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Orson Welles : Un centenaire de prestige

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Orson Welles : Un centenaire de prestige

« L’homme est un animal rationnel qui perd patience lorsqu’on lui demande d’agir en accord avec les diktats de la raison », a dit Orson Welles. Donnant l’impression de comprendre mieux que personne les contradictions de l’âme humaine, il a exploré ses multiples facettes à travers une filmographie aussi riche qu’exemplaire. Considéré comme le plus grand cinéaste de son temps par les puristes, Orson Welles a contribué à façonner le mythe hollywoodien et reste inégalé, 30 ans après avoir tiré sa révérence. Si d’aucuns diront qu’il était aussi mégalomane que Charles Foster Kane – le magnat de la presse qui l’a consacré avec Citizen Kane (1941) – son génie artistique est unanimement reconnu. En cette année qui marque le centenaire de sa naissance, Welles fascine toujours autant. L’occasion de percer une part du mystère qui l’entoure, en retraçant le parcours qui a conduit ce monstre sacré à réaliser le meilleur film de tous les temps (Classement American Film Institute).

Sur La Croisette, la 68e édition du Festival de Cannes a commencé et Orson Welles est plus que jamais à l’honneur. Tandis que les festivaliers se préparent à découvrir Citizen Kane dans une version 4k inédite – projeté le 20 mai à la séance de 19h dans la salle Bunuel du Palais des Festivals et précédé du documentaire This is Orson Welles – son chef-d’œuvre se décline aussi dans un coffret prestige exceptionnel, à retrouver dans les bacs. De quoi se replonger dans l’univers sans pareil de ce monstre sacré du cinéma, né il y a exactement un siècle à Kenosha (Wisconsin).

Élevé par un père féru de voyages « qui aimait se dire inventeur », selon les propres mots de Welles, et une mère pianiste, le jeune Orson est éveillé dès son plus jeune âge à l’art et au monde qui l’entoure. Curieux et plein de malice, il fait preuve d’une étonnante capacité d’apprentissage, annonciatrice de la précocité dont il fera ensuite sa signature en gravissant les échelons du succès à grandes enjambées. Pour l’heure, le petit prodige ne perd pas une minute, si bien qu’à trois ans il sait déjà lire, jouer du piano et la comédie, faisant ses premiers pas sur les planches en 1918, dans l’adaptation de Samson et Dalila. Autant de prouesses qui alimentent sa réputation de génie et façonnent sa légende.

Un an plus tard, la séparation de ses parents porte une ombre à l’enfance radieuse qu’il connaissait jusque-là, mais ne l’empêche pas de prolonger sa vocation artistique au-delà du cadre théâtral, en s’intéressant notamment à la poésie et au dessin ; deux domaines où il excelle, au point de susciter l’attention de la presse locale à l’aube de ses dix ans. Cette époque charnière est particulièrement mouvementée pour le garçon. Perdant prématurément sa mère, il quitte son Wisconsin natal pour rejoindre les rangs de la Todd School (Illinois), une école qui lui permet de poursuivre son apprentissage des Arts Dramatiques tout en s’essayant à la magie et à la prestidigitation.

Une étape particulièrement formatrice, qui initie sa passion pour l’illusion et le conforte dans la voie artistique à laquelle il se destine désormais. Achevant son cursus sur un prix d’excellence pour sa mise en scène de Jules César, Orson Welles est alors frappé par un second drame : la mort de son père. Orphelin à 15 ans, il ne se retrouve toutefois pas seul au monde, puisqu’un ami de ses parents le prend sous son aile. Il s’agit de Maurice Bernstein, à qui il rendra hommage en confiant à Everett Sloane le soin de l’incarner dans Citizen Kane. Poussé par son goût du voyage et l’envie de dépaysement qu’il ressent après ces drames successifs, l’adolescent se lance dans un tour d’Europe au début des années 1930.

Après avoir visité l’Irlande, les Îles d'Aran et la France – où sa rencontre avec Houdini sera déterminante – il met un terme à cette vie de bohème en revenant à Dublin, où il parvient à se faire engager dans un théâtre local, avant de rentrer au pays en 1934. À la veille de sa vingtaine, le futur maestro du Septième Art donne déjà l’impression d’avoir vécu mille vies en une. Nouant connaissance avec Thornton Wilder, Orson Welles intègre la troupe de Katharine Cornell et se produit dans des pièces off-Broadway. Au fil des représentations, le talent dont il est doué et le bouche-à-oreille accentuent sa notoriété naissante dans le milieu théâtral newyorkais. Comme à son habitude, Welles ne se cantonne pas à un domaine de prédilection et donne parallèlement ses premiers tours de manivelle en signant le court métrage The Hearts of Age (1934).

Dès lors, il prend conscience de sa passion pour le cinéma – l’art de l’illusion par définition – qu’il garde à l’esprit tout en s’illustrant dans la mise en scène de pièces controversées, desquelles émanent pourtant les prémices de son remarquable style. En 1938, après avoir signé un second court métrage porté par Joseph Cotten (Too Much Johnson) et ajouté une nouvelle corde à son arc grâce à la radio, le boulimique de travail fait un coup d’éclat qui restera dans les annales de CBS. Trustant les ondes avec son émission hebdomadaire, il décide de célébrer Halloween à sa manière, en adaptant La Guerre des mondes de H. G. Wells. 40 ans après son homonyme, Orson Welles simule ainsi une invasion extraterrestre, à grand renfort de faux bulletins d’information et d’appels de 'témoins' paniqués. Un culot qui porte ses fruits, puisque cette émission le rend célèbre du jour au lendemain et déclenche les sirènes d’Hollywood.

Approché par la RKO, l’aspirant réalisateur se lance ainsi dans son projet le plus emblématique et le plus personnel, Citizen Kane (1941). Coécrit avec Herman Mankiewicz – qui fait une apparition dans le rôle d’un journaliste – ce drame ramifié retrace les heures glorieuses et la descente aux enfers d’un homme à l’ambition si dévorante qu’elle entraîne sa perte… Une œuvre empreinte d’une vive tragédie, qui concentre tout le génie d’un Welles qui s’apprête seulement à souffler sa 26e bougie. En dépit de la tentative de boycott initiée par William Randolph Hearst, sur qui le personnage de Charles Foster Kane est calqué, et du dépassement budgétaire qui ébranle la RKO, Citizen Kane galvanise la critique en s’imposant comme le film consécration. Oscar du meilleur scénario, il reste à ce jour une œuvre de référence dont on ne peut se passer !

Pour rappel, le coffret prestige Citizen Kane est d’ores et déjà disponible dans les bacs et en ligne en cliquant ici.

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