Sully : Aaron Eckhart, wingman d’Hollywood

Connu des aficionados de la trilogie Dark Knight comme l’ambivalent Double-Face, Aaron Eckhart renvoie l’image d’un acteur multifacettes. Au fil de la quarantaine d’œuvres à sa filmographie, il s’est essayé à des rôles et des registres variés, preuve de son aisance à incarner des personnages très différents les uns des autres. Le fil conducteur de ce parcours éclectique reste son habitude à jouer les wingmen ; littéralement, les copilotes . Abonné aux seconds rôles sans être un faire-valoir, Aaron Eckhart se glisse dans l’uniforme du copilote de Tom Hanks , aux manettes du vol 1549 US Airways que Clint Eastwood revisite dans Sully (30 novembre) . Mais connaissez-vous vraiment Aaron Eckhart ?

Acteur fétiche de Neil LaBute

En naissant à Cupertino, au cœur de la Silicon Valley , avec un père informaticien, Aaron Eckhart aurait pu faire carrière dans le domaine des nouvelles technologies. On ignore si sa mère, auteure de livres pour enfants, est celle qui éveille sa fibre artistique, mais celle-ci se manifeste dès le lycée. À cette époque, il se produit notamment dans une adaptation scolaire d’En attendant Godot . Après avoir vécu en Grande-Bretagne, en France, en Suisse et en Australie, le jeune homme revient au pays pour étudier le théâtre à l’Université Brigham Young (Utah). Après avoir posé ses valises à New York, il connaît des débuts difficiles. Peinant à joindre les deux bouts, Aaron Eckhart va pouvoir compter sur l’aide de celui qui lui confie son premier rôle d’importance, le metteur en scène Neil LaBute .

Après avoir joué pour lui dans plusieurs pièces, Eckhart campe Chad dans la comédie noire En compagnie des hommes (1997). Film de la révélation auréolé d’un Independent Spirit Award , ce long métrage est suivi par trois autres collaborations : Entre amis & voisins, Nurse Betty et Possession . Sans s’ériger en Pygmalion, LaBute est celui qui permet au comédien débutant de roder son style. Pour autant, le rôle de sa consécration lui est offert par Steven Soderbergh . Il s’agit de George, biker au grand cœur d’Erin Brockovich, seule contre tous (2000) . Un personnage qui l'inscrit pour de bon dans les petits papiers du grand public. Désormais, Aaron Eckhart est un visage familier d’Hollywood.

Consécration académique et publique

Durant la première moitié des années 2000, Eckhart enchaîne les rôles secondaires dans des productions internationales : The Pledge face à Jack Nicholson sous la direction de Sean Penn, mais aussi le western de Ron Howard Les Disparues , ou encore le thriller SF Paycheck , adapté de Philip K. Dick. Le tournant arrive avec Thank You for Smoking (2005) dans lequel, une fois n’est pas coutume, il tient le rôle principal. Cette critique mordante de Jason Reitman à l’encontre des lobbyistes du tabac conquiert le box-office, au même titre que l’académie des Golden Globes , qui nomme Aaron Eckhart dans la catégorie meilleur acteur dans une comédie.

Dans la foulée, on le retrouve au générique du Dahlia noir puis, dans un tout autre genre, en tête d’affiche du Goût de la vie (2007) , romance nuancée avec Catherine Zeta-Jones et la jeune Abigail Breslin . Oscillant entre le second et le premier plan, Aaron Eckhart se glisse, l’année suivante, dans un supporting role efficace en campant Harvey 'Double-Face' Dent dans The Dark Knight . Volet le plus plébiscité de la trilogie par les puristes, ce second opus vaut à la cote du comédien de bondir. Depuis on a pu le voir dans Rabbit Hole, World Invasion: Battle Los Angeles, Rhum Express et La Chute de la Maison Blanche , mais il reste indissociable de Christopher Nolan dans le cœur des fans.

À présent, c’est sous la houlette du grand Eastwood qu’Aaron Eckhart écrit une nouvelle page de sa carrière, en prêtant ses traits à Jeff Skiles , le wingman de Chesley 'Sully' Sullenberger (Tom Hanks). Pour découvrir Sully , rendez-vous au cinéma le 30 novembre !