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Quand Jacques Tourneur nous envoûte avec Vaudou

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Quand Jacques Tourneur nous envoûte avec Vaudou

Récemment à l’honneur d’une rétrospective à la Cinémathèque française, Jacques Tourneur est l’un des réalisateurs les plus fascinants du paysage cinématographique des années 1940 et 1950. Le critique de cinéma Jean-François Rauger dit de lui qu’il est « un cinéaste des mondes invisibles (…) qui a mis son art subtil de la suggestion au service de récits angoissants ». Un crédo qui se vérifie avec Vaudou , sorti sur les écrans en 1943 et toujours vibrant près de 75 ans plus tard.

Film habité

À l’instar de John Huston qui fait de l'archipel pas si paradisiaque des Keys le décor de Key Largo (1948), Jacques Tourneur situe son terrain de jeu sur Saint-Sébastien , une île proche d'Haïti. On y fait la connaissance d’un couple intrigant, les Holland ( Tom Conway et Christine Gordon ), dont la femme semble avoir été envoûtée par un rite vaudou… Du moins, c’est la théorie de son infirmière à domicile, Betsy Connell, incarnée par Frances Dee .

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« Bienvenue dans le monde du maître de l’ombre et du murmure » (DVD Classik)

Sur un scénario d’Ardel Wray et Curt Siodmak, adapté de l’histoire d’Inez Wallace , l’intrigue se tend à mesure que progresse le film : « ça commence comme un conte de Dickens (...) et puis, imperceptiblement, le rythme s’altère », note DVD Classik . Le titre original ( I Walked with a Zombie ) mettait le public sur la piste, mais, même averti, celui-ci a de quoi se cramponner à son siège au vu des glaçants rebondissements dont ce film d’épouvante est truffé. Hypnotisant à plus d’un titre, Vaudou joue la carte du triangle amoureux en filigrane de l’intrigue principale. « Le génie de Tourneur est de travailler le film fantastique comme le seront bientôt les films noirs », souligne DVD Classik.

Résolument moderne

Par un savant jeu de clair-obscur , Tourneur alimente la sensation de malaise du spectateur. « Cadrages à forte densité expressive, jeux d'ombres raffinés, atmosphère envoûtante entretenue par le son des tambours : on est bien chez Jacques Tourneur, styliste hors pair et pionnier du cinéma fantastique », explique Télérama , louant « la modernité, tant sonore que visuelle [de ce film] où le beau se mêle à la putréfaction ». Si d’aucuns décèlent l’influence Jane Eyre de Charlotte Brontë, la patte Tourneur est sans égale. Pour la seconde de ses trois collaborations avec le producteur Val Lewton , le cinéaste montre à ce dernier qu’il a eu raison de lui faire confiance en le faisant entrer à la RKO. Selon la légende, le mantra de Lewton était : « Nos films ont un message, et ce message est que la mort est bonne ».

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Injustement boudé par l’Académie des Oscars® et consorts, le palmarès de Tourneur est vierge de tout trophée ou citation. Réhabilité dans la mémoire collective grâce aux historiens du cinéma, il fait partie des artistes majeurs sans lesquels la génération des Wan, Sandberg et autres Muschietti n’existerait peut-être pas. Doué d’un style choc et poétique, Tourneur savait donner des frissons au public en beauté. Impossible de ne pas être ému devant le lyrisme visuel qui se dégage de La Féline (1942), son film le plus connu, réalisé un an auparavant. Dans Vaudou , son brio est manifeste.

Un film à retrouver en DVD en cliquant ici.

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