Les secrets de Fred MacMurray

Partageant l’affiche de Désirs secrets (1935) avec Katharine Hepburn, Fred MacMurray y revêt le costume d’Arthur Russell, un riche héritier qui, au-delà d’être un bon parti, fera chavirer la douce Alice, jeune femme issue d’un milieu modeste. Édité en DVD au sein de la collection Patrimoine - Romances et Comédies romantiques , ce film de George Stevens retrouve ses lettres de noblesse, plus de 80 ans après sa sortie au cinéma. L’occasion de se pencher sur le parcours de son interprète masculin principal.

Reconnu sur le tard

Cité au Golden Globe® du meilleur acteur pour la comédie familiale Monte là-dessus (1961), Fred MacMurray a bénéficié d’une reconnaissance académique sur le tard, à l’âge de 53 ans . À cet instant, celui qui acquerra le statut de Disney Legend a déjà une foisonnante filmographie derrière lui, comptant près d’une centaine de titres au moment de tirer sa révérence, en 1978. Introduit au septième art la vingtaine fraîchement atteinte, il a consacré sa vie à sa vocation. Une vocation héritée de sa tante, actrice de vaudeville, qui lui transmet sa passion alors qu’il n’est encore qu’un kid de Kankakee (Illinois).

Fait méconnu, c’est par la musique que Fred MacMurray embrasse la voie artistique. L’adolescent s’illustre d’abord comme saxophoniste, puis chanteur, avant que les sirènes de la comédie ne le poussent à tenter sa chance à Broadway . Au seuil des années 1930, l’aspirant acteur décroche de petits rôles sur grand écran – Folle jeunesse, Why Leave Home ? et La Tigresse – sans être crédité au générique. Il lui faudra attendre six ans pour voir son nom apparaitre. Pour autant, sa patience paie puisque l’année 1935 est une année faste. Comptant alors pas moins de sept longs métrages simultanés, l’acteur débutant ne chôme pas. Parmi eux, Désirs secrets lui ouvre une voie royale, celle de la romance.

Désirs secrets, film charnière

Si ce film sentimental ne préfigure pas ses succès à venir dans le registre du film noir, avec Assurance sur la mort de Billy Wilder, et du film jeune public, avec Monte là-dessus , il lui vaut de côtoyer des artistes de talent. De 4 ans son aîné, George Stevens est à peine plus âgé que lui lorsqu’il le dirige en tête d’affiche de son film. Le scénario de Dorothy Yost, Jane Murfin et Mortimer Offner – d'après le roman de Booth Tarkington – prend le prétexte d’une idylle pour explorer des enjeux sociétaux plus profonds. Dans la foulée, le réalisateur de Géant signera La Gloire du cirque, Sur les ailes de la danse , et Quality Street .

Œuvre de jeunesse, Désirs secrets concentre la fraîcheur du style de Stevens et laisse à Katharine Hepburn la liberté dont elle a besoin pour se fondre dans un personnage. Face à elle, Fred MacMurray rivalise de charme et d’inventivité. On retrouve les ingrédients de son succès à venir, grâce à ce rôle décomplexé mais fascinant , qui lui sied comme un gant. La rencontre d’Arthur et Alice dans un bal mondain n’est pas sans faire écho aux belles histoires racontées par Disney, dont l’acteur portera plus tard les couleurs. Comme de rigueur, quiproquos et faux semblants sont de la partie, de sorte que la magie opère pour tous les amoureux de romance en noir et blanc, comme pour les autres !

Pour (re)découvrir Désirs secrets , rendez-vous avec la collection Patrimoine – Romances et Comédies romantiques, en cliquant ici.