Warner Bros. Actualités Écrivains à Hollywood : Qui était vraiment Tay Garnett ?

Écrivains à Hollywood : Qui était vraiment Tay Garnett ?

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Écrivains à Hollywood : Qui était vraiment Tay Garnett ?

Salué par les uns, mal considéré par les autres, Tay Garnett a laissé une marque en demi-teinte à Hollywood, où il a fait carrière pendant plus de 50 ans, en tentant d’imposer un style qui ne sera jamais véritablement reconnu par la critique. Réalisateur prolifique, célèbre pour sa prédilection au western et au film d’aventure, il est avant tout un cinéphile convaincu, dont la passion transparaît de chaque œuvre. Avec 75 titres à sa filmographie, Tay Garnett a eu l’occasion de diriger de nombreuses stars et de collaborer avec des scénaristes de talent.

Cristallisant sa 'patte', Le Roi de la piste – Fireball en VO – fait partie des pépites de ce cinéaste peu connu du public d’aujourd’hui. Sorti sur les écrans américains en 1950, ce drame sur fond de compétition en patins-à-roulettes et de champion déchu est à redécouvrir au sein de la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner. Portée par un Mickey Rooney méconnaissable et une Marilyn Monroe encore anonyme, son édition DVD est l’occasion de se pencher sur la carrière d’un réalisateur qui a vu naître l’essor hollywoodien, frôlé le succès, mais n’est pas parvenu à rejoindre le club très fermé des grands noms que retient la postérité. Portrait.

Né à Los Angeles en 1894, un an avant l’invention du cinéma, Tay Garnett grandit dans ce qui deviendra, une vingtaine d’années plus tard, l’Eldorado du Septième Art. Élève brillant, il se destine d’abord à une carrière dans l’ingénierie et rejoint les bancs du prestigieux MIT de Cambridge, après un cursus sans faute au lycée polytechnique d’L.A. Véritable boule d’énergie – le critique Jean George Auriol évoquera son œuvre en parlant de « mise en scène énergique, directe, sachant conter des histoires pleines de santé, de gaieté, de saveur » – Tay ne se contente pas de faire ses classes avec brio et pratique plusieurs sports en parallèle de ses études.

Si sa condition physique ne lui permet pas d’intégrer l’équipe de football américain de sa fac, le jeune homme se console en devenant un gymnaste accompli. Si cette passion pour le sport fait écho au thème central du Roi de la piste, Tay Garnett ignore encore que son avenir est sur un plateau de tournage. Pour autant, un intérêt pour l’actorat se profile lorsqu’il met son talent de gymnaste amateur au profit d’une troupe d’artistes itinérants avec qui il se produit à plusieurs occasions. Âgé de 22 ans lorsque les États-Unis entrent en guerre, il met son avenir tout tracé entre parenthèses pour s’engager.

Aussi brillant dans les rangs de l’armée qu’en classe, il devient instructeur pour les pilotes basés à San Diego et effectue de périlleuses missions sur le terrain, dont une qui lui vaut d’échapper de peu à la mort. À la suite du crash de son avion, Tay Garnett est cloué au sol et décide pour s’occuper de distraire les troupes en organisant des spectacles de vaudeville. C’est le début de sa vocation et, une fois la guerre terminée, il entame les années 1920 avec un rêve : faire du cinéma. Entré dans le monde du Septième Art par la voie scénaristique, il fait ses armes en signant les scripts de plusieurs films tombés dans l’oubli et conservera, toute sa carrière durant, un goût pour l’écriture.

Repéré par Hal Roach – grand complice d’Harold Lloyd – Tay Garnett côtoie les bâtisseurs du mythe hollywoodien dès ses premiers pas d’assistant réalisateur. Formé au burlesque, il fait ses preuves et séduit Mack Sennett ; qui le prend sous son aile, comme il l’avait fait une dizaine d’années auparavant pour Charlie Chaplin. Sous la houlette de cette figure incontournable du cinéma des premiers temps, Tay croise la route de Frank Capra et Stan Laurel et prend peu à peu confiance en lui. Entre 1926 et 1928, ayant acquis l’expérience nécessaire pour se lancer à son tour, il signe consécutivement un important contrat avec Cecil B. DeMille – auprès de qui il s’engage à livrer sept scénarios – ainsi que sa première réalisation de grande ampleur : Celebrity, adaptation de la pièce éponyme de Broadway.

Dès lors, Tay Garnett enchaîne les tournages à un rythme effréné. Passant sans encombre le cap de la standardisation du parlant, il est remarqué pour Voyage sans retour (1932), drame sentimental emmené par William Powell et Kay Francis et récompensé par l’Oscar du Meilleur scénario original. Après une œuvre plus légère, La Femme aux cigarettes blondes (1938), il renoue avec le drame en dirigeant Marlene Dietrich et John Wayne dans La maison des 7 péchés (1940). Ayant fait état de son talent d’adaptateur à plusieurs reprises, Tay s’illustre à nouveau dans ce genre en portant à l’écran le roman de James M. Cain, Le Facteur sonne toujours deux fois. Nous sommes alors en 1946 et, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il connaît un petit passage à vide.

Après avoir oscillé entre les grandes majors au rythme d’alléchants contrats, Tay Garnett peine désormais à convaincre les producteurs, mais Le Roi de la piste (1950) va lui permettre de se remettre sur les rails. Bien qu’il ne s’agisse pas de son film le plus connu, ce long métrage où s’entremêlent mille émotions est peut-être son plus personnel. Mettant en scène l’ascension, les doutes et la descente aux enfers d’un compétiteur sportif, ce film tranche avec la production hollywoodienne de l’époque. Se glissant avec panache dans le rôle-titre, l’ex-enfant star Mickey Rooney y donne la réplique à une Marilyn Monroe en passe de devenir la star planétaire que l’on connaît.

Un film à redécouvrir sans plus attendre dans la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner, en cliquant ici.

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