Coup de projecteur sur John Ostrander, le père de la Suicide Squad moderne

Le 3 août prochain, David Ayer redonnera un coup de frais à la Suicide Squad , avec un film éponyme ultra-attendu, servi par un casting rendant un bel hommage aux mythiques super-méchants qui ont forgé sa légende. Née dans les comics de la fin des années 1950, l’escouade crapuleuse a près de 60 ans d’existence et fascine toujours autant aujourd’hui. Focus sur John Ostrander , l’homme qui, en coulisses, lui a offert ses lettres de noblesse en l’empêchant de tomber dans l’oubli.

La genèse du mythe

Lorsque John Ostrander se penche sur le cas de la Suicide Squad, en 1987 , elle ne bénéficie déjà plus du rayonnement des premiers temps. Désuète, elle souffre d’un certain désintérêt de la part des lecteurs. Si le carcan narratif est séduisant, réunir un groupe de hors-la-loi qui n’ont plus rien à perdre au point de se lancer dans de suicidaires opérations, ne suffit pas. L’absence d’aventure d’envergure et les changements de membres à répétition ont desservi la Suicide Squad initiale, à tel point qu’il était devenu difficile pour le public de cerner les contours de ce bataillon de têtes-brûlées.

Après une introduction explosive dans le Brave and the Bold #25 , l’engouement est donc retombé comme un soufflé. S’en suit une longue traversée du désert pour les gros bras du crime, nés de la plume de Robert Kanigher (scénario) et Ross Andru (dessin). Au seuil des années 1990, les pères de cette première Suicide Squad – qui se distingueront individuellement avec Flash et Wonder Woman – passent le relai à un artiste en pleine ascension , John Ostrander, afin qu’il se réapproprie la brigade sauvage. Nous sommes en 1987 et la Suicide Squad renaît avec panache.

Artiste visionnaire

Quand la Suicide Squad a vu le jour, John Ostrander avait 10 ans . Doué d’une grande imagination dès l’enfance, il ne concrétisera sa vocation d’auteur de comics qu’à l’âge de 33 ans. Une entrée en matière sur le tard, retardée par une entame de parcours consacrée à la théologie – avec l’intention de devenir prêtre – puis un crochet par les planches de Chicago en tant qu’acteur . Contrastant avec ses pairs, Ostrander rattrape les années perdues en s’imposant comme l’un des auteurs les plus prolifiques de sa génération. Faisant sien le genre de la SF , il imagine des scénarios empreints de mythologie, qui passionnent d’emblée ses fans. Indissociable de la saga Star Wars , dont il a écrit plusieurs succès, en lien étroit avec Jan Duursema – Star Wars: Legacy, Star Wars: Dawn of the Jedi et, de manière plus confidentielle Star Wars: The Clone Wars – John Ostrander est venu au monde du comics en co-scénarisant une aventure de Supergirl , en 1982.

Entre DC et lui, le courant passe si bien qu’il collaborera à plusieurs séries phares ( Legends, Manhunter ), notamment avec son fidèle acolyte Tom Mandrake ; à ses côtés, il concevra les emblématiques Firestorm the Nuclear Man, Spectre et, bien sûr, Martian Manhunter . Aux yeux des puristes, son chef-d’œuvre reste sa seconde version de la Suicide Squad, modernisée par ses soins sous l’impulsion de la Task Force X , nom temporaire qu’il donne à son escouade de 1987. Grâce au génie du comics, celle-ci se concentre désormais autour de la figure fondamentale d’Amanda Waller , clarifiant la raison d’être de la Suicide Squad. Une pléthore de charismatiques anti-héros font leur entrée dans les rangs du bataillon, comme Bronze Tiger, Nightshade, Barbara Gordon, ou Nemesis. Dans l’ombre du gouvernement, Waller libère de redoutables prisonniers, pour qu’ils mènent à bien une mission des plus périlleuses , que personne de sensé ne serait assez fou pour accepter.

Pour découvrir la Suicide Squad de 2016 , composée d’Harley Quinn, Deadshot, L'Enchanteresse, Rick Flag, Captain Boomerang, Killer Croc, El Diablo, Katana et Slipknot, rendez-vous au cinéma le 3 août !