Warner Bros. Actualités Les Oscars, le baromètre d’Hollywood depuis près de 90 ans

Les Oscars, le baromètre d’Hollywood depuis près de 90 ans

Publié

Les Oscars, le baromètre d’Hollywood depuis près de 90 ans

Grand-messe du cinéma américain depuis sa création en 1929, la cérémonie des Oscars est le temps fort de l’année ciné. Un évènement immanquable pour les réalisateurs, producteurs, scénaristes acteurs et autres parties prenantes du Septième Arts ayant la chance de figurer à la liste des nommés. Aussi attendue que redoutée, cette cérémonie de référence est la voix de l’Académie – l’AMPAS – qui a la lourde tâche de de définir la panacée de la création annuelle, en décernant une trentaine de récompenses, réparties en trois grandes sections : les Oscars du mérite, spéciaux et techniques. Alors que le Kodak Theatre de Los Angeles se parera des couleurs rouge et or des Oscars à la fin de la semaine pour accueillir le gratin du Septième Art, un challenger se distingue parmi les favoris de la 87e édition : American Sniper, cité 6 fois. Avant de découvrir le palmarès 2015, focus sur les moments clés qui ont jalonné l’histoire des Oscars.

« Je vous aime Scarlett. En dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime », dit Rhett (Clark Gable) à Scarlett (Vivien Leigh) dans Autant en emporte le vent. Si cette réplique est passée à la postérité, au même titre que le chef-d’œuvre de Fleming, ce sont les 8 statuettes remportées en 1940 qui ont forgé sa légende. Premier film de l’histoire à décrocher autant d’Oscars et première œuvre en couleurs primée dans une catégorie reine, cette fresque romantique adaptée du roman fleuve de Margaret Mitchell a conquis les votants, en s’imposant comme une leçon de cinéma, à mi-chemin entre le film historique et le mélodrame assumé.

Parmi sa pléthore de trophées, Autant en emporte le vent a aussi valu à Hattie McDaniel – alias l’attachante Mammy – de devenir la première actrice afro-américaine à s’illustrer aux Oscars, en recevant le prix du Meilleur second rôle féminin. Pionnière des cérémonies de ce type, la soirée des Oscars a souvent été le théâtre d’évènements connexes, dépassant le seul cadre du cinéma. Reflet de son époque, elle offre une tribune aux artistes et son histoire – entre prises de positions et choix honorifiques – rappelle qu’un palmarès n’est jamais établi avant que l’enveloppe renfermant le nom du lauréat ne soit décachetée. C’est la douloureuse expérience que Spielberg fera avec La Couleur Pourpre (1986), nommé 11 fois mais reparti bredouille.

Si le suspense est de rigueur jusqu’au dernier instant, certaines œuvres ne laissent, à contrario, que peu de marge au hasard, comme c’est le cas de Ben-Hur qui, du haut de ses 11 Oscars, a détrôné Autant en emporte le vent de son podium en devenant, en 1960, le film le plus récompensé des Oscars. Deux ans auparavant, Anthony Quinn avait aussi coiffé les autres nommés au poteau en décrochant l’Oscar du Meilleur second rôle masculin pour La Vie passionnée de Vincent Van Gogh, dans lequel il n’apparaît pourtant que 9 minutes. Tandis que la presse est traditionnellement à l’affût des outsiders qui pourraient créer la surprise, certains 'bons élèves' semblent abonnés aux lauriers de l’Académie.

Au rayon des habitués, Clint Eastwood est en bonne place avec 4 statuettes – et une possible cinquième récompense grâce à American Sniper – établissant un record similaire à celui que Frank Capra et John Ford avaient atteint avant lui. Du côté des femmes, Meryl Streep est sans conteste la comédienne la plus plébiscitée, avec pas moins de 19 nominations dont 3 gagnantes (en 1980, 1983 et 2012). Pour autant, la cascade de prix dont bénéficient ces chouchous des Oscars ne suffit pas à occulter certains grands absents de la cérémonie, comme Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick ou Charlie Chaplin, qui n’ont jamais reçu de prix du Meilleur réalisateur, en dépit des avancées cinématographiques majeures que leur œuvre a permise.

