À vos fourneaux avec Six Feet Under

Jamais à court d’imagination et ne se posant aucune limite, les scénaristes d’HBO ont coutume de bousculer les codes avec des programmes originaux et puissants. Faisant partie de la deuxième génération de séries produites par la chaîne câblée – après Oz et avant l’ère Game of Thrones – Six Feet Under (2001-2005) a marqué le début des années 2000, en combinant un style corrosif et des personnages ambivalents à souhait. La recette d’une série réussie à la sauce HBO , comme la chaîne l’a sans cesse prouvé depuis ses premières séries… et ses premiers Emmys ! 5 saisons, 63 épisodes, du suspense et beaucoup d’émotion : Six Feet Under tient une place de choix dans le cœur des fans. Dix ans après avoir tiré sa révérence, elle figure au top 100 des meilleures séries selon IMDb et reste inégalée. Un engouement qui donne envie de se replonger dans l’univers du show, avec une recette à se damner : la moussaka .

La série qui enterre les stéréotypes

Souvent frileuse quant aux sujets jugés trop délicats pour toucher un large public, la télévision américaine a longtemps préféré produire des sitcoms à foison, plutôt que des séries audacieuses. Mêlant drame et comédie, Six Feet Under rebat les cartes de la fiction télévisée, en centrant son intrigue sur les Fisher , une famille qui se retrouve à la tête d’une société de pompes funèbres suite au décès du père, qui en était le propriétaire et qui leur laisse en héritage. Fil conducteur de l’histoire, la mort est omniprésente dans les cinq saisons qui composent le show, sans toutefois que le scénario ne tombe dans le pathos habituel d’un traitement morbide. La mort : un thème qui, par définition, effraie, mais qui sert de toile de fond à une intrigue bien plus dense dans Six Feet Under.

Chez les Fisher, le quotidien est rythmé par les décès à répétition, de sorte que leur vie s’organise entre les tracas de tous les jours et la Grande Faucheuse, qui n’est jamais bien loin. Atypique et secrète , la famille réserve son lot de mystères aux téléspectateurs, comme on le découvre dès le pilote, intitulé La Mort . À l’instar de leurs clients, les fils, la fille et la veuve de Nathaniel Fisher Sr. ( Richard Jenkins ), vont devoir faire face à une série de bouleversements lorsque ce dernier disparaît, les laissant avec son entreprise sur les bras. Contrairement à son souhait de se détacher de l’entreprise familiale, l’aîné – Nathaniel Jr., alias Peter Krause – doit suivre les traces de son père, avec son cadet dans son sillage, le discret David ; campé par Michael C. Hall , dont c’est le rôle de la révélation. La mère et la fille cherchent quant à elles un nouvel équilibre dans cette équation à laquelle elles ne s’attendaient pas.

Un univers parfois dérangeant mais toujours fascinant

Créée par Alan Ball , à qui l’on doit l’on doit la non moins mortelle True Blood , Six Feet Under a su conquérir le public, au même titre que la presse et la profession. Lauréate de 3 Golden Globes, 7 Emmys et d’une quarantaine d’autres récompenses, elle est parvenue à se faire une place de choix dans la grille des programmes, en faisant la balance entre noirceur et drôlerie de situations improbables. Avec son thème musical prégnant signé Thomas Newman, les standards jazzy (Peggy Lee, Nina Simone) ou actuels (Coldplay, Radiohead, Phoenix) qui jalonnent les épisodes, la BO de Six Feet Under contribue, elle aussi, à façonner son atmosphère envoûtante. Impossible, en effet, pour les fans d’entendre Breathe me de Sia sans avoir un petit pincement au cœur.

Devenue chef de famille malgré elle, à la mort de son mari, Ruth Fisher ( Frances Conroy ) est l’un des personnages les plus insondables du show. Après une première saison au cours de laquelle on l’a vue prendre ses marques pour s’adapter à son veuvage et aux enjeux qu’il implique, Ruth aborde la seconde saison avec le même caractère distancié qu’on lui connaît. Au-delà de l’apparente froideur qu’elle renvoie, elle sait aussi apporter un peu de chaleur à son entourage, comme elle le prouve dans l’épisode 207, Retour aux sources . Cuisinant une moussaka à Robbie, l’un des employés de l’homme qu’elle fréquente, Ruth ne fait pas un retour aux sources de ses origines puisqu’elle n’est pas grecque, mais prépare un plat des plus appréciables à Robbie, qui s’en régale.

Sans plus attendre, place à la recette de la moussaka. Opa !

Les ingrédients (pour 6 personnes) :

• 1 kg d'aubergines
• 1 oignon
• 500 g de viande hachée de bœuf ou mouton
• 1 verre de vin blanc
• 6 tomates fraîches
• 75 cl de béchamel
• 2 jaunes d'œufs
• 100g d'emmenthal râpé
• Huile d'olive
• Beurre
• Sel, poivre du moulin

La préparation

1.Commencez par découper les aubergines en fines rondelles, posez-les à plat sur du papier aluminium et assaisonner-les avec le sel et le poivre, selon votre goût. Réservez pendant une heure.

2.Dans une grande poêle, faites revenir l’oignon finement haché avec un filet d’huile d’olive. Une fois qu’il prend une couleur dorée, ajoutez la viande hachée et versez un nouveau soupçon d’huile. Ajoutez ensuite les tomates, préalablement coupées en petits dés, ainsi que le vin blanc. Assaisonnez et couvrez afin de laisser mijoter minimum 45 minutes, à feu doux. Rincez ensuite les rondelles d’aubergines à l’eau. Dans une sauteuse, à feu vif, faites les frire avec de l’huile d’olive, en veillant à ce qu’elles se colorent suffisamment de chaque côté sans qu’elles n’attachent.

3.Munissez-vous d’un plat à gratin et beurrez-le en n’omettant pas les coins. Divisez les aubergines en deux et disposez la première moitié dans le fond du plat. Versez la préparation à base de viande par-dessus et couvrez avec le reste des aubergines. Dans un récipient, versez la béchamel et incorporez les jaunes d’œuf, ainsi que le fromage râpé ; en réservant un peu de fromage pour le gratin final. Enfin, nappez la préparation avec la béchamel et saupoudrez du reste d’emmental, puis enfournez à 180°C (thermostat 6) pendant 45 minutes.

C’est prêt !