Tarzan : Les visages de Jane

Actuellement sous le feu des projecteurs grâce au film de David Yates (à l’affiche en 2D et 3D IMAX), Tarzan tutoie les sommets du box-office international, en prouvant, à travers l’interprétation que livre Alexander Skarsgard , que la jungle a retrouvé son roi. Mais que serait Tarzan sans Jane ? Si la fameuse réplique « Moi Tarzan, toi Jane » est solidement ancrée dans les mémoires, l’amoureuse de l’Homme-singe est bien plus qu’un faire-valoir. En témoigne l’incarnation d’une Margot Robbie résolument pugnace, sous les traits de cette intrépide jeune femme qui a conquis plusieurs générations depuis qu’Edgar Rice Burroughs lui donnait naissance en 1912. Panorama des meilleures Jane qu’on a pu admirer à l’écran.

Margot Robbie, la Calamity Jane de la jungle

Fille d’explorateur, Jane n’a rien d’une lady de salon, qui se cantonnerait aux mondanités de son temps. Forte, courageuse et ouverte au monde, elle connaît les subtilités de la culture africaine et sait parler la langue locale. Lorsqu’on regarde Tarzan, sa sauvagerie animale saute aux yeux, tandis que Jane est plus nuancée . Ayant l’apparence d’une jeune femme de bonne famille, elle n’hésite pas à se faire violence si la situation l’exige. Sa rencontre avec Tarzan, en pleine jungle, donne le ton de leur idylle à venir, bien que Jane reste indépendante et très débrouillarde . Deux qualités qui ne sauraient que faire la différence face à la cruauté du capitaine Rom ( Christoph Waltz ) dans le film live-action de 2016.

Dès ses prémices, Jane est bien plus qu’une héroïne de papier destinée à apporter une touche de sensualité au roman d’aventure de Burroughs. Féminine et possédant déjà des caractéristiques féministes , elle montre que les héroïnes sont capables de porter l’intrigue aussi bien que leurs homologues masculins. Bien qu’elle se demande combien de corsets mettre dans sa valise pour l’Afrique, au moment de retourner sur les terres de sa naissance, elle goûte peu aux codes de l’aristocratie londonienne . Sorte de Calamity Jane de la jungle, elle a fait de l’Afrique son Far West et n’hésite pas à sortir les griffes dans les moments de danger. Née Jane Porter , elle deviendra Jane Clayton – et accessoirement Lady Greystoke – en épousant Tarzan.

« Jane doit avoir un tempérament de feu et être passionnée. Ce n’est pas une pauvre petite chose fragile attendant d’être sauvée : elle sait se défendre toute seule » (David Yates)

De Maureen O'Sullivan…

À l’instar de son époux simien, Jane a été portée une cinquantaine de fois à l’écran, depuis qu’Enid Markey initiait l’aventure dans le film muet de Scott Sidney, Tarzan chez les singes (1918) . Dans la foulée, la comédienne aujourd’hui tombée dans l’oubli tourne une suite du même acabit, signée Wilfred Lucas et toujours avec un Elmo Lincoln , en pagne à fourrure, pour partenaire. Cette première Jane en noir et blanc arbore, quant à elle, une robe léopard de sauvageonne qui lui donne des airs de Wilma Pierrafeu . Tandis que les adaptations plus ou moins probantes se succèdent à un rythme soutenu, difficile pour Jane de supplanter la vedette en titre et de parvenir à marquer les esprits autant que Tarzan. Il faudra attendre que Maureen O'Sullivan l’incarne avec le glamour qu’on lui connaît pour que le personnage prenne véritablement de l’ampleur. Sous l’impulsion de l’Irlandaise, l’héroïne d’Edgar Rice Burroughs gagne ses premières lettres de noblesse.

Revêtant une tenue plus saillante que les précédentes Jane ( Karla Schramm, Louise Lorraine, Dorothy Dunbar et Natalie Kingston ), elle sera la première actrice à camper ce personnage six films d’affilée. Un record que Brenda Joyce a presque battu, en prenant la relève de Maureen O'Sullivan en 1945, pour faire perdurer la saga Johnny Weissmuller avec Tarzan et les Amazones, puis quatre autres longs métrages. En dépit des efforts de cette dernière, le couple O'Sullivan / Weissmuller reste indétrônable dans le cœur des fans, qui se délectent de leur histoire d’amour hors norme. Lorsque tous deux se regardent avec tendresse, la part animale de l’Homme-singe s’estompe, au profit de l’homme au cœur battant qu’il devient grâce à Jane. Bien que ça soit elle qui l’ait amené à quitter sa jungle natale, c’est aussi à Jane que Tarzan doit d’être compris et accepté pour ce qu’il est.

…à Andie MacDowell

Reprenant le flambeau au début des années 1980, Andie MacDowell revisite le personnage avec panache. Alors à l’orée de sa carrière cinématographique, celle qui règne déjà sur la planète mode est en tête d’affiche de Greystoke, la légende de Tarzan , pour Hugh Hudson. Elle y donne la réplique à un Christophe Lambert qu’on n’attendait pas dans ce registre, mais qui relève brillamment le défi. Pour l’anecdote, les plus attentifs auront peut-être remarqué qu’en VO, la voix d'Andie MacDowell est doublée par Glenn Close . Tandis que l’équipe de Yates a posé ses caméras au cœur du Gabon pour restituer des paysages similaires à ceux du Congo, c’est au sud du Cameroun qu’a été tourné Greystoke.

Dix ans avant de se hisser au rang de coqueluche de la comédie sentimentale, Andie MacDowell explorait déjà la veine romantique dans ce long métrage, signant son baptême du septième art. Désormais, une nouvelle Jane émerge face caméra : « Je n’ai jamais voulu jouer la pauvre femme fragile, car Jane n’est pas comme ça », confie à juste titre Margot Robbie . Entre temps, Jane March a aussi apporté sa pierre à l’édifice mais, depuis cette incarnation de 1998, Jane était absente des écrans. Près de 20 ans plus tard, c’est l’actrice de Diversion qui plonge dans l’aventure, avant de s’illustrer dans un autre rôle d’Amazone des temps modernes, grâce à Harley Quinn dans Suicide Squad , au cinéma le 3 août.

Pour Margot Robbie dans le costume de Jane, pas une minute à perdre ! Tarzan vous attend actuellement en 2D et 3D IMAX .