Westerns : Coup de projecteur sur Guy Madison

Avec son allure de jeune premier et son regard espiègle, Guy Madison a longtemps représenté l’icône du cowboy idéal. Devenu acteur presque par hasard, il a offert au cinéma américain certains de ses plus beaux Westerns. Au cours d’une filmographie riche de près de 70 films, séries et émissions de radio, le comédien a tissé sa toile à Hollywood et obtenu pas une, mais deux étoiles sur le Walk of Fame !

Une reconnaissance qui transcende les générations et à laquelle s’associe la collection Westerns des Trésors Warner, en redonnant ses lettres de noblesse à La Poursuite dura sept jours (1954), le succès surprise de David Butler, qui a propulsé Madison sur le devant de la scène. Retour sur le parcours de cet acteur incontournable.

Originaire de la petite ville de Pumpkin Center, Guy Madison – qui s’appelle encore Robert Moseley  – grandit dans le comté rural de Kern, en Californie. Bien qu’il fasse ses études à Bakersfield, à quelques encablures de Los Angeles et de ses studios de cinéma, le jeune Robert n’avait jamais imaginé devenir acteur avant que le chasseur de têtes de David O. Selznick ne le lui propose. Un coup de pouce qui survient en 1944 et qui sera décisif pour sa carrière artistique. Engagé dans la Navy dès le lendemain de l’attaque de Pearl Harbor en 1942, le jeune homme profite alors d’une permission pour visiter Hollywood et c’est là qu’il croise la route d’Henry Willson.

Si les castings sauvages sont déjà fréquents à cette époque, le découvreur de talents de David O. Selznick perçoit un potentiel peu commun en lui et l’encourage à passer des tests pour le film que Selznick s’apprête à co-réaliser, Depuis ton départ (1944), auquel figure également Claudette Colbert. L’intrigue de ce film de guerre séduit d’emblée Robert, qui adopte le pseudonyme accrocheur Guy Madison pour camper un rôle sur mesure : celui du marin Harold E. Smith. Son succès auprès du public féminin est tel que le studio reçoit des centaines de lettres de groupies, désireuses de savoir qui est ce bel inconnu qui crève l’écran.

Conscient qu’il a été choisi pour son physique avantageux, Guy Madison entend désormais prouver qu’il a du talent et c’est le drame Till the End of Time (1946) qui va lui en donner l’occasion, deux ans plus tard. Pour sa seconde apparition à l’écran, le comédien débutant partage l’affiche avec Robert Mitchum, qui vient d’être nommé à l’Oscar du Meilleur acteur dans un rôle secondaire pour Les Forçats de la gloire (1945). Grâce à ce film, Madison gagne du galon et, après avoir donné la réplique à Shirley Temple dans Sérénade à Mexico (1947), il tourne son premier Western : La rivière des massacres (1949).

Dès lors, c’est la révélation et Guy ne quittera plus son Stetson qu’à de rares occasions. Les années 1950 sont une décennie très prolifique pour le comédien, qui mène de front une carrière cinématographique, télévisuelle et radiophonique essentiellement dédiée à son genre de prédilection. Dans La Poursuite dura sept jours (1954), Guy campe le rôle de composition d’un médecin totalement étranger au monde militaire, sous la houlette de David Butler, dont ça sera l’un des ultimes passages derrière la caméra.

Porté par ce personnage, qui lui permet d’explorer le Western sous un angle plus original qu’à l’accoutumée, Guy Madison prend davantage de risques avec ses projets suivants, jusqu’au tournant des sixties, date à laquelle il part vivre en Europe. Tandis que son départ est vécu comme une douloureuse rupture par ses fidèles, il ne change pas de crédo et poursuit son parcours en enchaînant les Westerns spaghetti. Disparu il y a une vingtaine d’années, Guy Madison a contibué, à son échelle, à façonner l’histoire du cinéma américain et reste encore aujourd’hui cher au cœur de ses afficionados.

Grâce à la Collection Westerns des Trésors Warner, découvrez la panacée des films rares ou méconnus qui constituent l’essence de ce genre fondamental du cinéma américain !