Forbidden Hollywood 2013 : William Dieterle, un style unique
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Réalisateur particulièrement prolifique dont la filmographie traduit un talent certain pour l’adaptation de classiques littéraires sur grand écran, William Dieterle a su conquérir un public qui l’a suivi fidèlement durant près de cinquante ans. À Hollywood, cet immigré allemand a trouvé tout ce dont son imagination avait besoin pour aboutir à des films qui, aujourd’hui encore, font écho au style unique qui le caractérise.
Salué en 1937 pour La Vie d’Émile Zola, il a marqué son époque se positionnant comme l’un des cinéastes phares de l’Âge d’Or du cinéma américain, signant des intrigues prégnantes, mises en scène avec émotions et un sens de la direction d’acteurs aiguisé. Désormais, vous pouvez découvrir ses œuvres de jeunesse dans la collection inédite Forbidden Hollywood 2013. Retour sur le parcours de ce réalisateur hors pair.
Originaire d’Allemagne de l’Ouest, William Dieterle – qui s’appelle encore Wilhelm – grandit dans la misère et portera longtemps les stigmates de ces premières années, dont la rudesse l’oblige à enchaîner, dès le plus jeune âge, petits boulots et débrouille pour apporter de maigres revenus à ses parents. Pourtant, malgré la pauvreté du foyer, le petit William apprécie cette enfance passée au sein de la fratrie de neuf enfants dont il est le cadet. Après avoir été un temps menuisier puis ferrailleur, il cherche un moyen de s’épanouir autrement ; ne pouvant se résoudre au quotidien morne dans lequel l’enferme sa condition défavorisée.
Encouragé par sa famille à explorer la fibre théâtrale dont il est doué, le jeune homme se produit régulièrement sur la scène de fortune aménagée dans la grange de la maison, faisant la fierté de ses proches et dévoilant déjà une belle aptitude pour les Arts Dramatiques. En 1909, alors qu’il a 16 ans et que le monde qu’il connaît est encore baigné d’une certaine insouciance, il parvient à se faire engager comme homme à tout faire auprès d’une compagnie de théâtre itinérante. Ce voyage est pour lui une formidable expérience de vie. Non seulement, elle lui permet de voir du pays en s’éloignant des préoccupations liées à sa précarité, mais elle alimente aussi une curiosité qui lui servira beaucoup dans son futur métier de cinéaste. Alors qu’il fait aussi à cette occasion ses premiers pas d’acteur devant un véritable public, William Dieterle fait une rencontre décisive, celle de Max Reinhardt. Le metteur en scène, qui le remarque sur les planches, le prend sous son aile et lui offre de nombreux rôles.
Rapidement, le comédien commence à bénéficier d’une popularité naissance, qu’il entretient en campant le même type de rôle, celui d’un Country Yokel, sorte de campagnard stéréotypé et peu dégourdi. Ce succès l’exhorte à entamer une nouvelle dynamique dans sa carrière, en prenant place derrière la caméra pour réaliser son premier film – Der Mensch am Wege (1923) – qui signe en autodidacte et qu’il finance grâce aux économies qu’il a mises de côté. Bien que sa carrière décolle en Allemagne, le dépérissement politique et économique du pays le pousse à s’expatrier aux États-Unis dès le début des années 1930. Là, il recommence à zéro en entrant à Hollywood par la petite porte, celle des techniciens. Faisant preuve de bonne volonté et d’une détermination sans faille, William Dieterle est toutefois vite réhabiliter au statu de réalisateur. Il en profite pour s’atteler, dès 1932, à des projets qui lui tiennent particulièrement à cœur et qui lui permettront de poursuivre son parcours sous de bons auspices : Man Wanted, Jewel Robbery et Lawyer Man, dont l’audace a fait le succès auprès des cinéphiles férus d’histoires à suspense.
Si l’ère du cinéma Pré-Code a porté chance à la carrière de William Dieterle, elle constitue surtout un condensé d’œuvres exceptionnelles, qui méritent d’être revues dans l’écrin de la collection Forbidden Hollywood 2013.
Pour rappel, l’ensemble des films de la collection Forbidden Hollywood 2013 est disponible sur le portail officiel Warner.