Our Brand Is Crisis : Sandra Bullock ne connaît pas la crise

Oscarisée pour sa performance empreinte d’émotions dans The Blind Side (2009), Sandra Bullock bluffe presse et spectateurs à chaque nouveau rôle. Actrice multifacettes par excellence, choisit ses projets par instinct et en fonction de la force de l’intrigue, sans s’enfermer dans un registre cloisonnant. Avec Our Brand Is Crisis – prévu en salles au printemps 2016 – l’actrice donne une nouvelle leçon d’interprétation à ses pairs, en prêtant ses traits à une femme chargée de doper la campagne présidentielle d’un candidat bolivien. Un pitch qui n’a pas effrayé cette actrice-caméléon, qui troque la combinaison de spationaute de Gravity (2013) contre un blazer et des lunettes de soleil. Présenté au TIFF , en avant-première mondiale, le film a retenu l’attention de la critique, qui loue le talent dont Sandra Bullock fait preuve à l’écran. Focus.

Sandra Bullock l’audacieuse

Titrant « Sandra Bullock en route vers les Oscars » et disant de la comédienne qu’elle « livre une performance surprenante dans Our Brand Is Crisis », Le Journal de Montréal n’a pas été le seul à faire part de son enthousiasme à l’issue de la projection du long métrage au Festival International du Film de Toronto . Ayant coutume d’être dans les petits papiers de la presse dès qu’elle s’associe à un réalisateur de référence, Bullock fait une nouvelle fois forte impression en tête d’affiche du dernier film de David Gordon Green . Après Manglehorn (2014), film tout en nuances porté par Al Pacino, le cinéaste s’intéresse au thème de la politique et, plus largement, aux enjeux qu’appelle la conquête du pouvoir.

Si Peter Straughan (Les chèvres du Pentagone) s’installe aux manettes de l’écriture scénaristique, on retrouve un ancien complice de Sandra Bullock au casting : George Clooney , qui lui donnait la réplique en apesanteur et qui enfile ici la casquette de coproducteur. Présent à ses côtés pour défendre le film sur le red carpet de Toronto, Clooney a ainsi reformé le tandem de Gravity, le temps d’une avant-première très attendue. Décrite comme « plus dingue que jamais » dans les colonnes de Télérama , la comédienne est « l'une des (très) rares à avoir osé malmener (…) sa précieuse image de star glamour », souligne l’hebdomadaire.

« Sandra Bullock trouve enfin un personnage à la mesure de son audace. Tourmentée, électrique, à la fois paumée et impérieuse, elle est l'âme de cette fable politique sur le cynisme et la manipulation en politique » (Télérama)

L’art de la politique

Derrière ses airs de conquérante à qui aucune campagne présidentielle ne résiste, Jane Bodine ( Sandra Bullock ) comprend qu’elle est à l’aube d’un défi de taille, lorsqu’elle est engagée pour permettre à un candidat plutôt taciturne et en creux dans les sondages d’accéder à la présidence de la Bolivie. Se déroulant dans un contexte politique et social plus qu’agité, cette première campagne sud-américaine ne s’annonce pas de tout repos pour celle qu’on surnomme Calamity Jane , en raison de sa tendance à 'flinguer' ses détracteurs. Une femme de poigne qui n’est pourtant pas sans faiblesses, mais qui va mettre tout son cœur et son énergie dans le combat qui s’engage en faveur de la démocratie…

Librement inspiré de la campagne de Gonzalo Sánchez de Lozada vs. Evo Morales, Our Brand Is Crisis utilise la politique pour aborder une myriade d’autres thèmes. S’imposant à la fois comme une fable sociale , une plongée introspective dans la personnalité d’une femme d’action et comme une chronique sans complaisance sur les limites qu’on s’autorise à franchir, ce film donne à réfléchir tout en restant frais et léger. Entre drame et comédie, Our Brand Is Crisis déroule le fil de son intrigue au rythme d’un suspense prégnant et des savoureuses répliques de Sandra Bullock.

Our Brand Is Crisis , à voir dans les salles françaises le 20 avril 2016 .