The Knick : Découvrez la série incisive d’HBO

Portée par un Clive Owen méconnaissable sous la blouse d’un chirurgien du début du siècle dernier, The Knick dépeint l’univers tumultueux de la naissance de la médecine moderne . Avec une saison 1 qui prend pour décor New York en 1900 , elle entraîne le téléspectateur au cœur d’une époque méconnue et pourtant au combien fascinante. Au Knickerbocker – l’hôpital que docteurs et patients surnomment, plus ou moins affectueusement, 'le Knick' – le quotidien est loin d’être rose. Il est même rouge sang, au vu des litres d’hémoglobine (à faire pâlir les habitués de Game of Thrones ) que contient chacun des 10 épisodes qui composent ce premier chapitre. Décrit comme « un show qui a la forme d’une série mais qui ressemble davantage à un film de 10 heures » par André Holland (Dr. Edwards), The Knick est fidèle à la tradition de la chaine câblée : 'It’s not TV. It’s HBO'. Originale et efficace, cette série signée Steven Soderbergh sortira en Blu-ray et DVD à la rentrée, le 2 septembre. D’ici-là, focus sur son intrigue incisive !

Steven Soderbergh au bistouri

Crée et co-écrite par Jack Amiel et Michael Begler , un tandem de scénaristes qui a l’habitude de travailler ensemble, The Knick se dote d’un prestigieux chef d’orchestre aux manettes de la production, la réalisation, la direction de la photo et même du montage : Steven Soderbergh . Très impliqué dans ce projet qui lui tient particulièrement à cœur, le cinéaste prouve, s’il en était encore besoin, qu’il est chez lui sur HBO . Complice de longue date de la chaîne la plus cinématographique du paysage audiovisuel US, il profite de ses nombreuses collaborations avec HBO pour dresser un pont entre petit et grand écrans. Unscripted, K Street, Che parties 1 et 2 ou, plus récemment, Ma Vie avec Liberace en sont l’exemple.

Précurseur – comme le rappelle sa Palme d’Or décrochée à 26 ans pour Sexe, Mensonges et Vidéo (1989) – Soderbergh ne craint pas les sujets délicats. L’évolution de la médecine en est un, puisqu’en plus de concerner les pratiques médicales d’une époque révolue, elle est l’occasion d’aborder des thèmes prégnants , comme la question des droits civiques, du statut de la femme ou, plus largement, de l’éthique. Autant d’angles qui ne manqueront pas de résonner auprès des téléspectateurs d’aujourd’hui et qui font de The Kinck une série résolument actuelle . Servie par une réalisation léchée, tant en termes de prises de vue que de rythme, la série se dote d’une BO électro qui offre un beau contraste avec le cadre chronologique de l’histoire et qu’on doit à un expert du genre : Cliff Martinez , le compositeur de Drive.

Des personnages à la profondeur captivante

En plus du père de la saga Ocean’s derrière la caméra, The Knick possède des atouts de poids, grâce à un casting sur mesure. Pensés comme des personnages partageant, les uns vis-à-vis des autres, autant d’antagonisme que d’alchimie, les protagonistes de la série ont chacun leur particularité. Tantôt hauts en couleur, comme l’inspecteur sanitaire lourdaud Speight ou l’ambulancier badass Cleary – qui se bat avec ses confrères pour récupérer les patients à hospitaliser – tantôt plus en retrait, à l’image de l’intrigante infirmière Elkins , ces personnages dépoussièrent le mythe de la médecine telle qu’elle est enseignée dans les livres. Plus proche de l’expérimentation que de la chirurgie à proprement parler, les opérations de 1900 avaient peu de chances d’aboutir favorablement pour le malade. Un aspect qui apporte à la fois son mordant à la série et qui permet aussi de susciter une vive émotion .

Et que dire du Dr. Tackery , chirurgien d’exception et cocaïnomane invétéré que Clive Owen incarne avec panache ? Médecin en chef de l’hôpital, il incarne à lui seul l’esprit du Knick : beaucoup de culot et une indéfectible foi dans le progrès de la médecine. Un personnage au charisme ambivalent, qui rayonne autant par lui-même qu’à travers les autres personnages principaux : Cornelia Robertson ( Juliet Rylance ), qui doit batailler en permanence pour être prise au sérieux et le Dr. Algernon Edwards ( Holland ), médecin noir qui provoque un électrochoc dans l’équipe du Knick en rejoignant ses rangs et qui devra, lui aussi, se faire accepter de haute lutte. Encensée par la critique , la saison 1 pose le cadre d’un show à suivre de près, que The Independent salue en ces termes :

« Les 10 épisodes de la série ont été réalisés par Steven Soderbergh ; son œil oscarisé relate, dans le détail et sans caprice, l’évocation du passé »

Avec The Knick , Hippocrate n’a qu’à bien se tenir ! Pour découvrir ce bijou signé HBO, rendez-vous dans les bacs et en ligne avec la sortie Blu-ray et DVD de la saison 1.