Cannes 2014 : Pedro Almodóvar, l’habitué de La Croisette

En cette veille de palmarès, critiques et festivaliers dressent déjà le bilan des films qui se sont distingués au sein de la Sélection Officielle du 67e Festival de Cannes. Si, comme de coutume, bruits de couloirs et rumeurs sont légion, il faudra attendre demain soir pour connaître le verdict final du Jury de Jane Camion. Seul représentant argentin de la Compétition, Les Nouveaux Sauvages faisait figure d’outsider jusqu’à ce qu’il soit présenté à la presse, en début de Festival. Encensé par les journalistes, le film à sketches de Damián Szifron a fait « hurler de rire La Croisette », comme le titrait Le Figaro dans sa critique. Sous le feu des projecteurs grâce à ce premier film – qui lui permet de concourir à la Caméra d’Or – il n’est pas seul à croiser les doigts pour demain. Pedro Almodóvar, coproducteur du film avec son frère, est à ses côtés dans cette aventure internationale. Focus sur le plus cannois des cinéastes espagnols !

Si son style débridé et savoureusement corrosif lui a parfois valu les foudres du public conservateur, Pedro Almodóvar est chez lui à Cannes. Plusieurs fois récompensé par le Festival, il est reconnu à l’échelle mondiale comme le réalisateur de référence de la scène ibérique actuelle. Depuis 1986 – date à laquelle il fonde El Deseo avec son frère Agustín – Pedro Almodóvar peut se féliciter de la carrière artistique complète qu’il a su menée. Fort de cette double casquette, le cinéaste a proposé des films à la fois audacieux et riches de mille émotions aux sélectionneurs du Festival de Cannes, qui lui réservent une place quasi-assurée en Compétition, tant son talent interpelle.

Multifacette, son cinéma se conjugue le plus souvent au féminin mais reste toujours choral. Un parti pris qui lui a permis de réunir autour de lui une troupe de fidèles comédiens, emmenée par son indissociable muse : Carmen Maura. Ayant collaboré à sept reprises avec lui, elle doit à Almodóvar de l’avoir introduite à la Compétition Officielle du Festival de Cannes, à l’instar d’Antonio Banderas ou de Penélope Cruz. Considéré comme le réalisateur qui a ouvert le cinéma espagnol au reste du monde, Pedro Almodóvar est entré dans l’histoire cannoise en 2004 grâce à La Mauvaise Education, premier film espagnol à être sélectionné en ouverture.

Pour porter ce drame semi-autobiographique, il confie le rôle principal à Gael García Bernal, pour qui il s’agit du baptême cannois. Cette année c’est 'de l’autre côté du mur invisible' que l’acteur est invité à Cannes puisqu’il fait partie du Jury Officiel de Jane Campion et qu’il a, à ce titre, la lourde tâche de juger Les Nouveaux Sauvages. Auparavant, Pedro Almodóvar avait déjà laissé son empreinte sur La Croisette, en remportant à la fois le Prix de la Mise en scène et le Prix du Jury Œcuménique avec Tout sur ma mère (1999). Sept ans plus tard, il était de retour en Compétition avec Volver (2006) – et son Prix de la Meilleure interprétation féminine remis ex-aequo aux 5 comédiennes principales – puis à nouveau en 2009, avec Les Étreintes brisées et, enfin, La Piel que habito (2011) il y a trois ans.

Ayant occupé le siège de juré en 1992, pour la 45e édition anniversaire présidée par Gérard Depardieu, Pedro Almodóvar sait trop bien le défi que représente la définition d’un palmarès cannois. Cette année 18 films sont à départager. Pour connaître les heureux élus de cette 67e édition, rendez-vous demain soir avec l’annonce du palmarès !

la société de production via laquelle il porte Les Nouveaux Sauvages