Spotlight : L’enquête commence

Actuellement à l’affiche, Spotlight était très attendu du public français. « Plaidoyer pour le journalisme d'investigation » selon France 24 , ce cinquième long métrage de Tom McCarthy (The Visitor) aborde un sujet aussi brûlant qu’important : la complicité de l’Église catholique dans l’affaire des prêtres pédophiles de Boston, au début des années 2000. Un scandale révélé en Une du Boston Globe , par les journalistes de l’équipe Spotlight, dont Walter 'Robby' Robinson et Mike Rezendes étaient les chefs de file. Respectivement incarnés à l’écran par Michael Keaton et Mark Ruffalo , les deux journalistes ont étroitement collaboré au développement du projet, qu’ils jugent fidèle à la réalité, comme ils l’ont déclaré lors de leur passage à Paris, notamment sur le plateau du Petit Journal . En tête des sorties de la semaine lors de la séance-test parisienne de 14h, Spotlight permet au grand public de se plonger dans une enquête aux nombreux rebondissements, en ayant l’impression de vivre les événements au cœur de la rédaction. Une saisissante immersion, à vivre en salles sans plus attendre.

Nommé six fois aux Oscars

Décrit comme « un sérieux candidat aux Oscars » par Première , Spotlight concourt dans six catégories, dont Meilleur film, réalisateur et scénario. Une reconnaissance qui s’accompagne de lauriers critiques, tant outre-Atlantique où il enregistre 96% de satisfaction ( Rotten Tomatoes ), qu’en France, où la presse ne tarit pas déloge sur ce « grand film à la gloire du journalisme » ( Le Monde ). Haletant et très documenté, le script fait la part belle à l’investigation, en montrant de quelle manière les rouages de la vérité s’imbriquent avec ceux de la justice.

L’approche sincère et nuancée que McCarthy adopte vis-à-vis de ce sujet chargé émotionnellement fait la force de ce film, dont Le Dauphiné Libéré dit qu’il « a les qualités de rigueur et de suspense de l’enquête qu’il raconte ». Dans la même veine, À voir à lire renchérit en louant la maîtrise du réalisateur :

« Tom McCarthy choisit de tout mettre en retrait, mise en scène, musique, interprétations, dans le but d’éviter toute théâtralisation qui desservirait son sujet et laisse sa reconstitution méticuleuse nous passionner de bout en bout »

Un film captivant et nécessaire

Porté par un casting 5 étoiles , Spotlight frappe fort en touchant le public au cœur grâce à des personnages prégnants. Télérama observe : « Subtils, ambigus — humains, en quelque sorte —, ces personnages ne sont pas des preux chevaliers au service du quatrième pouvoir. Ce sont des bosseurs. Le réalisateur Tom McCarthy (...) a choisi, avant tout, de filmer leur travail, dans son aspect le plus quotidien et le plus endurant ». Un angle quasi-documentaire qui n’est pas sans rappeler le modèle du genre : Les Hommes du Président (1976), brûlot que Pakula a consacré au Watergate en confiant les rôles principaux à Robert Redford et Dustin Hoffman.

Considéré comme le digne héritier des Hommes du Président – qui avait cumulé 8 nominations, pour finalement remporter 4 statuettes – Spotlight est l’un des challengers les plus scrutés des prochains Oscars . Intense et émouvant, il donne à voir les coulisses d’un milieu habituellement confidentiel et rappelle le courage et la persévérance qui incombent aux hommes et aux femmes journalistes. Résolument humaniste et juste, il dépeint une réalité qui a été délicate à faire éclater, mais qui aura valu au Boston Globe un Prix Pulitzer de plus à afficher à son tableau de chasse.

Spotlight, actuellement au cinéma