratifiant. C'est un édifice magnifique et j'espère que Tallinn le préservera."

2. Peur de se faire couper la route

Scène clé de Tenet, celle du braquage se déroulant sur l’autoroute de Laagna Tee a donné des sueurs froides à l’équipe de tournage. Et pour cause, il a d'abord fallu obtenir l'autorisation de tourner sur une longue portion de l'autoroute, mais aussi en garantir l'accès à l'équipe pendant plusieurs semaines. Le producteur exécutif Thomas Hayslip raconte : "On fermait au public huit kilomètres d'une autoroute à six voies, dans l'une des régions les plus densément peuplées d'Estonie". Même après avoir obtenu le feu vert, il reconnaît que "tous les jours, j'avais peur qu'on nous en interdise l'accès, mais au bout du compte, on nous a accordé le temps nécessaire pour finaliser la séquence.” Tout est bien qui finit bien !

3. Robert Pattinson, as du volant

Toujours au sujet de la scène de la course-poursuite sur Laagna Tee : les comédiens ont été autorisés à conduire eux-mêmes sur quelques centaines de mètres. Une expérience qui a énormément plu à Robert Pattinson, lui qui la qualifie même de "pur délire". Il ajoute : "Je suis assez prudent au volant, mais slalomer entre les voitures avec un équipement de caméra IMAX fixé à l'avant était incroyablement exaltant". De son côté, la productrice Emma Thomas a été impressionnée par les prouesses automobiles du comédien. "Rob n'a pas du tout exagéré ses talents de conducteur. D'ailleurs, dans la scène, il fait comme s'il savait à peine conduire. Mais lorsque l'équipe de cascadeurs a évalué ce qu'il était capable de faire, il les a impressionnés à juste titre. Du coup, il a fini par conduire lui-même dans une bonne partie de ses scènes."

4. Une pluie de déconvenues

Pour les scènes tournées à Mumbai, en Inde, l’équipe est arrivée sur place à la toute fin de la saison des moussons. Le réalisateur, les comédiens et les techniciens ont alors été confrontés à des pluies diluviennes. "On se préparait à tourner, la lumière du soleil était parfaite, et Chris nous donnait alors le feu vert, se souvient le producteur exécutif Thomas Hayslip. Et c'est à ce moment-là qu'en levant les yeux, on apercevait un énorme nuage qui se profilait à l'horizon. Du coup, on protégeait tout le matériel et on attendait là, sous une pluie battante. Mais dès que l'orage passait, on y retournait… trempés jusqu'aux os".

5. Avion et réactions

Si le crash de l’avion est censé se dérouler à Oslo, il a été tourné à l'aéroport de Victorville, en Californie. Au départ, Christopher Nolan souhaitait filmer cette séquence en faisant appel à des maquettes et des effets visuels, car il pensait trop onéreux d'orchestrer le crash d'un véritable avion. Comme le révèle Emma Thomas, "on a fait nos calculs et il se trouve qu'il était plus rentable d'acheter un avion hors d'usage que de construire une maquette et de reconstituer tout l'intérieur de la cabine". L'appareil choisi par Nolan était un Jumbo Jet 747 et, paradoxalement, avant de le pulvériser, la production a dû le remettre en état. "Quand un avion est mis hors service, on lui retire les freins et d'autres pièces, et notre premier objectif était donc de commencer par remplacer les freins (...) on a aussi dû réfléchir au pilotage et à la conception de notre véhicule de remorquage et faire en sorte que tout soit en état de fonctionnement”, précise Scott Fisher, l’un des superviseurs effets spéciaux.

6. Le(s) tourniquet(s)

Élément central de Tenet, le tourniquet n’est pas unique. En tout, quatre tourniquets ont été construits et chacun possédait ses propres caractéristiques. Le premier a été bâti dans l'entrepôt en Estonie; deux autres ont été fabriqués dans le centre commercial de Hawthorne; et le dernier a été construit sur le plateau 23 de la Warner.

7. Musique et faux rythme

Compositeur de renom, Ludwig Göransson signe ici une bande-originale “ambitieuse sur le plan conceptuel et inédite d'un point de vue technique", comme il l’explique lui-même. Face à la crise sanitaire, son travail a été bouleversé et a donné naissance à une expérience aussi enrichissante qu’inédite. "La finalisation de la musique en temps de pandémie a bouleversé la donne. On a eu la chance de pouvoir utiliser les enregistrements d'une des toutes premières sessions orchestrales à Los Angeles, mais on a dû revoir notre ambition d'organiser deux semaines supplémentaires de sessions avec une grande formation orchestrale. Quand l'épidémie s'est propagée dans le monde entier, Chris et moi avons décidé d'enregistrer chaque musicien séparément, depuis chez lui, ce qui s'est avéré beaucoup plus complexe que cela a en avait l'air.”

8. L’IMAX au service de l’immersion

Pour intensifier davantage le sentiment d’immersion du public face à Tenet, Christopher Nolan a une fois encore eu recours aux caméras IMAX et au format large. "Je tourne en IMAX depuis des années, confie le réalisateur. C'est extraordinaire de voir à quel point ce format est capable de plonger le spectateur au cœur de l'intrigue. Étant donné qu'on voulait raconter une histoire divertissante et captivante, on a vraiment eu le sentiment qu'il était nécessaire d'embarquer le public et de lui faire vivre pleinement cette aventure."

9. Un tournage planétaire

S’il lui retourne le cerveau, Christopher Nolan fait aussi voyager son public à travers Tenet. Rompu à l'exercice du tournage à travers le monde, le cinéaste a battu des records avec son 15e film en sillonnant sept pays situés dans trois continents : l'Estonie, l'Italie, l'Inde, le Danemark, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis. Une dimension internationale liée au récit. "Son envergure planétaire est très importante car il est question d'une menace qui pèse sur le monde – et sur la vie même – et ces enjeux sont au cœur de l'intrigue. Du coup, je trouve que cette atmosphère internationale insuffle un rythme au film et contribue à donner de l'ampleur au projet", explique Nolan.

10. J.D Washington : à fond la forme !

Robuste tout au long du film, le Protagoniste incarné par John David Washington enchaîne les cascades, courses et scènes de combat. Pour coller au mieux à son personnage et tenir la route tout au long du tournage, le comédien et ancien sportif a dû suivre une préparation physique inédite. "C'était un entraînement aux cascades révolutionnaires, confirme-t-il. Il fallait qu'on s'entraîne, encore et encore, jusqu'à ne plus avoir à y penser. Je savais que je pouvais y arriver physiquement, mais ça m'a demandé de m'exercer tous les jours, sans discontinuer. Mon expérience sportive m'a été plus utile que jamais, étant donné l'exigence physique de ce projet et l'état d'esprit offensif qu'il fallait adopter. Le côté physique de ce que je faisais m'a aussi éclairé sur la personnalité du Protagoniste, si bien que cette approche du personnage m'a été plus que profitable.”

Tenet, de Christopher Nolan, actuellement au cinéma.