Truth : Le Prix de la vérité et Spotlight : Au cœur du scandale

Relatant la bévue médiatico-politique qui a coûté sa place d’animateur vedette à Dan Rather, Truth : Le Prix de la vérité (6 avril) s’inspire d’une histoire vraie, de même que Spotlight (à l’affiche) , un film lui aussi inspiré d’un fait réel : la révélation par le Boston Globe d’un réseau de prêtres pédophiles protégés par l’Église au début des années 2000. Deux scandales, servant de toile de fond à deux thrillers d’investigation , portés par un casting cinq étoiles avec, d’un côté, le tandem doublement oscarisé Robert Redford / Cate Blanchett et, de l’autre, une équipe de fins limiers emmenée par Michael Keaton. Sans compter les deux Oscars décrochés par Spotlight lors de la 88e cérémonie, où il a été sacré Meilleur film de l’année et Meilleur scénario original. Si le film de Tom McCarthy est inspiré de l’enquête qui a valu aux journalistes de Spotlight le Prix Pulitzer, celui de James Vanderbilt est, lui, adapté des mémoires de Mary Mapes, la productrice de l’émission de Rather. Autant de personnalités qui ont contribué à la naissance de ces films, en étant présentes sur le tournage. Focus.

Truth : Le Prix de la vérité (6 avril)

Aux États-Unis, l’émission 60 Minutes de CBS est le magazine d’information de référence que suivent des millions de téléspectateurs. Alors, lorsque des soupçons apparaissent quant au passé militaire de George W. Bush , en train de briguer un second mandat à ce moment-là, Dan Rather (Robert Redford) , le journaliste vedette de la chaîne, pense tenir le scoop qui mettra la concurrence à genou et fera décoller sa carrière. C’est pourtant tout l’inverse qui va se produire.

En 2004 , bien que l’instantanéité des réseaux sociaux ne dicte pas encore sa loi, la course à la primauté a déjà gagné les salles de rédactions des grandes networks et CBS n’échappe pas à la règle. Avec la certitude de tenir de la dynamite médiatique entre les mains, Dan Rather sort l’information selon laquelle le Président des États-Unis, candidat à sa réélection, aurait bénéficié d’un passe-droit pour échapper à la conscription durant la Guerre du Vietnam. Une accusation grave, surtout quand les sources sur lesquelles elle repose s’effondrent comme un château de cartes, remettant en cause non seulement l’intégrité de Rather, mais aussi de l’ensemble de ses collaborateurs et de la chaîne…

Spotlight (actuellement en salles)

Depuis 1872 et l’impression de son premier numéro, le Boston Globe s’est progressivement imposé comme un quotidien d’information spécialisé dans les sujets de fond, comme en atteste le florilège de Prix Pulitzer à son palmarès. Celui qu’il a décroché en révélant les liens d’influences qu’entretenait l’Église catholique avec les prêtres criminels du diocèse de Boston récompense, tout particulièrement, l’équipe Spotlight . Des reporters de choc qui mènent leurs investigations dans l’ombre de leurs confrères, en dépit des obstacles qui se dressent devant eux, pour que triomphe la vérité.

Emmené par une distribution où se côtoient les noms de Michael Keaton, Mark Ruffalo, Liev Schreiber ou Rachel McAdams , et avec le réalisateur de The Visitor aux manettes de la mise en scène, Spotlight a de solides arguments pour convaincre. Au vu de ses critiques dithyrambiques et de la pléthore de trophées amassés , nul doute qu’il tient ses promesses, comme le soulignait Le Parisien dans ses colonnes, en indiquant : « Spotlight s'inscrit dans la grande tradition américaine des films d'enquête journalistique comme Les Hommes du président (1976), chef-d'œuvre d'Alan J. Pakula sur l'affaire du Watergate. Et ce film de Tom McCarthy, cinq fois nommé aux Oscars, se révèle tout aussi passionnant ». Depuis la parution de ce papier, Spotlight s’est imposé comme le film de l’année en remportant deux statuettes dans les catégories reines des Oscars et continue d’attirer un large public en salles, puisqu’il est toujours à l’affiche dans de nombreux cinémas.