War Dogs : Le grand retour de Todd Phillips

Avec la trilogie Very Bad Trip , Todd Phillips a frappé fort en redéfinissant les codes du buddy movie et en repoussant les limites du rire avec délice. Cultivant un humour borderline à souhait dans l’ensemble de ses films, le réalisateur s’est imposé en quelques années comme le trublion d’Hollywood. Un rôle qui lui sied à merveille et qu’il endosse à nouveau en prenant les manettes d’une nouvelle comédie 100% badass, War Dogs (14 septembre) , qu’il réalise, co-scénarise et coproduit. Littéralement « Chiens de guerre », ce film prend pour décor le conflit irakien de 2007 et met en scène l’improbable business d’un duo de loosers décrochant un contrat de grande ampleur avec l’Armée des États-Unis. Un deal à 300 millions de dollars qui, aussi fou que cela puisse paraître, a réellement eu lieu et a même fait l’objet d’un article signé Guy Lawson, reporter pour le magazine Rolling Stone . Alors que la bande annonce galvanise les inconditionnels, focus sur la comédie de la rentrée !

Trois casquettes

Une fois n’est pas coutume, Todd Phillips adapte une histoire vraie. Pour autant, l’ancrage de War Dogs dans des événements et une chronologie authentiques n’a pas empêché le cinéaste de laisser libre cours à son imagination , quant à la mise en scène et aux dialogues, résolument jouissifs, qui jalonnent l’intrigue. Confiant les rôles titres de David et Efraim à Miles Teller (Whiplash) et Jonah Hill (Le Loup de Wall Street), Phillips prouve qu’il a l’art de constituer des castings à l’alchimie prégnante et à la répartie efficace.

Visiblement autant à l’aise au registre des lendemains de soirées houleux , que du road movie chaotique et, désormais, du film de guerre décalé , le cinéaste donne une nouvelle leçon de cinéma. Expert de la comédie au cynisme assumé, il n’oublie pas de glisser un second niveau de lecture, comme c’est le cas dans le reste de sa filmographie, de sorte que les initiés décèleront d’emblée la patte du père de la saga Very Bad Trip. Un coup de maître supplémentaire pour cet homme-orchestre qui, bien qu’absent du paysage hollywoodien pendant trois ans, revient avec panache en prenant à la fois les rênes de l’écriture scénaristique , mais aussi de la coproduction et de la réalisation .

Une filmographie sous le signe de l’humour

Depuis la sortie de l’ultime Very Bad Trip au cinéma, en 2013, les fans de Todd Phillips étaient laissés orphelins, mais peuvent désormais se réjouir de la sortie prochaine d’un 11e long métrage de son cru. Ayant passé son baptême de la réalisation avec le bien nommé Road Trip en 2000, le réalisateur n’a jamais quitté le registre du divertissement, où il a fait ses armes. À son palmarès figurent ainsi Retour à la fac et Starsky et Hutch , avant que le premier Very Bad Trip n’amorce le tournant majeur de sa carrière, avec des chiffres vertigineux au box-office, comme en attestent les 2 millions de tickets vendus en France. Un record avec lequel ses deux suites ont flirté, en conquérant un large public d’aficionados au cinéma.

Ayant pour habitude de fréquemment faire appel aux mêmes comédiens – comme le rappelle la présence de Zach Galifianakis en tête d’affiche de Date Limite, aux côtés de Robert Downey Jr. – Todd Phillips renoue avec l’acteur qu’il a révélé dans sa trilogie culte : Bradley Cooper , alias Phil du Wolfpack. Toutefois, ce n’est pas face caméra mais côté coulisses que ce dernier collabore au projet, en enfilant la casquette de coproducteur ; un poste qu’il avait également tenu au générique d’American Sniper d’Eastwood. Sans quitter le registre du film de guerre, mais en faisant un grand écart avec le sérieux qui correspond traditionnellement à ce genre, War Dogs explore une facette méconnue d’une guerre dont Todd Phillips démontre qu’elle peut aussi prêter à rire. Un exercice dans lequel il excelle, comme on le perçoit déjà dans les premières images du trailer !

Pour découvrir War Dogs au cinéma, encore un peu de patience, puisque la sortie est prévue le 14 septembre .