Pan : Qui était J.M. Barrie, l’auteur du livre originel ?

Au même titre qu’Edgar Rice Burroughs avec Tarzan ou Rudyard Kipling avec Le Livre de la jungle , J.M. Barrie a inscrit son nom à la postérité grâce à Peter Pan et, dans la lignée de ses confrères, a vu son œuvre portée à l’écran en de multiples occasions. Plus de cent ans après sa première apparition dans Le Petit Oiseau Blanc (1902), le garçon espiègle qui refusait de grandir retrouve les salles obscures dans la version revisitée que lui consacre Joe Wright . Sobrement intitulé Pan (21 octobre) , ce nouveau film n’est pas une énième adaptation, mais plutôt une manière pour cet expert du film en costumes de livrer sa vision du mythe. Un condensé de l’univers féérique et coloré du jeune héros, remis au goût du jour à travers de savoureux personnages : Hugh Jackman en Barbe Noire, Garrett Hedlund en Crochet et la pétillante Rooney Mara dans le costume de Lily la Tigresse. Avant de découvrir les prochaines versions cinématographiques de Tarzan (2016) et du Livre de la jungle (2017), Pan ne manquera pas d’enchanter le grand public ! Focus sur l’homme grâce à qui tout a commencé, J.M. Barrie.

De son Écosse natale à Londres

« Chaque fois qu'un enfant dit : 'Je ne crois pas aux fées', il y a quelque part une petite fée qui meurt »

Disparu à l’âge de 77 ans, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, J.M. Barrie – de son vrai nom James Matthew Barrie – n’aura pas goûté à la jeunesse éternelle à laquelle aspire l’espiègle petit personnage qui lui a valu sa renommée. Issu d’une famille nombreuse , il peine à trouver sa place dans la fratrie, n’ayant de cesse de vouloir remplacer le chouchou de sa mère, dévastée par la mort de ce fils qu’elle adorait. Une enfance marquée par le rêve, irréalisable, de devenir son frère et qui aura une incidence sur la future vocation de l’écrivain ; pour qui la fiction s’impose d’emblée comme le refuge à un monde déjà adulte. C’est à sa mère qu’il doit sa passion pour la littérature. Nourri par les contes écossais et les romans d’aventure qu’elle lui lisait pour l’endormir, J.M. Barrie restera toujours fidèle à cette période déterminante de sa vie.

Après une adolescence passée à Glasgow, il rejoint l’Université d’Édimbourg, dans l’espoir de devenir dramaturge . Son master en poche, l’ex-étudiant s’exerce à l’écriture en intégrant d’abord l’équipe du Journal de Nottingham , comme contributeur, puis pose ses valises à Londres , où il fait des piges pour d’autres journaux. Pour autant, le théâtre ne quitte pas ses pensées et c’est finalement en 1890, à l’âge de 30 ans, que J.M. Barrie monte sa première pièce, Le Fantôme d'Ibsen . À mesure que naît sa notoriété, il se lie d’amitié avec plusieurs intellectuels londoniens, à l’instar d’Arthur Conan Doyle , le père de Sherlock Holmes. Tandis que sa vie personnelle se désagrège suite au divorce qu’exige sa femme, il se réfugie dans le travail et passe beaucoup de temps à se promener au parc de Kensington ; où, pour l’anecdote, une statue de Peter Pan rappelle ses illustres promenades.

La rencontre qui va tout changer

C’est là, dans les allées de ce parc où il a ses habitudes, que J.M. Barrie fait la connaissance des trois fils aînés de sa voisine, Sylvia Llewelyn Davies : George, Jack et, surtout, l’attachant Peter . Passant de plus en plus de temps avec ces enfants qui deviennent ses jeunes protégés, il échappe à son quotidien en demi-teinte et se remémore sa propre enfance. Se liant d’amitié avec eux, il imagine dès lors de leur consacrer un roman, librement inspiré de leur parcours d’enfants et de leurs rêves . Ça sera Le Petit Oiseau Blanc , qui paraît en 1902 – année charnière de sa carrière – signant la première apparition de Peter Pan dans son œuvre.

À la suite de la mort de leur mère, les garçons sont confiés à la garde de l’auteur qui devient, en plus d’un père de substitution, leur tuteur légal . En dépit de la magie que J.M. Barrie a toujours cherché à leur insuffler, la fatalité a inexorablement pris le pas sur le destin des jeunes orphelins : l’un des frères est mort sur le front de la Grande Guerre, un second dans le naufrage de son bateau et Peter s’est, quant à lui, jeté de désespoir sous une rame du métro londonien. Une triste fin que J.M. Barrie n’aurait pu imaginer et qu’il n’a jamais sue, comme une pneumonie l’avait emporté des années auparavant. Ayant nourri l’imaginaire de plusieurs générations de lecteurs et spectateurs depuis sa naissance au début du siècle dernier, Peter Pan n’a pas pris une ride et continue de briller dans la culture populaire, donnant même son nom à un phénomène bien connu, le Syndrome de Peter Pan.

Pour découvrir quelle fabuleuse aventure vous réserve Pan , rendez-vous au cinéma le 21 octobre !