Ella Raines, l’amazone aux yeux verts
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Surnommée 'la Phantom Lady' en raison du film de Robert Siodmak, Ella Raines laisse l’image d’une actrice envoûtante. Avec son regard clair, où malice et défiance s’entremêlent, elle reste l’un des visages emblématiques de l’Âge d’Or hollywoodien. En dépit de la brièveté de sa carrière cinématographique – moins de dix ans – Ella Raines est parvenue à imposer sa signature sur la pellicule, en se démarquant des starlettes de l’époque, qui rêvaient toutes de devenir la prochaine Rita Hayworth. Deux ans avant que celle-ci n’incarne Gilda, l’ensorcelante Ella se glisse dans le rôle de l’amazone aux yeux verts du film éponyme que réalise Edwin L. Marin . Un western qui lui vaut de donner la réplique à John Wayne . L’Amazone aux yeux verts ( Tall in the Saddle , en VO), à retrouver en DVD au sein de la collection patrimoine.
La protégée d’Howard Hawks
Originaire de l’État de Washington, Ella Raines se passionne pour le théâtre dès son entrée à l’Université, décidant qu’aucun autre métier que celui d’actrice ne trouverait grâce à ses yeux. De beaux yeux verts qui lui permettront, quelques années plus tard, d’être en haut de l’affiche avec The Duke. Pour l’heure, l’étudiante cherche un moyen de faire ses preuves au cinéma. Résolue à mettre toutes les chances de son côté, elle enchaîne les pièces de théâtre et c’est sur les planches que son destin s’amorce.
Remarquée par un Howard Hawks qui n’a pas encore révélé Lauren Bacall , mais qui est déjà internationalement reconnu pour son travail de metteur en scène, Ella Raines trouve en lui le mentor idéal. La prenant sous son aile, le réalisateur fait d’elle la première actrice sous contrat de sa société de production, B-H Productions, fraîchement créée avec la complicité de Charles Boyer. Dès lors, tout s’accélère pour la jeune femme, propulsée sur le plateau de tournage du film de guerre Corvette K-225 (1943). Dans la foulée, elle rejoint le casting d’un long métrage du même acabit, Cry 'Havoc' , emmené par Margaret Sullavan.
L’affirmation d’une vocation
Dans les premiers temps de sa carrière, Ella Raines devient, au même titre que nombre de ses pairs, l’archétype de la pin-up dont les GIs sont friands. Pour autant, la comédienne n’a jamais cédé aux sirènes du star system , qui ont notamment conduit Rita Hayworth – toujours elle – à subir de multiples transformations physiques. Dotée d’une beauté singulière et d’une aisance naturelle, elle n’a pas de mal à gravir les échelons et, après un crochet par la case film noir, Ella Raines est choisie pour camper la partenaire féminine de John Wayne dans L’Amazone aux yeux verts (1944), film-clé de son parcours, dans lequel elle incarne une femme de caractère .
Chevauchant sa monture avec un chapeau de cowgirl sur la tête et un revolver à la ceinture, elle joue d’égal à égal avec Wayne . Formant un duo plein de fougue et de complicité, tous deux portent l’intrigue en défendant fièrement les codes du western. Faisant route vers un ranch où il doit entamer un travail de cowboy, Rocklin (John Wayne) a la surprise d’apprendre à son arrivée que son employeur s’est fait assassiné. Désormais aux mains des filles du défunt propriétaire, le ranch ne correspond plus aux attentes que cet homme rustre et foncièrement misogyne avait pour sa nouvelle vie dans l’Ouest. Trouvant un autre travail, il comprend qu’il n’est pas au bout de ses peines en faisant la connaissance de la belle-fille (Ella Raines) de son nouveau patron… Mais cette amazone est-elle si déplaisante qu’il se le figure ?
L’Amazone aux yeux verts , à retrouver en DVD au sein de la collection Patrimoine en cliquant ici.
