La Ligne Verte a 20 ans : retour sur la meilleure adaptation d’une œuvre de Stephen King

Il y a 20 ans sortait au cinéma La Ligne Verte, d'après un roman du maître Stephen King. Remportant un succès public et critique, le film de Frank Darabont a acquis le statut de chef d’œuvre au fil des années et a ému de nombreux cinéphiles. Retour sur ce film culte.

Dans l’univers de Stephen King

Roman-feuilleton écrit par Stephen King, La Ligne Verte (The Green Mile en VO) a été publié en six épisodes en 1996 aux États-Unis. Le livre a été acclamé et, comme bon nombre d’œuvres de Stephen King, a fait l’objet d’une adaptation sur grand écran. C’est Frank Darabont, déjà derrière Les Évadés, qui réalise La Ligne Verte pour le cinéma en 1999. L’oscarisé Tom Hanks incarne Paul Edgecomb, un retraité se remémorant ses années de gardien-chef dans le centre pénitencier de Cold Moutain en Louisiane dans les années 1930.

Chargé d’accompagner les détenus dans le couloir de la mort, sa rencontre avec le condamné John Coffey (Michael Clarke Duncan), injustement accusé du viol et du meurtre de deux fillettes, va changer sa vision du monde. L’homme aux allures de colosse est un être qui se révèle candide et timide, et surtout possède des facultés extraordinaires. Les deux hommes tissent des liens très forts même si leur amitié est soumise à rude épreuve puisque Paul travaille à la fameuse « ligne verte », le couloir de la mort.

Le livre avait déjà ému de nombreux lecteurs et sa transposition à l’écran a transcendé cette histoire fantastique. Considéré comme l’un des films les plus tristes du cinéma, La Ligne Verte met en lumière les performances extraordinaires de Tom Hanks et Michael Clarke Duncan. Le personnage de ce dernier, John, est un condamné à mort innocent bouleversant surtout lorsqu’il doit choisir sa dernière volonté avant de mourir. N’ayant jamais été au cinéma, il demande à voir un film et Paul lui projette Le Danseur du dessus (Top Hat, en VO). Son émerveillement devant la scène de danse de Fred Astaire et Ginger Rogers reste un moment marquant dans le film.

Une réflexion sur la vie et la mort

Malchanceux aux Oscars, La Ligne Verte a tout même reçu de nombreuses récompenses, notamment un Saturn Award et un People’s Choice Award pour le meilleur film. Michael Clarke Duncan a été lauréat d’un Critic’s Choice Award et d’un Saturn Award pour le meilleur second rôle masculin. Ce dernier peut d’ailleurs remercier Bruce Willis car c’est lui qui lui a présenté Frank Darabont afin de passer le casting. Les deux acteurs avaient collaboré l’année d’avant sur Armageddon. Malheureusement, cette « gueule du cinéma » s’est éteint en 2012 à l’âge de 54 ans.

La Ligne Verte est aussi une réflexion sur la vie et la mort avec plusieurs interprétations. D’un point de vue rationnel d’abord, puisque c’est un Paul Edgecomb à 108 ans qui nous raconte son histoire depuis sa maison de retraite alors qu’il attend paisiblement sa mort. D’un point de vue religieux aussi si l’on en croit Stephen Spignesi, dans The Essential Stephen King, qui assimile le personnage de John Coffey à une réincarnation de Jésus Christ, qui reviendrait encore et encore à travers les siècles en attendant le jour où il serait enfin reconnu au lieu d’être tué.

Le personnage de John Coffey, Afro-Américain et condamné à mort sans preuves, est donc la pierre centrale du film qui est une dénonciation du racisme et de la peine de mort. Grâce à lui, Paul Edgecomb (Tom Hanks) se remet en question et va au-delà des préjugés raciaux pour apprendre à aimer son prochain. Mais il va aussi ouvrir son esprit à des forces mystiques et grandir psychologiquement. Ce mélange des genres fait de ce film fantastique l’une des meilleures adaptations d’une œuvre de Stephen King, un chef-d’œuvre immanquable.

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