Objet de toutes les spéculations, la statuette des Oscars est aussi celui de toutes les convoitises. Représentant un chevalier debout sur une bobine de film, une épée entre les mains, elle est plaquée or et possède – au-delà de son inestimable valeur artistique – une valeur pécuniaire d’environ 850$. Un détail qui n’a pas échappé à deux employés peu scrupuleux, qui ont tout bonnement dérobé les précieux trophées en 2000, avant que ceux-ci n’aient pu être remis à leurs futurs propriétaires. Les auteurs du vol seront finalement appréhendés après que leur butin ait été retrouvé dans une benne à ordures, abandonné là en raison du battage médiatique qui s’en était suivi.

En plus de la statuette qu’il reçoit, le lauréat d’un Oscar voit sa côte de popularité bondir et, toute sa carrière durant, son nom restera indissociable de la mention de l’Académie, ce qui constitue peut-être la plus belle des récompenses. À l’instar des Emmys pour la télévision, des Tonys pour le théâtre et des Grammys pour la musique, les Oscars sont un passage obligé pour briller sur la scène internationale et être reconnu comme un artiste complet. Un coup de pouce du destin dont Jean Dujardin peut être fier, puisque sa prestation de star déchue dans The Artist a fait de lui le premier Français sacré dans la catégorie Meilleur acteur.

Une reconnaissance pour le frenchie, comme pour le film de Michel Hazanavicius, qui truste le palmarès de 2012 en recevant cinq Oscars et en devenant le second film muet de l’histoire à être couronné ; le précédent étant Les Ailes, vainqueur de la toute première cérémonie de 1929. L’an dernier, Alfonso Cuaron a lui aussi fait une razzia sur les prix, en propulsant les votants dans la stratosphère avec l’époustouflant Gravity, thriller spatial récompensé de 7 statuettes. Entré dans l’histoire en devenant le premier cinéaste latino-américain à être sacré Meilleur réalisateur, le Mexicain a contribué à écrire la grande histoire des Oscars, à l’image de David Lean, premier Britannique distingué dans la même catégorie en 1958 pour Le Pont de la rivière Kwai ou de Penélope Cruz, première Espagnole élue Meilleure actrice secondaire pour Vicky Cristina Barcelona en 2009.

En 2009 toujours, Heath Ledger est consacré à titre posthume pour son rôle d’inimitable Joker dans The Dark Knight, second volet de la trilogie que Christopher Nolan dédie à Batman, soulignant que la cérémonie des Oscars marque aussi le temps de l’émotion. Une émotion qui se cristallise parfois autour d’épisodes décisifs de l’Histoire, comme en 1959 où les stigmates du maccarthysme sont encore présents, de sorte qu’aucun artiste communiste ne peut se voir attribuer d’Oscar, ou en 1968 lorsque les festivités furent reportées de quelques jours, en hommage à Martin Luther King qui venait d’être assassiné. Dans un registre plus cinématographique, les Oscars sont aussi propices à controverses. Hué à cause de l’extrême violence dont il lui a été reproché de faire l’apologie, l’Orange mécanique de Kubrick a déchaîné les passions en suscitant de vives réactions parmi les votants en 1972.

Tandis que l’histoire des Oscars sous-tend qu’on n’est jamais à l’abri d’une polémique, le cru de cette année présage d’un palmarès de haut rang. Parmi les compétiteurs à suivre de près, American Sniper fait figure de favori, mais il n’est pas seul à tirer son épingle du jeu. Nommés plusieurs fois, Interstellar et Inherent Vice le talonnent de près, suivis par Les Nouveaux Sauvages, La Grande Aventure LEGO, Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées et Le Juge.

Pour connaître les vainqueurs, encore un peu de patience, J-2 avant la 87e cérémonie des Oscars !

Attention

 
 
Your browser is out-of-date!

Update your browser to view this website correctly.

Produit ajouté au panier