Mr Wolff : J. K. Simmons fait les comptes

Né à Grosse Pointe, dans le Michigan, J. K. Simmons est une 'grosse pointure' du cinéma. Avec 173 titres à son cv, dont une quinzaine en préparation à l’horizon 2016-2017, le comédien attitré de Jason Reitman et Sam Raimi ne chôme pas. Talonnant Morgan Freeman et Samuel L. Jackson au registre du cool , il jouit d’une belle notoriété, qui prend encore de l’ampleur à l’évocation de son nom pour le commissaire Gordon de la Justice League l’an prochain. Actuellement en tournage, il va d’abord faire escale dans un genre moins super-héroïque, mais tout aussi intense, avec le thriller de Gavin O'Connor Mr Wolff (2 novembre) . Portrait.

Débuts sur le tard

Donnant l’impression d’avoir campé tous les types de personnages possibles et imaginables, J. K. Simmons arrive encore à surprendre son public avec des prestations bluffantes. L’une des dernières en date est celle qu’il livre face à Miles Teller (War Dogs) dans Whiplash , qui lui a valu l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur secondaire . Une reconnaissance, pour celui qui s’illustre depuis 30 ans dans des 'supporting roles' de premier plan. Âgé de 61 ans, J. K. Simmons a commencé sa carrière à la trentaine passée, ce qui équivaut à une entrée en matière tardive à Hollywood.

Pour autant, il s’est considérablement rattrapé en s’imposant comme l’un des comédiens les plus prolifiques de sa génération. Ayant passé la première partie de son enfance dans la banlieue de Detroit, le jeune Jonathan Kimble Simmons déménage dans l’Ohio à l’âge de 10 ans. S’intéressant d’abord à la musique, il décroche une licence de musicologie à l’Université du Montana, au sein du département dont son père est le directeur. Son diplôme en poche, il part vivre à Seattle, où se profile sa vocation théâtrale .

Acteur prolifique

Saisissant l’opportunité de faire une première apparition dans le polar Manhattan Connexion (1986), l’aspirant comédien devra attendre près de 10 ans avant de pouvoir apparaître une seconde fois à l’écran, dans la comédie Tel est pris qui croyait prendre (1994). Entre temps, il s’essaie aux scènes de Broadway , mais ses débuts restent difficile. À compter du milieu des années 1990, J. K. Simmons multiplie les projets au gré de rôles ponctuels, ce qui lui permet de se faire progressivement connaître. Au cours de cette période de rodage, il s’illustre notamment dans Celebrity de Woody Allen, New York - Unité spéciale et Le Mexicain , aux côtés de Brad Pitt et Julia Roberts.

Depuis 1997, la série carcérale Oz l’a rendu indissociable de Vern Schillinger aux yeux des téléspectateurs d’HBO , comme New York - Police judiciaire l’avait fait dès 1994 avec le rôle du psychiatre Emil Skoda sur NBC. Toutefois, il peine encore à se faire une place au cinéma. En 2002, Sam Raimi , qui vient de le diriger dans Pour l'amour du jeu et Intuitions, lui offre le rôle de la révélation internationale, celui de J. Jonah Jameson dans le premier opus de saga Spider-Man . Un personnage qu’il incarne avec panache et qu’il retrouve dans les deux volets suivants, tandis que sa popularité croissante lui vaut parallèlement de figurer au casting de Ladykillers et Thank You for Smoking. Par la suite, on le voit au générique de Juno – signé de son autre pygmalion, Jason Reitman – et In the Air, grâce auquel il est dans les petits papiers de la critique. Reconnaissable par son physique atypique, J. K. Simmons l’est aussi par sa voix, qu’il a su mettre à profit d’une carrière non moins prestigieuse de doubleur vocal. Parmi ses emblématiques doublages, on peut citer le redoutable General Eiling de la Justice League (version animée) , ou sa participation à Robot Chicken .

Depuis le triomphe de Whiplash et la multitude de prix d’interprétation reçus pour ce film, J. K. Simmons confirme être l’un des acteurs les plus en vue du moment, comme Mr Wolff en apportera à nouveau la preuve le 2 novembre au cinéma !