Dean Stockwell, le garçon aux cheveux verts devenu star

Avant d’être célèbre pour la série Code Quantum et de devenir indissociable du rôle d’Al, Dean Stockwell a mené une entame de carrière plus confidentielle, mais non moins intéressante. Tombé dans la marmite du Septième Art très tôt, il a fait sa première apparition sur grand écran au milieu des années 1940, à 7 ans . L’âge de raison et, dans son cas, l’âge de la découverte d’une vocation qui ne le quittera plus. Presque octogénaire aujourd’hui, Stockwell compte plus de 200 titres à sa filmographie. Une fierté, pour l’ancien garçon aux cheveux verts du film éponyme de Joseph Losey , premier rôle majeur de son parcours prometteur. À l’occasion de l’édition du Garçon aux cheveux verts (1948) dans la collection Patrimoine, coup de projecteur sur son jeune interprète.

Une carrière précoce

Devant la caméra de Losey ( The Servant ), Dean Stockwell incarne un orphelin dont les cheveux prennent, un jour, une inexplicable couleur verte. Loin du film de science-fiction auquel on pourrait s’attendre avec un pitch de cette teneur, l’intrigue joue au contraire la carte du réalisme en symbolisant le thème du droit à la différence par cet ingénieux ressort narratif. Une astuce que le duo de co-scénaristes Ben Barzman et Alfred Lewis Levitt emprunte à Betsy Beaton , auteure de l’histoire originelle. Stockwell l’ignore encore, mais sa performance dans ce drame plein de tendresse sera la première d’une longue lignée.

Originaire de Californie, il naît et grandit à Hollywood , où son père exerce le métier d’acteur de doublage – notamment en prêtant sa voix au prince de Blanche-Neige et les sept nains – espérant que son fils suive ses traces. Enfant de la balle, le petit Dean ne perd pas de temps et, fort d’une bouille qui fait craquer les chasseurs de têtes et d’une aisance à jouer la comédie , il est choisi pour être à l’affiche de trois films dès 1945 : La Vallée du jugement, Escale à Hollywood et Abbott et Costello à Hollywood (non-crédité).

Les prémices du succès

Si les projets s’enchainent, la reconnaissance ne se fait pas non plus attendre. Consacré par le trophée du Meilleur espoir aux Golden Globes grâce à une prestation remarquée dans Le Mur invisible (1947) d’Elia Kazan , il aborde son tournage suivant plein d’allant, en se glissant dans le costume de Peter Frye, touchant petit héros du pamphlet que Losey signe contre l’intolérance et la peur de l’autre. Donnant la réplique à Pat O'Brien , Dean prouve qu’en dépit de son jeune âge (12 ans), il est capable de jouer d’égal à égal avec ses pairs.

Au cours des années suivantes, comptant désormais parmi les talents à suivre de près, il continue de mener sa carrière à un rythme soutenu et s’illustre dans de beaux projets, à l’image du Génie du mal (1959) de Richard Fleischer et du Long voyage vers la nuit (1962) de Lumet , qui lui valent un double Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes . Popularisé par la centaine d’épisodes de Code Quantum , Dean Stockwell reste cher au cœur des fans de séries SF, comme du grand public, qu’il a si souvent fait rêver durant de sa prolifique carrière hollywoodienne.

Le Garçon aux cheveux verts , à (re)découvrir en DVD dans la collection Patrimoine en cliquant ici.