Mr Wolff : Connaissez-vous le prolifique Jeffrey Tambor ?

N°1 du box-office US avec un démarrage à 24.7 M$ de recettes dès son premier weekend d’exploitation, Mr Wolff impressionne outre-Atlantique et suscite la curiosité chez nous, où il est attendu le 2 novembre . Si les premières louanges de la presse vont à l’interprète du rôle-titre – « Ben Affleck à son meilleur » ( The Huffington Post ) – il n’est pas le seul à emmener le thriller de Gavin O’Connor au sommet. Face à lui, un casting 5 étoiles se partage l’affiche. On y retrouve un visage familier, sur lequel il n’est pas forcément facile de mettre un nom : Jeffrey Tambor . Éternel second rôle d’Hollywood, le septuagénaire à la carrière bien remplie s’adonne à son jeu favori : camper un anti-héros. Portrait.

Plus de 200 rôles

Avec l’air bougon qu’il adopte volontiers à l’écran, Jeffrey Tambor cultive un style désabusé qui fait sa patte, dans la même veine que Larry David, autre éternel insatisfait dont le public raffole. Ici, c’est au gangster Francis Silverberg qu’il prête ses traits. « Francis est le mentor de Chris [Wolff] en prison », indique le comédien. Du haut de ses 201 films et séries (5 en préparation), Tambor a l’expérience d’un vieux briscard du septième art, il est le mentor rêvé d’aspirants acteurs. En 40 ans de carrière , il a toujours témoigné d’une cinéphilie sans faille. Celle-ci s’est manifestée quand il faisait ses classes à l’Université de San Francisco, d’où il est originaire.

Diplômé de théâtre , il ne perd pas de temps pour mettre en pratique ses acquis théoriques et décroche une première apparition télévisée dans la série policière Kojak (1977), après s’être rodé sur les planches de Milwaukee et de Broadway . Un petit rôle bien loin de l'éclectisme et de l'hyperactivité qui caractérisent sa carrière. En effet, si on fait le calcul, Jeffrey Tambor tourne en moyenne 5 projets par an . Impossible de citer toutes ses apparitions, sur petit et grand écran. Pour autant, certaines se distinguent, à l’instar de son incarnation de Jeffrey P. Brookes III dans la sitcom d’ABC The Ropers (1979) , son premier rôle régulier. Par la suite on le retrouve dans la série comique Comment se débarrasser de son patron (1982), qui possède une étonnante résonnance avec le diptyque Comment tuer son boss ? , et brièvement dans M.A.S.H la même année.

Acteur de composition

Les premières récompenses arrivent sur le tard. Il lui faudra en effet attendre une dizaine d’années pour que le Larry Sanders Show ne lui offre sa première citation aux Emmys , dans la catégorie meilleur interprète masculin secondaire. Nous sommes en 1993, il est à l’aube de la cinquantaine et cette nomination en initie 7 autres, dont 2 gagnantes pour Transparent (2015), série dans laquelle on peut le suivre actuellement. Jeffrey Tambor campe un père de famille qui décide de changer de sexe à 70 ans. Il livre une performance en forme de 'rôle à award', saluée par un Golden Globe . Toujours là où on ne l’attend pas, il est abonné aux rôles de composition et semble à l’aise dans tous les genres.

Parmi ses prestations les plus marquantes, on peut citer Arrested Development , qui lui a valu d’être George Bluth Sr. aux yeux des téléspectateurs pendant une décennie, mais aussi ses désopilants caméos dans Entourage qui ont l’art de mettre Ari Gold hors de lui. Les fans de Very Bad Trip n’auront pas non plus manqué son passage par la trilogie de Todd Phillips, dans le costume de Sid Garner , le père d’Alan (Zach Galifianakis). Très prolifique sur les plateaux de tournage, Jeffrey Tambor l’est aussi en studio d’enregistrement, comme en témoignent les nombreux doublages vocaux qui figurent à sa filmographie. On pense notamment à la série animée Batman: L'Alliance des héros , où il prête sa voix à Crazy Quilt.

Avec Mr Wolff , Tambor renoue avec une noirceur de ton qu’il avait délaissée au profit de la comédie. Pour le voir donner la réplique à Ben Affleck, rendez-vous au cinéma le 2 novembre !