Midnight Special : Joel Edgerton brouille les pistes

Du mélodrame Gatsby le Magnifique, en passant par le biopic mafieux Strictly Criminal et, désormais, le thriller SF avec Midnight Special (16 mars) , Joel Edgerton ne cesse de nous étonner. Caméléon du Septième Art, il change de rôle aussi facilement que de costume et n’hésite jamais à faire preuve d’audace dans ses choix artistiques. À la tête d’une filmographie aussi exemplaire qu’éclectique, il entretient son statut d’acteur inclassable en s’illustrant dans un nouveau projet inattendu : Midnight Special, film de science-fiction signé Jeff Nichols, entre drame et aventure. Portrait.

Les prémices du succès

Blouson marron sur les épaules, coupe courte et regard perçant : Joel Edgerton intrigue dans les premières images de Midnight Special, un long métrage empreint de beaucoup de mystère depuis l’annonce du tournage et, surtout, sa projection surprise au dernier SXSW ; où Indiewire comparait l’extrait présenté au cinéma de Carpenter, évoquant « une très intéressante combinaison d’éléments, qui n’a pas déçu ». Incarnant Lucas, Edgerton donne la réplique à Michael Shannon – acteur fétiche de Nichols – qui joue le père d’un enfant doté de superpouvoirs. Une première pour cet habitué des films de grande ampleur, ayant collaboré avec Leonardo DiCaprio et Johnny Depp.

Originaire d’Australie , Joel Edgerton n’imaginait pas faire carrière à Hollywood. C’est à l’adolescence que les contours de sa vocation d’acteur se dessinent, lorsqu’il découvre l’univers du théâtre, sur les planches du lycée. Désireux de concrétiser le rêve de Septième Art qui l’anime désormais, le jeune Joel entame un cursus d’Arts Dramatiques à la fac. Son diplôme en poche, il se forme sur des scènes locales, en se produisant dans les pièces de la Sydney Theatre Company. Très vite, l’appel des plateaux de tournage se fait sentir et, à l’âge de 26 ans, le comédien en herbe saisit une première occasion de jouer face-caméra, en apparaissant dans un épisode de Sidney Police.

Du second au premier rang

Nous sommes en 1995 et ce baptême conforte Joel Edgerton dans la voie artistique qu’il a décidé d’embrasser, bien que le jeune homme sache que la route du succès est encore longue. En dépit d’une panouille dans Race the Sun l’année suivant et d’un crochet par le drame indé Praise, qui reçoit plusieurs mentions en festivals, Joel Edgerton apparaît essentiellement à la télévision , notamment dans Les Maîtres des sortilèges, feuilleton très populaire auprès du jeune public. Progressivement, il va parvenir à se faire une place d’acteur secondaire dans des films aux castings alléchants : Erskineville Kings avec Hugh Jackman, Le Roi Arthur avec Clive Owen et Keira Knightley, ou encore Ned Kelly, porté par le tandem Heath Ledger / Orlando Bloom.

Toutefois, le déclic vient de Star Wars : Épisode II - L'attaque des Clones (2002). À l’approche de la trentaine, son rôle d’Owen Lars lui ouvre les portes des grosses productions auxquelles il aspire et c’est plein d’allant qu’il récidive avec l’épisode suivant, La Revanche des Sith (2005). Dès lors sa carrière décolle et devient internationale. On le retrouve dans Mi$e à prix, Whisper, The Square ou encore via le doublage du film d'animation Le sens de la vie pour 9.99$, mais c’est au subversif Animal Kingdom qu’il doit sa consécration. Encensé par la critique, ce film choc lui permet d’enchaîner un nouveau doublage sous la houlette de Zack Snyder , Le Royaume de Ga'Hoole, puis de partager l’affiche de Warrior avec Tom Hardy. Grâce à son incarnation d’un ex-champion de MMA, Joel Edgerton accède aux rôles de premier plan. Suivront The Thing, Wish You Were Here, le musclé Zero Dark Thirty, puis le film d'époque Gatsby le Magnifique dans la peau de Tom Buchana. Dernièrement, Strictly Criminal et son rôle d’agent trouble du FBI lui ont valu d’obtenir le premier Hollywood Film Award de sa carrière.

Pour rappel, Midnight Special , sélectionné en Compétition Officielle à la Berlinale (11 - 21 février) sortira en France le 16 mars .