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Quand Josef von Sternberg dépeint Le Paradis des mauvais garçons

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Quand Josef von Sternberg dépeint Le Paradis des mauvais garçons

Lorsqu’il réalise Le Paradis des mauvais garçons (1952), Josef von Sternberg est au crépuscule de sa carrière. Après ce polar sur fond d’espionnage, il ne tournera plus que deux longs métrages, laissant derrière lui un parcours jalonné de soubresauts. Nicholas Ray ( La Fureur de vivre ) achèvera le film en remplaçant le cinéaste austro-américain, en fin de tournage. L’œuvre qu’ils ont conçue à quatre mains reste un classique, 65 ans après sa sortie.

Suspense et exotisme

Intitulé Macao en VO, ce film noir prend pour décor l’ancien bastion portugais devenu chinois. Dans les années 1950, le futur paradis du jeu est encore celui des « mauvais garçons » aux yeux d’Hollywood, comme le confirme la voix-off de la bande annonce qui dit, sur une scène de bagarre : « Oui, c’est ça Macao ». Meurtre, business occultes et faux semblants sont les mots d’ordre qui guident l’intrigue née de l’imagination des scénaristes Bernard C. Schoenfeld et Stanley Rubin .

Robert Mitchum et Jane Russell forment le couple star qui se déchire à coup de paires de ciseaux envoyées comme les couteaux d’un numéro de cirque. La raison de cet accès de colère ? La trahison de Nick Cochran (Mitchum) envers Julie Benson (Russell), en lui cachant qu’il est un agent sous couverture. Troisième roue du carrosse, William Bendix se glisse dans le costume de l’homme éconduit par la belle danseuse, tandis que Gloria Grahame revêt celui de la femme trouble, à l’impénétrable poker face. Enfin, le rondouillard Thomas Gomez complète le tableau de cette fresque loin d’être paradisiaque.

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Howard Hughes à la production

Sur une BO menée trompettes hurlantes, les virées nocturnes en bateau de notre triangle amoureux rendent les eaux de Macao encore plus sombres. Les accalmies sentimentales donnent, elles, l’occasion à Jane Russell de chanter avec le timbre rauque auquel le public est familier. « On peut considérer qu’il s’agit plutôt d’un film de producteur, en l’occurrence Howard Hughes », précise L’Œil sur l’écran , indiquant que c’est Hughes himself qui a choisi les têtes d’affiche.

Le magnat de l’aviation, à qui Scorsese a consacré le biopic Aviator , n’a jamais caché que Jane Russell était sa muse. Les cadres exotiques sont à la mode dans les films noir et blanc des années 1950 et celui de Macao fait honneur à cette tendance. « On sait le goût que l'auteur de Shanghai Express avait pour l'Extrême-Orient », note Télérama . Cité deux fois aux Oscars® , Josef von Sternberg n’est pas l’unique auteur de ce film empli de suspense mais demeure celui dont la mémoire collective se souvient.

Le Paradis des mauvais garçons , à (re)voir en DVD en cliquant ici.

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