Live By Night : Quand le rêve américain prend fin

« Le rêve américain a un prix », peut-on lire sur l’affiche de Live By Night (actuellement au cinéma) . Dans son dernier film, Ben Affleck montre le déclin des années folles dans l’Amérique de 1927, tandis que l’ombre de la Grande Dépression plane et que les esprits s’échauffent. L’acteur-réalisateur peint le tableau d’un pays en proie à la désillusion : « Un passionnant miroir de l’Amérique de la Prohibition et de la crise », souligne Le Dauphiné Libéré . Ce thème dystopique a inspiré Sergio Leone avec Il était une fois en Amérique , cité en exemple par Affleck. Panorama sélectif des films qui font tourner l’American Dream au cauchemar.

Gatsby le Magnifique – Baz Luhrmann

Publié en 1925, Gatsby le Magnifique est le témoignage mélancolique que Francis Scott Fitzgerald livre des Roaring Twenties. Loin d’être dupe quant à la fragilité de cette période, l’auteur imagine le tomber de rideau avec un mystérieux millionnaire, désabusé par l’amour à sens unique qu’il porte à l’envoûtante Daisy. Fitzgerald partage le goût pour la tragédie sociale et romantique avec Baz Luhrmann , habitué à montrer l’envers du show depuis le flamboyant Moulin Rouge ! (2001). Devant sa caméra, Leonardo DiCaprio et Carey Mulligan portent une version léchée, servie par une BO moderne signée Jay-Z . Alors qu’il contemple inlassablement la lumière verte (couleur de l’espoir ?) du phare qui éclaire les nuits de Long Island, Jay Gatsby pense peut-être aux mots de celle qu’il aime : « Tout ce qui est précieux ternit si vite, pour ne plus jamais revenir ».

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Une Étoile est née – George Cukor

Jeune chanteuse anonyme, Esther Blodgett (Judy Garland) rêve de percer dans la musique. Elle voit son souhait se réaliser le jour où sa route croise celle de Norman Maine (James Mason) , un acteur sur la pente descendante qui fait d’elle sa protégée. Plein de promesses, leur tandem concentre réussite professionnelle et sentimentale, et vaut à Vicki Lester – le nom de scène d’Esther – d’atteindre les sommets de la gloire. Toutefois, le déséquilibre que sa célébrité provoque dans le couple marque le début de la fin… Sous la direction de George Cukor , Mason et Garland sont cités aux Oscars®. Si cette version de 1954 reste la plus célèbre, celles de 1937 et 1976 seront prochainement complétées par un nouveau remake. De et avec Bradley Cooper A Star Is Born , actuellement en préparation, verra Lady Gaga revêtir le rôle-titre. Le rêve américain peut-il résister au star system ?

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Blade Runner – Ridley Scott

Référence du cinéma d’anticipation – inspirée du best-seller de Philip K. Dick Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? – Blade Runner (1982) est le film culte de toute une génération. Aujourd’hui, c’est Denis Villeneuve qui s’apprête à revisiter l’univers chaotique que Ridley Scott a mis en scène à ses débuts. Sombre, urbanisé à outrance, poisseux et inquiétant, le Los Angeles de 2019 qui se dévoile devant sa caméra est le décor d’une fable amère dédiée à l’intelligence artificielle . Quelle est la part d’humanité des répliquants ? Cette question guide l’intrigue en montrant le revers de la Cité des Anges. Entre aspirations et désenchantement, Rick Deckard (Harrison Ford) plonge progressivement dans l’enfer d’une ville qui a perdu sa magie hollywoodienne. Ressorti en salles en version restaurée en 2015, ce bijou SF a retrouvé la majesté d’effets spéciaux qui avaient conduit Télérama à observer : « Plastiquement Blade Runner est une réussite totale ».

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