Les Aventures de Tom Pouce : Peter Sellers, le grand enfant
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Mettant en scène l’épopée miniature d’un garçon de la taille d’un pouce , dans un monde où une pile de livres devient une montagne et où chaque objet du quotidien peut être détourné, George Pal signe un film poétique avec Les Aventures de Tom Pouce (1958). Ode à l’enfance et à l’imaginaire, ce long métrage inspiré du célèbre héros du premier conte merveilleux imprimé au Royaume-Uni fait la part belle à l’aventure. Empruntant à la fois au registre fantastique et à la comédie musicale , ce classique plein d’allant est surtout l’occasion pour le réalisateur de Sinbad (1936) de décliner ses genres de prédilection à travers une histoire destinée aux petits comme aux grands. Deux ans avant La Machine à explorer le temps (1960), son film le plus emblématique, Pal dirige un autre grand enfant, Peter Sellers , dans le rôle d’Anthony, un vilain drolatique à souhait. Édité en DVD dans la Collection Patrimoine , Les Aventures de Tom Pouce est l’occasion de se pencher sur les débuts de cet abonné de la comédie.
Enfant de la balle
Né à Portmouth, au Sud de l’Angleterre, Peter Sellers grandit dans la station balnéaire où Charles Dickens et Arthur Conan Doyle avaient leurs habitudes. Pour autant, à la différence des auteurs britanniques, ce n’est pas la voie de la littérature qu’il embrasse, lui préférant celle du cinéma . Pour l’heure, le jeune Peter ignore tout du destin qui l’attend, mais a déjà la comédie dans le sang comme ses parents sont tous deux acteurs de théâtre. Prédestiné à marcher dans leurs pas, l’enfant de la balle a seulement deux semaines lorsqu’il apparaît pour la première fois sur scène, dans les bras d’un acteur. Si Peter souffre d’être balloté de ville en ville au cours des incessantes tournées de ses parents, son goût du théâtre prend le pas sur les inconvénients de cette vie de bohème et éveille une vocation qu’il espère concrétiser à l’âge adulte.
Sensible et réservé, Peter Sellers est un garçon peu sûr de lui et conjure sa timidité en se produisant sur des petites scènes locales à partir de 1935. Alors âgé de 11 ans, il fait déjà preuve d’une prédilection à l’humour et à la variété, un registre auquel ses parents l’ont depuis longtemps familiarisé. Au milieu des années 1930, tandis que George Pal donne ses premiers tours de manivelles et que les deux hommes ne se connaissent pas encore, Peter Sellers fait ses gammes au théâtre . Installé à Londres avec sa famille et scolarisé dans une école privée, l’aspirant comédien trouve un équilibre et témoigne, à cette époque, d’une prédisposition au dessin et à la scénographie, mais excelle véritablement dans le domaine de l’improvisation .
Le rire comme vocation
Ayant coutume d’écouter des émissions radiophoniques comiques et doué d’un sens de la répartie acéré, Sellers comprend que la comédie est faite pour lui. À l’adolescence, il partage son temps entre des jobs en coulisses et des panouilles, rêvant de décrocher un rôle qui lui permette d’exprimer son talent. Après un crochet par la musique et par l’armée durant la Seconde Guerre mondiale – d’abord pour divertir les troupes, puis en revêtant l’uniforme de la Royal Air Force – Sellers tente de faire ses débuts au cinéma. Il lui faudra cependant attendre les années 1950 pour se produire devant une caméra et gagner, progressivement, ses galons d’acteur.
En 1958, il est encore inconnu sur la scène internationale, en dépit de la notoriété naissante acquise face à Alec Guinness dans le désopilant Tueurs de dames (1955). Après que le public des Aventures de Tom Pouce l’a découvert sous les traits d’Anthony, irrésistible méchant à qui Tom Pouce donnera bien du fil à retorde, sa carrière s’intensifie. Après moi le déluge (1959) et Mr. Topaze (1960), qu’il met lui-même en scène d’après la pièce de Pagnol, posent les jalons de son style, alors que vient le temps des premiers succès grâce à Kubrick avec Lolita (1962), puis sa citation aux Oscars pour Docteur Folamour (1964) où il campe trois rôles différents ! Entre temps, Peter Sellers s’est glissé dans l’imperméable de l’Inspecteur Jacques Clouseau pour le premier volet de la Panthère Rose.
Un personnage dont il reste indissociable mais qui ne doit pas éclipser ses autres interprétations, à l’image de la savoureuse crapule qu’il incarne dans Les Aventures de Tom Pouce . Un classique à redécouvrir dans la Collection Patrimoine en cliquant ici.
