Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E : Hugh Grant, le flegmatique

Essentiellement connu pour ses comédies romantiques, Hugh Grant est bien plus que le charmeur un brin malhabile que sa filmographie laisse paraître. Dans le métier depuis les années 1980, il a joué dans une soixantaine de projets et aspire, ces derniers temps, à sortir des sentiers battus . On l’a ainsi récemment retrouvé – dans 6 rôles différents – au casting du Cloud Atlas des Wachowski et c’est désormais au registre du film d’espionnage que l’acteur a choisi de s’essayer, en prêtant ses traits au charismatique Waverly d’Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E (16 septembre) . Sous la direction de Guy Ritchie , Hugh Grant dévoile une nouvelle facette de son jeu et apporte une fraîcheur supplémentaire au tandem Henry Cavill (Napoleon Solo) / Armie Hammer (Illya Kuryakin), grâce au flegme so british qu’on lui connaît. Portrait.

Le petit prodige qui se rêvait comédien

Originaire de Londres , Hugh Grant grandit dans le quartier bouillonnant d’Hammersmith. Fils d’une prof de Français et d’un artiste, il est sensibilisé dès le plus jeune âge à la vie culturelle et développe, une prédilection pour les lettres. Élève brillant, il fait ses classes au sein des établissements les plus prestigieux du pays et va jusqu’à intégrer le très select club Piers Gaveston Society d’Oxford . Bien que cet éminent parcours promette à l’étudiant d’entrer dans la vie active par la grande porte, quelque chose manque à Hugh Grant. C’est en prenant conscience de sa vocation d’acteur qu’il comprend que le cinéma lui permettrait de donner un véritable sens à sa vie et, mettant entre parenthèses le destin tout tracé qui l’attend dans la haute société londonienne, il décide de se lancer dans l’actorat.

Des débuts hésitants

Résolu à devenir acteur, l’ex-étudiant se heurte toutefois aux difficultés que connaissent nombre de comédiens débutants : parvenir à se démarquer des autres. La chance semble d’abord lui sourire avec un premier rôle pour Privileged (1982) – film dont l’intrigue se déroule, ironiquement, à Oxford – mais la période de creux qui s’en suit ébranle les convictions de Grant. Après trois ans de calme artistique et de doutes, c’est sur le petit écran que le comédien voit naître sa carrière, avec pas moins de deux téléfilms et deux mini-séries pour la seule année 1985. Le rôle régulier de Cherry-Garrard qu’il tient dans The Last Place on Earth lui vaut de se familiariser avec les plateaux de tournage et de prendre ses marques. Toutefois, Hugh Grant cherche encore sa 'patte'. Après avoir consacré près de dix ans de son entame de parcours à la télévision, il obtient enfin le rôle de la consécration grâce à 4 mariages et 1 enterrement (1994).

L’archétype du gendre idéal

Initiée par sa participation aux Vestiges du jour (1993), face à Anthony Hopkins et Emma Thompson , sa notoriété ne fait plus de doute avec la comédie romantique de Mike Newell. Devenu le chouchou de Richard Curtis , scénariste du film, Hugh Grant tournera à plusieurs reprises avec lui et doit une part de son succès aux personnages sur mesure que Curtis a écrits pour lui. Lauréat d’un Golden Globe pour son incarnation de l’attachant Charles, Grant rejoint un club bien plus prestigieux, à ses yeux, que le Piers Gaveston Society, celui des comédiens qui comptent sur la scène internationale. Confirmant son talent d’acteur au charme certain avec Raison et sentiments (1995) – film en costumes où il retrouve Emma Thompson – la nouvelle coqueluche du Septième Art va enchaîner les succès en devenant l’expert des comédies romantiques. En 1999, il est au sommet de sa gloire avec Mickey les yeux bleus et Coup de foudre à Notting Hill , dans lequel il donne la réplique à l’autre grande star de l’époque, Julia Roberts .

Coup de foudre à Notting Hill devient culte pour toute une génération de spectateurs et fait décoller la carrière de Hugh Grant à Hollywood. De sorte que Woody Allen lui confie un rôle dans sa comédie chorale Escrocs mais pas trop (2000), avant qu’il ne renoue avec la romance grâce au premier volet du Journal de Bridget Jones (2001) et au rôle de Daniel Cleaver . Triomphant au box-office, cette adaptation du best-seller éponyme d’Helen Fielding est l’occasion, pour le comédien, d’être dans son élément tout en écornant – avec le sourire – son image de gendre idéal. L’année suivante, Pour un garçon insuffle une tonalité plus indé à sa filmographie, avant qu’il ne poursuive sur sa lancée avec L'amour sans préavis, Love Actually, Bridget Jones : L'âge de raison et Le Come-back .

Les années 2010 marquent une rupture avec le registre sentimental auquel le comédien nous a habitués. Relevant le défi des rôles de composition, Hugh Grant plonge dans l’épopée SF d’Andy et Lana Wachowski : Cloud Atlas (2012). Sous la houlette de Guy Ritchie (diptyque Sherlock Holmes ), il explore désormais la Guerre froide, à travers une comédie d’action riche en cascades et en rebondissements : Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E , à découvrir le 16 septembre au cinéma !