Westerns : Natalie Wood, une actrice secrète

Figure iconique du cinéma américain, Natalie Wood a connu de nombreux bouleversements au cours d’une carrière entamée dès l’âge de 5 ans, marquée par la gloire, et dont l’issue tragique est encore entourée d’un épais mystère. Ayant su imposer un style unique en se dédouanant de l’emprise d’une mère à la sévérité légendaire, la comédienne est parvenue à inscrire son nom à la postérité.Si le « mythe Natalie Wood » est aussi vibrant que la filmographie qu’elle laisse derrière elle, c’est dans l’un de ses meilleurs rôles que vous pouvez désormais la retrouver : celui de Maria-Christina Colton, dans Collines brûlantes (1956) de Stuart Heisler, une pépite du Western. Mais savez-vous vraiment tout de cette actrice si secrète ?

Née en Californie de parents immigrés russes, Natalie Wood n’a pas le temps de se demander ce que lui réserve l’avenir puisque, repérée dans la rue par Irving Pichel à seulement 5 ans, elle est d’emblée poussée sur les plateaux de tournage. Ce cinéaste chasseur de têtes lance sa carrière en lui confiant son premier rôle dans La nuit sans Lune (1943) et en faisant appel à elle pour ses trois productions suivantes. Sous la coupe de Pichel jusqu’en 1946, elle grandit sous les projecteurs et sous le contrôle permanent de sa mère, une femme terriblement exigeante qui ne tolère aucun faux pas de la part de sa fille. Une rumeur persistante veut même qu’elle ait provoqué les pleurs de cette dernière en arrachant les ailes d’un papillon pour une scène de tristesse et, surtout, qu’elle ait dissimulé une blessure au poignet pour ne pas gêner un tournage en cours. Si Natalie gardera, toute sa vie, les séquelles de cet épisode douloureux, c’est sur son moral que le caractère abusif de sa mère aura le plus d’incidence.

Enfant star sensible, elle devient rapidement une comédienne que le public réclame. Après le film familial Miracle sur la 34e rue(1947), Natalie Wood alterne les registres et touche pour la première fois du doigt le genre du Western avec Mon cow-boy adoré, une comédie romantique décalée (1950). Au milieu des fifties, la jeune femme gagne en assurance et s’émancipe du carcan de l’ingénue auquel elle a souvent été cantonnée. C’est aux côtés de James Dean qu’elle connaît la consécration, crevant l’écran dans La Fureur de Vivre (1955). L’année suivante, John Ford emboîte le pas de Nicholas Ray pour la diriger dans La Prisonnière du désert. Trouvant dans le Western un genre de prédilection qui lui permet d’exprimer une large palette d’émotions, Natalie Wood rejoint le casting de Collines brûlantes (1956), conquise par la portée dramatique prégnante de ce film pourtant peu connu aujourd’hui.

Disparue à 40 ans dans une noyade dont le caractère accidentel demeure sujet à controverses, Natalie Wood fait l’objet d’une enquête, officiellement ré-ouverte en 2011. Au-delà d’un parcours personnel fascinant – déjà adapté en biopic pour la télévision – elle reste une actrice de légende, dont l’œuvre transcende les générations.

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