Postman : Le film futuriste de Kevin Costner a 20 ans

En 1997, imaginer de quoi serait faite l’année 2013 paraissait futuriste. Aujourd’hui, 20 ans après la sortie du long métrage de Kevin Costner , on est tenté de jouer au jeu des différences en revoyant le film, tant l’écart est grand avec la réalité. Heureusement, diront les spectateurs qui connaissent ce western post-apocalyptique ! Pour eux comme pour les néophytes, retour sur Postman .

Du livre à l’écran

Lorsque David Brin sort le roman initial en 1985, il s’agit d’une version étoffée des nouvelles qu’il avait publiées dans le magazine Asimov's Science Fiction entre 1982 et 1984. Kevin Costner reste fidèle à l’intrigue originale, tout en se permettant quelques libertés quant à l’œuvre première. Il faut dire que le héros de Bodyguard n’en n’est pas à son coup d’essai côté adaptations depuis sa précédente réalisation Danse avec les loups (1990). Ici l’histoire est celle d’un vagabond qui vole au secours des survivants de l’anéantissement du monde moderne, opprimés par le tyrannique général Bethlehem.

À la fin des nineties , dans le contexte d’appréhension du nouveau millénaire, les artistes étaient nombreux à envisager le pire, ou presque. « Pilule bleue ou pilule rouge », demande Morpheus dans Matrix … Deux ans avant la trilogie des Wachowski, le postman du film éponyme empruntait déjà cette voie. Incarné par l’oscarisé® et césarisé Kevin Costner, également coproducteur du film en plus d’être son metteur en scène, ce « cousin » de Max Rockatansky représente l’espoir de l’humanité face au déclin du monde. Si les Québécois ont traduit « postman » par « facteur », comme dans la traduction française du roman, le héros est davantage un « messager » et c’est en ces termes que les autres personnages s’adressent à lui.

Film d’aventure pacifiste

À la fois film d’anticipation et métaphore de la conquête de l’Ouest américain , Postman est une œuvre singulière qui questionne la capacité de résistance d’une communauté face à un oppresseur. Sur les ruines d’une civilisation dépourvue de gouvernement et de technologie, le Far West qu’il nous est donné à voir redevient le territoire sauvage que les pionniers ont colonisé en leur temps. Deux siècles plus tard , la loi du plus fort règne toujours et deux courants s’opposent par répliques interposées : « La pitié est pour les faibles », de Bethlehem vs. le discours libertaire du héros : « C’est l’individu qui compte ».

Avec ce qu’il faut d’action et de romance, Costner déroule le fil du scénario par Eric Roth et Brian Helgeland . Ajoutant une dimension grandiose aux scènes de soulèvement civil avec sa BO intense, James Newton Howard prouve qu’il maniait parfaitement la baguette deux décennies avant de composer la musique des Animaux Fantastiques . Bien avant la série des 100 ou Je suis une légende , ce film préfigure le registre du néo-western. Au casting, on retrouve Will Patton dans le costume de l’antagoniste qu’on adore détester, Larenz Tate et la belle Olivia Williams . Pour l’anecdote, Giovanni Ribisi ( Friends, Gangster Squad ) fait ses débuts cinématographiques en étant crédité au générique comme le bandit n°20.

Délivrant un message d’espoir toujours actuel, ce film est à retrouver en DVD en cliquant ici.