Midnight Special électrise la presse

Dernier-né du prodige du cinéma indé, Midnight Special (16 mars) s’est imposé comme l’un des ovnis de la Berlinale 2016. Conquis par sa première incursion dans le genre de la SF, festivaliers et journalistes ne tarissent pas d’éloges sur le quatrième long métrage de Nichols, comme on peut le lire chez Télérama , pour qui « le film surprend parce qu'il est pure action ». Ayant acquis ses galons de cinéaste internationalement reconnu grâce à ses deux passages réussis sur La Croisette – la première fois en 2011 avec Take Shelter à la Semaine de la Critique et la seconde en Compétition Officielle avec Mud (2012) – il brouille à nouveau les pistes. Cette fois, c’est dans un road trip nocturne, allant du Texas à la Floride, que Nichols entraîne son public. Plein gaz sur Midnight Special !

Baptême de la SF réussi

En évoquant, dans sa critique, « le talent de pure mise en scène de Jeff Nichols, sans effets superflus, sans esbroufe », Télérama rappelle la prédilection du réalisateur pour les séquences épurées. Lors de sa venue à Paris , dans le cadre de la double première de Midnight Special à l’UGC Ciné Cité Les Halles et au Louxor, ce dernier a souligné : « Je voulais aller au-delà des limites. J’essaie d’évacuer toute explication dans les scènes ». Une manière pour Nichols de privilégier l’émotion contenue dans le jeu de ses interprètes.

Si le rôle principal revient naturellement à Michael Shannon, Joel Edgerton et Kristen Dunst – qui livre une performance sans fard « assez poignante » ( Télérama ) – ajoutent une belle intensité à ce thriller qui « en déroute plus d’un » selon l’hebdomadaire. Sortant des sentiers battus, Jeff Nichols réalise un pari gagnant au vu des réactions dithyrambiques de la critique . Saluant son style sans pareil, Screen International note : « Comme avec tous ses précédents longs métrages, il y a une course vers une destination et beaucoup de personnes impliquées (…) La récompense vaut la peine »

« Nichols vise haut avec ce film »

Dans la lignée des modèles du genre

Tandis que le Daily Telegraph situe Jeff Nichols dans la veine de Spielberg, en louant le brio de sa mise en scène, la comparaison n’est pas pour déplaire au principal intéressé, qui a récemment confié s’être inspiré des classiques SF des années 1980. Porté par le jeune acteur de St. Vincent (2014), ce thriller surnaturel se dote d’un casting des plus efficaces, au sein duquel on retrouve également Adam Driver de Girls et Sam Shepard , que le réalisateur avait dirigé dans son précédent film. Tenant en haleine le spectateur dès la scène d’ouverture, l’intrigue progresse au rythme d’une tension qui va crescendo.

« Midnight Special confirme le talent hors du commun de Nichols pour insuffler de l'intégrité dramatique et de la profondeur émotionnelle au film de genre » (The Hollywood Reporter)

« Midnight Special intrigue et envoûte », résumait Première à l’issue de sa projection berlinoise. Une tendance qui se décline également à travers les colonnes du Hollywood News , qui acclame la « performance remarquable de Michael Shannon », tout en évoquant « une nouvelle superbe performance de Jeff Nichols dans cet effort de science-fiction, un mélange de Starman, Rencontres du Troisième Type et E.T. qui se consume lentement ». Même son de cloche du côté de Screen Daily , pour qui ce film est « une œuvre discrète, intense et très, très, mystérieuse ».

Enregistrant actuellement 91% de satisfaction sur Rotten Tomatoes , Midnight Special est – très – attendu en France, où il s’emparera des salles obscures le 16 mars .