Une édition prestige pour les 25 ans des Affranchis

« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être un gangster »

Cette réplique culte que prononce Henry Hill (Ray Liotta) en ouverture des Affranchis (1990) annonce la couleur. Si l’humour et le second degré ne sont jamais loin, nul doute que le ton est résolument sombre. Toujours sur la brèche, le spectateur suit le parcours d’une 'famille' que la violence et l’appât du gain conduisent aux dérives les plus folles. Une plongée ultra-réaliste dans les zones d’ombre du crime organisé, entre exaltation et descente aux enfers, signée d’un maître du genre : Martin Scorsese. N’ayant jamais caché avoir pris exemple sur Il était une fois en Amérique (1984) – chef-d’œuvre épitaphe de Serio Leone sur la mafia juive newyorkaise du début du siècle dernier – Scorsese signe l’un de ses films les plus réussis.

Unanimement salué par la critique, Les Affranchis est actuellement classé au 17e rang des plus grands films selon IMDb, a remporté plus d’une quarantaine de prix, dont l’Oscar du Meilleur second rôle pour Joe Pesci, et continue de briller au sommet du registre de la fiction mafieuse. Considéré comme la genèse des Soprano par les puristes, Les Affranchis a initié un tournant. Mis en scène par un Martin Scorsese qui avait posé les bases de son style avec Mean Streets quinze ans plus tôt, il a propulsé toute une génération de comédiens sur le devant de la scène. On y retrouve bien sûr Robert De Niro en tête d’affiche – complice de longue date avec qui il signera sa 10e collaboration en 2016 – mais aussi Ray Liotta dans son premier rôle d’envergure, l’inénarrable Joe Pesci et les futurs Soprano Lorraine Bracco, Paul Sorvino et Michael Imperioli.

Une belle brochette d’acteurs pour un film qui a fait date et dont on ne se lasse pas : « Dès la première minute le spectateur est ferré. Martin Scorsese le tient et ne le lâchera plus tout au long des 145 minutes des Affranchis » souligne Le Monde. Soufflant cette année leur 25e bougie, les goodfellas de Scorsese ont eu droit à une remise en lumière par Tribeca. Le prestigieux Festival newyorkais que préside De Niro a dédié une place de choix au film, en lui réservant les honneurs de la soirée de clôture, pour un anniversaire exceptionnel. Aussi intense que multigénérationnel, ce bijou de Septième Art a traversé les époques en galvanisant les spectateurs grâce à son intrigue prégnante :

New York, milieu des années 1950. Jeune aspirant mafieux désireux d’intégrer le clan de Paulie Cicero (Paul Sorvino) – un parrain local – Henry Hill (Ray Liotta) fait tout pour se rapprocher de son charismatique bras droit : Jimmy Conway, alias Robert De Niro. Pour autant, être accepté dans la famille n’est pas le plus difficile et c’est la douloureuse expérience que fera Henry lorsqu’il commencera à vouloir gravir des échelons. Faisant ses preuves en multipliant les casses et les coups d’éclats, il parvient progressivement à tisser sa toile dans le milieu et gagne en assurance. En entrant dans la lumière, il provoque toutefois autant le respect et les rivalités… un cocktail détonnant qui entraînera sa chute.

Un film à (re)découvrir dans une nouvelle version remasterisée supervisée par Martin Scorsese grâce au coffret prestige Blu-ray spécialement édité pour le 25e anniversaire et qui comprend, en plus du film, près d’une heure de bonus inédits, un livret de 36 pages, ainsi qu’une lettre écrite par Martin Scorsese himself. À se procurer sans plus attendre dans les bacs ou en ligne en cliquant ici.