Warner Bros. Actualités Le pétage de plombs : Un phénomène aussi cinématographique que télévisuel

Le pétage de plombs : Un phénomène aussi cinématographique que télévisuel

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Le pétage de plombs : Un phénomène aussi cinématographique que télévisuel

Mis en scène avec panache dans Les Nouveaux Sauvages – actuellement à l’affiche – l’art du pétage de plombs a souvent été décliné sur petit et grand écrans. Tantôt drôle, tantôt tragique, il est aussi éclectique dans sa forme que jouissif pour le spectateur, qui se reconnaît dans les coups de sang des personnages qui lâchent prise sous ses yeux. Présenté comme un bijou d’humour noir « dont la thématique nous concerne tous » (L’Express), Les Nouveaux Sauvages a enchanté les journalistes qui l’ont découvert à Cannes, à l’instar d’RFI, qui souligne : « Damian Szifron introduit avec une intelligence distinguée (…) une gaieté malsaine rarement connue », évoquant « un enchainement de violences d’une barbarie totale, mais présenté sous une forme de slapstick ». La recette d’un cocktail efficace, que partagent nombre de films et séries. Passage en revue sélectif de ces pétages de plombs qui nous ont marqué.

Véritable ode au pétage de plombs, Chute libre (1993) est l’incontournable de cette sélection. Porté par un Michael Douglas plus remonté que jamais, il fait la part belle à la colère à l’état brut. Un concept que reprendra le rappeur Disiz La Peste quelques années plus tard, pour mettre en images le clip de son premier single, Je pète les plombs, fortement inspiré de ce film. Borderline à souhait, il s’est imposé comme la référence du genre, valant à Joel Schumacher de gagner ses galons de réalisateur hollywoodien, après s’être illustré à la réalisation de Génération perdue (1987), autre œuvre désabusée sur les oubliés de la société.

L’histoire suit la radicale descente aux enfers d’un Monsieur Tout-le-monde qui cède à sa part de sauvagerie. Tandis qu’il entame ce qu’il croit être une journée ordinaire, William Foster (Michael Douglas) va jouer de malchance, en étant confronté à une succession de tracas du quotidien qui, mis bout à bout, lui portent de plus en plus sur les nerfs. Déterminé à arriver chez lui à l’heure pour fêter l’anniversaire de sa fille, il perd patience et sombre dans une folie dévastatrice qui le conduira aux excès les plus incongrus.

Sorti il y a plus de 20 ans au cinéma, ce thriller satirique possède une certaine ressemblance avec le chapitre des Nouveaux Sauvages auquel figure Ricardo Darin, intitulé 'Bombita', qui met également en scène le burn-out d’un père de famille sur un ton mordant. Sélectionné en Compétition Officielle du 46e Festival de Cannes, il est resté célèbre dans la culture populaire pour ses scènes d’anthologie et ses répliques cultes, à l’instar de la fameuse séquence du fastfood dans laquelle William dit : « Je n’ai pas envie d’être votre pote. Tout ce que je veux c’est un petit déjeuner ».

Dans un genre résolument plus comique mais tout aussi délirant, impossible de ne pas penser à la saga Very Bad Trip lorsqu’on évoque le pétage de plombs. Si les trois amis du Wolfpack, Alan, Phil et Stu, sont victimes de la dérive qu’entraîne leur légendaire gueule de bois, la succession d’improbables conséquences que provoque leur cuite de la veille est digne des meilleurs craquages, avec une mention spéciale à l’irrésistible Mr. Chow et à son fameux : « So long bitches ! ».

Dans la même veine, Date Limite (2010), toujours signé Todd Phillips, et Projet X (2012) rappellent que des petits riens peuvent aboutir à une situation qui devient rapidement incontrôlable. Alors que le premier se base sur le leitmotiv du duo antagoniste à la manière de L’Arme fatale, le second explore le phénomène des réseaux sociaux dont l’aspect communautaire devient ingérable dès lors qu’il est poussé à son paroxysme. Pour échapper à leur quotidien monotone de lycéens-loosers, trois amis décident d’organiser une soirée qui restera gravée dans les mémoires. Leur vœu va être exaucé au-delà de leurs espérances quand la nouvelle se propage auprès des jeunes de Pasadena. S’invitant d’eux-mêmes à la fête, ils deviennent vite aussi nombreux que sans limite…

Surfant sur la tendance des soirées virales qui ont agité la toile au début des années 2010, Projet X est devenu le porte-voix d’une jeunesse qui ne se reconnaissait plus dans les buddy movies conventionnels. À l’ère de la socialisation à outrance rien n’est pire que l’anonymat et Nima Nourizadeh, le réalisateur l’a bien compris. Le Figaroscope résume le film en ces termes : « Projet X ose tout », le décrivant comme « le cauchemar de tous les parents, le rêve de tous les adolescents ». N’ayant ni âge ni frontière, le pétage de plombs est partout. Au rayon des comédies françaises, il a pris une nouvelle dimension avec SMS, un film porté par Guillaume de Tonquedec, qui campe un homme ordinaire dont la vie se désagrège le jour où il reçoit un mystérieux sms.

Avec le pétage de plombs, la théorie du chaos n’est jamais loin. L’idée que le battement d’ailes d’un papillon peut provoquer une tornade à l’autre bout du globe est inhérente aux œuvres dont c’est le thème. C’est bien sûr le cas avec Les Nouveaux Sauvages, mais aussi dans le magistral Shining (1980) de Kubrick, où la notion d’enferment agit comme le déclencheur de la folie dévastatrice du protagoniste, Jack Torrance alias Jack Nicholson. Hache à la main et regard fixe, il a provoqué bien des sueurs froides aux âmes sensibles, mais aussi à Shelley Duvall – sa partenaire à l’écran – qui, selon la légende, aurait fait une dépression nerveuse à l’issue du tournage, la conduisant à être internée. Tout aussi culte, le pétage de plombs permanent du Joker dans The Dark Knight est resté dans les mémoires et aura même valu au regretté Heath Ledger de décrocher un Oscar à titre posthume.

Sur le petit écran, les fréquents coups de sang de Joffrey dans Game of Thrones valent leur pesant de popcorn aux yeux des puristes, et sont également réguliers dans la série décalée Shameless, pour laquelle il s’agit davantage d’un pétage de plomb collectif, comme l’ensemble de la famille Gallagher semble vouée à une inexorable dérive morale. Dans un registre tout aussi drôle, les six amis de Friends ont aussi eu l’occasion de péter les plombs à plusieurs reprises au cours des 10 saisons qui composent le show. Le coup de gueule le plus culte reste toutefois le fameux : « We were on a break / On avait rompu » que Ross et Rachel se renvoient sans cesse.

En somme, il ne faut pas minimiser les vertus cathartiques du pétage de plombs, surtout quand il est fictionnel. Pour rire avec Les Nouveaux Sauvages, rendez-vous au cinéma sans plus attendre !

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