Spotlight : Connaissez-vous vraiment Liev Schreiber ?

Connu – et reconnu – pour son talent d’acteur d’exception, Liev Schreiber mène sa carrière loin des spotlights du star system. C’est pourtant grâce au film éponyme de Thomas McCarthy qu’il s’avance, avec ses confrères, vers les Oscars ; comme le suggère la cascade de récompenses que Spotlight (27 janvier) a récemment raflé lors des Gotham Awards et des NBR Awards. Sérieux compétiteur pour le trophée suprême, ce long métrage est d’abord une manière de mettre en images la ténacité et le professionnalisme dont ont fait preuve une poignée de journalistes du Boston Globe , au début des années 2000, pour révéler un scandale de pédophilie au sein de l’Église catholique. Aux côtés de Michael Keaton, Rachel McAdams ou Stanley Tucci , Liev Schreiber retrace le fil des événements. Mais savez-vous vraiment qui il est ?

Le jeu comme mode d’expression

Aussi grand par le talent que par la taille (1,91 m), Liev Schreiber a coutume d’endosser des rôles d’hommes forts, accros à l’action et peu loquaces. Un type de personnage qui sied à sa carrure et à son jeu doux-amer, mais dont il se détache pour ce film. Dans Spotlight , il prête ses traits à Marty Baron, rédacteur en chef du Boston Globe . Celui qui va mettre l’équipe Spotlight sur la piste de l’affaire qui vaudra au quotidien le Prix Pulitzer ; un de plus pour cette référence des journaux d’investigation. Très prolifique, Liev Schreiber compte près de 70 titres à sa filmographie, a déjà écrit et réalisé un film – Tout est illuminé (2005), avec Elijah Wood en tête d’affiche – tout en étant coproducteur de la série Ray Donovan, dont il tient le rôle-titre depuis trois saisons.

Triplement cité aux Golden Globes , il a autant concrétisé son rêve que celui de ses parents en devenant acteur. Issu d’une famille d’artistes un brin fantasques, il naît à San Francisco mais sera balloté d’État et État durant son enfance, du fait de la séparation houleuse de ses parents et des excentricités de sa mère. Envisageant, un temps, de devenir écrivain, le jeune Liev embrasse finalement la passion du théâtre que lui ont transmise sa mère, férue de marionnette, et son père, metteur en scène. C’est au lycée qu’il se familiarise pour la première fois avec les Arts Dramatiques , avant de poursuivre son cursus théâtral au sein de la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres .

Petit et grand écran

De retour au pays après sa parenthèse européenne, l’aspirant comédien ne perd pas de temps et se lance sur les planches de Broadway au début des années 1990, puis apparaît dans plusieurs téléfilms et quelques longs métrages indé pour le cinéma. Une entame de parcours bien remplie, bien que l’acteur débutant soit encore inconnu du grand public. Une situation qui change lorsque les spectateurs de Scream le découvrent dans le premier opus de la saga horrifique. Son rôle de Cotton Weary s’impose comme celui de la révélation, en permettant à Liev Schreiber de gravir un échelon à Hollywood. Une notoriété naissante confirmée par la suite, en 1997, de sorte qu’à la veille des années 2000, l’acteur est en mesure de choisir les projets auxquels il souhaite participer parmi davantage de propositions.

Soucieux de ne pas s’enfermer dans un genre en particulier, il insuffle de l’éclectisme à son cv en rejoignant le casting d’Hamlet, La Somme de toutes les peurs, Un Crime dans la tête, ou encore Le Voile des illusions, en 2006, face à Naomi Watts et Edward Norton. Entre-temps, il est passé derrière la caméra pour signer son premier et unique film à ce jour. Dans les petits papiers de la critique et déjà auréolé de plusieurs prix à ce moment-là, il va faire un bond en avant à partir de 2008, en enchaînant le film d’époque Les Insurgés et X-Men Origins: Wolverine , l'année suivante. Un grand écart qui lui vaut de jouer sur deux tableaux : celui d’un cinéma exigeant et celui des films de super-héros. Désormais affilié au registre de l’action pure et dure avec la série Ray Donovan, il collabore également à CREED – L’Héritage de Rocky Balboa (13 janvier) en étant crédité comme narrateur HBO. Une participation qui n’élude pas l’interprétation bouleversante d’authenticité qu’il livre devant la caméra de McCarthy.

Très attendu, Spotlight s’emparera des écrans français le 27 janvier .