Boston : Décor de cinéma

En marge de New York ou Los Angeles, les réalisateurs privilégient parfois des décors naturels moins conventionnels pour insuffler une dimension plus authentique aux films qu’ils mettent en scène. Chargée d’histoire, Boston (Massachussetts) offre un cadre idéal pour les drames à taille humaine, en servant de toile de fond à nombre de longs métrages intenses. À l’instar de Philadelphie, où la saga Rocky a été tournée, Boston concentre un paysage urbain à la fois captivant et austère. Alors que Strictly Criminal (actuellement en salles) réserve une plongée dans le Boston âpre des années 1970, coup de projecteur sur cette ville ô combien cinématographique.

Striclty Criminal

Dans les années 1970 , Boston est aux mains du redoutable parrain irlandais James 'Whitey' Bluger (Johnny Depp) , boss du Winter Hill Gang et frère du Sénateur du Massachussetts. Un caïd qui va devenir encore plus redoutable grâce à l’aide inattendue du FBI , qui lui propose de faire équipe contre la mafia italienne avec, en ligne de mire, la famille Angiulo. Une initiative de son ami d’enfance, l’agent John Connolly (Joel Edgerton) . Mais, en faisant de Jimmy son indic attitré et en le couvrant face à la loi, Connolly sait-il vraiment avec qui il pactise ?

Centré sur Southie , le quartier dont le véritable James Bluger a fait son fief, Strictly Criminal revient aux sources du mythe pour dévoiler le vrai visage de celui qui a longtemps été l’homme le plus recherché des États-Unis, juste derrière Oussama ben Laden. Mis en scène par Scott Cooper (Les Brasiers de la Colère) et porté par un Johnny Depp que sa « performance hallucinante » ( Le Parisien ) place en tête des pronostics pour les Oscars 2016, ce thriller mafieux se dote de précieux atouts.

Pour rappel, Striclty Criminal est actuellement à l’affiche .

The Town

En 2010, fort du succès de son premier long-métrage (Gone Baby Gone), Ben Affleck renoue avec Boston pour sa seconde réalisation : The Town. Nouveau thriller et nouveau succès. Plus nerveux mais aussi plus musclé que son œuvre précédente, ce film met en exergue les clivages de cette ville à travers une bande de laissés pour compte , déchirés entre l’envie de s’en sortir et la tentation de succomber aux sirènes de l’argent facile. Endossant le rôle principal Affleck donne à son personnage de braqueur sentimental une tonalité ambivalente.

À la suite de l’un de ses braquages et de son coup de foudre pour la directrice de la banque (Rebecca Hall), le petit caïd commence à avoir des doutes quant à ses activités criminelles. Pris en tenailles entre l’adrénaline que lui procure cette vie en marge des lois et la nécessité de repentance qui s’impose à lui, il va aussi devoir gérer la frustration de ses hommes qui le sentent s’éloigner… Adapté du best-seller de Chuck Hogan , Prince of Thieves , The Town a valu à Ben Affleck les faveurs de plusieurs festivals internationaux : étape-clé dans l’ascension qu’il achève deux ans plus tard avec Argo , son film de la consécration.

Pour (re)voir The Town , cliquez ici.

Mystic River

Jimmy Markum (Sean Penn), Sean Devin (Kevin Bacon) et David Boyle (Tim Robbins) passent leur jeunesse ensemble à Boston . Un jour, David est enlevé sous les yeux impuissants de ses deux acolytes et abusé sexuellement par ses ravisseurs durant plusieurs jours avant de parvenir à leur échapper. Ce drame mettra un terme à une amitié qu’ils pensaient indéfectible et les trois hommes prennent des chemins différents. Quelques années plus tard, un évènement dramatique va les réunir à nouveau : la mort de la fille de Jimmy . Ce dernier voit alors sa soif de vengeance prendre le pas sur sa tristesse. Sean, devenu policier enquête sur l’affaire et trouve bientôt le suspect idéal, David Boyle.

« Une bouleversante composition sur (et avec) le bien et le mal » (Les Inrockuptibles)

Mystic River est le synonyme d’un engagement total du trio d’acteurs formés par Kevin Bacon, Tim Robbins et surtout Sean Penn , qui livrent une saisissante performance. Le degré de tension ne cesse de s’élever jusqu’à la dernière seconde et plonge le spectateur au cœur d’une enquête haletante, riche en rebondissements. Déroulant le film de l’intrigue sur le modèle du film choral, Clint Eastwood donne un beau cachet au scénario que Brian Helgeland adapte du roman éponyme de Dennis Lehane. Le résultat est sans appel : deux Oscars, deux Golden Globes, un César et des nominations en cascade pour le casting, qui regorge de seconds rôles impressionnants, comme Marcia Gay Harden et Laurence Fishburne. Un immanquable d’Eastwood.

Pour (re)voir Mystic River , cliquez ici.

Spotlight

Boston, début des années 2000 . Informés de la piste sérieuse d’un scandale sous-jacent au sein de l’Église catholique, des journalistes du Boston Globe vont enquêter sur un réseau de prêtres pédophiles dont ils n’imaginent pas encore l’ampleur… Cette équipe de fins limiers de l’investigation à gros enjeux se fait appeler Spotlight . Grâce au courage, au talent et à la persévérance de ces hommes et femme dont le seul objectif est de faire éclater la vérité, l’affaire sort en Une du quotidien. Un scandale qui a ébranlé l’Église et renforcer l’éthique journalistique propre au Boston Globe, auréolé d’un Prix Pulitzer de plus pour l’exceptionnel travail d’enquêteur de ses rédacteurs.

Nommé trois fois aux Golden Globes, 9 fois aux Critics’ Choice Awards et déjà lauréat de plus d’une vingtaine de trophées, Spotlight (27 janvier) est le succès surprise de Thomas McCarthy , à qui l’on doit Le Chef de gare et The Visitor. Désormais en bonne position pour les nominations des Oscars 2016, Spotlight et son casting 5 étoiles où figurent Liev Schreiber, Michael Keaton et Rachel McAdams , font non seulement honneur à la ville de Boston, mais aussi au journal qui concentre toute l’essence de la ville. Une belle façon de rappeler que l’attrait des cinéastes pour Boston n’est pas prête de se tarir !

Pour rappel, Spotlight s’emparera des salles obscures le 27 janvier .