James Dean : Rebelle fugace, légende éternelle

Aujourd'hui, le 8 février 2016, James Dean aurait fêté ses 85 ans . Disparu dans un accident de voiture à l’âge de 24 ans, ce rebelle au regard doux et au sourire espiègle laisse derrière lui un goût d’inachevé. Étoile filante dont l’empreinte reste gravée sur la pellicule des trois chefs-d’œuvre qui constituent sa brève et intense filmographie, il était à l’aube d’une prometteuse carrière ; avortée par le goût du risque qui faisait son charme, autant que sa fragilité. Fascinant mais incompris, Dean aspirait à sans cesse repousser ses limites, devant une caméra, comme hors des plateaux de tournage. Hommage .

À l’est d’Eden

Symbole de la relève hollywoodienne des années 1950, James Dean a cristallisé, à travers ses rôles d’écorchés vifs, toute la révolte d’une jeunesse qui ne trouve plus sa place dans la société d’après-guerre. Ayant souffert, enfant, de la disparition précoce d’une mère qu’il adorait et des rapports conflictuels qu’il entretenait avec un père distant, James Dean a toujours été empreint de mélancolie. Puisant l’intensité de son jeu dans ce tempérament dont il ne parviendra jamais à se défaire, James se distingue de ses camarades de l’Actors Studio où Marlon Brando – à qui il voue une admiration sans borne – a été formé avant lui. Si l’aspirant comédien, tourmenté par ses démons intérieurs, fait alors déjà preuve d’un caractère aussi ingérable que celui de Marilyn Monroe, son talent est tel que, dès qu’il pose un pied sur scène, le public s’en trouve galvanisé. Elia Kazan en est convaincu : c’est l’acteur qu’il lui faut pour le rôle de Cal Trask dans son adaptation du roman de Steinbeck , À l’est d’Eden .

La Fureur de Vivre

Seul et mal-aimé, ce personnage qui cherche désespérément à se rapprocher de son père et à recréer des liens avec sa mère, trouve un écho singulier avec le parcours personnel du comédien. Sélectionné à Cannes en Compétition Officielle, le film vaut à James Dean les honneurs de la critique et lui permet d’être remarqué par Nicholas Ray , qui lui confie le rôle principal de La Fureur de Vivre ( Rebel Without a Cause , en VO). Un rôle qui semble à nouveau fait sur mesure comme il campe Jim Stark , un ado en quête de repères et de tendresse. Pour l’anecdote, le patronyme de ce personnage est l’anagramme du précédent. Si de nombreuses scènes sont restées cultes, la fameuse réplique : « Je ne sais quoi faire à présent, hormis peut-être mourir » paraît aujourd’hui aussi tristement ironique que la participation de James Dean à un spot télévisé de sensibilisation aux dangers de la route, quelques semaines avant son terrible accident. La Fureur de Vivre sort à titre posthume en octobre 1955, un mois presque jour pour jour après sa mort.

Géant

Œuvre ultime , présentée l’année suivante à l’occasion d’une première new-yorkaise concordant de peu avec la date anniversaire de sa mort, Géant prend la forme d’une fresque familiale texane dont l’action s’étend sur plusieurs décennies et donne à voir l’image saisissante de l’acteur – grimé, les traits vieillis – à un âge qu’il n’atteindra jamais. Partageant une belle complicité avec Elizabeth Taylor sur le tournage, il livre une interprétation toute en nuances dont il a le secret et offre à George Stevens son film de la consécration, symbolisée par l’Oscar du Meilleur réalisateur. Mélodrame long de plus de 3 heures , il permet surtout au comédien de tirer sa révérence avec panache. Décernant 4 étoiles à ce film épitaphe signe les adieux de Dean, Le Monde salue « l'incroyable cinégénie du Texas, ces plaines à perte de vue, cette lumière rasante, cette dureté enfin, qui en font le cadre parfait d'un grand drame », résumant :

« Géant (...) est, au-delà du séduisant roman-feuilleton à la Autant en emporte le vent, un coûteux état des lieux de la profession d'acteur aux États-Unis en 1956 »

Un coffret de légende

En plus des posters que renferme le Coffret James Dean, un making-of vous donne un aperçu des coulisses de Géant , tandis qu’un ouvrage de 48 pages et deux documentaires vous invitent à retracer le cours des moments forts de la vie du comédien, pour mieux comprendre le mythe qui l’entoure. Une édition exceptionnelle, enrichie de plusieurs DVD bonus , un livret très complet, des affiches d’À l’est d’Eden , La Fureur de vivre et Géant , ainsi que d’une myriade de cartes postales ! De quoi rendre un bel hommage à l’acteur, disparu dans la fleur de l’âge il y a plus de soixante ans.

Le coffret James Dean Ultimate Edition, disponible en cliquant ici.