La Septième Victime : Mark Robson, l’autre maître du suspense
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Dans l’imaginaire collectif, le chiffre 7 est généralement associé à la magie et aux symboles religieux. Si on parle des sept merveilles du monde et de septième art, Mark Robson se focalise quant à lui sur La Septième Victime . Réalisé en 1943 , ce polar haletant porte la marque des grands, notamment dans « la séquence très hitchcockienne à travers le rideau de douche », comme le souligne Télérama .
Secte et satanisme à Greenwich Village
Lorsque sa sœur aînée ( Jean Brooks ) disparait sans explications, la jeune Mary Gibson ( Kim Hunter ) quitte son pensionnat pour retrouver sa trace à New York. Tandis que les indices inquiétants se succèdent, elle comprend que quelque chose de grave se trame et que Jacqueline est certainement aux mains d’une secte satanique … Épaulée par son beau-frère, le docteur Louis Judd ( Tom Conway ), Mary va braver le danger. Mais ne risque-t-elle pas de devenir « la septième victime » ?
« Le cinéaste crée une atmosphère trouble et poisseuse, morbide et fataliste, dans laquelle les dangers ne sont jamais explicites » (Télérama)
Près de 75 ans après sa sortie sur les écrans, le long métrage de Robson est toujours redoutablement efficace pour augmenter le rythme cardiaque au tempo des péripéties du scénario que cosignent Charles O'Neal et DeWitt Bodeen . Dans le très cinématographique Greenwich Village en clair-obscur du chef opérateur Nicholas Musuraca , La Septième Victime captive le spectateur de la première à la dernière minute. Ancien bastion bohème, ce décor aujourd’hui gentrifié est, au début des années 1940, la toile de fond rêvée pour l’enquête de Mary Gibson.
Val Lewton à la production
Fort d’un flair qui lui a valu de découvrir des artistes de talent, Val Lewton ( Vaudou ) est un producteur important mais méconnu dans l’histoire hollywoodienne. Moins emblématique que les nababs qui se taillaient la part du lion pendant l’âge d’or, il a œuvré en coulisses à « remettre au goût du jour un fantastique sans effets spéciaux, basé sur la psychologie et le suspense », note Télérama . « "Faire peur en suggérant plutôt qu'en montrant" devient la devise de ses protégés : Jacques Tourneur, Robert Wise et Mark Robson », précise l’hebdomadaire. En marge de sa carrière de cinéaste, Robson a aussi été monteur de Vaudou , de La Féline et de La Splendeur des Amberson .
Faisant le parallèle entre La Septième victime et Rosemary’s Baby , DVD Classik salue « les visages surexposés par une source lumineuse tangible qui surnagent au milieu d'une obscurité contagieuse et malfaisante ». Côté musique, Roy Webb se charge de la BO. Avec son style teinté de mystère, le composteur des Enchaînés et de La Griffe du passé , rapproche encore davantage Robson de ses confrères maestros du suspense, Alfred Hitchcock et Jacques Tourneur.
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