Inherent Vice : Le prochain Paul Thomas Anderson se dévoile

Auréolé d’un Lion d’Or de la Mostra, de deux Ours de la Berlinale, du Prix de la mise en scène du Festival de Cannes et d’une triple nomination aux Oscars, Paul Thomas Anderson est l’un des cinéastes américains les plus appréciés de la critique internationale. Si chaque nouveau projet du réalisateur de There Will Be Blood (2007) est un évènement, Inherent Vice ne déroge pas à la règle et fait déjà saliver les médias, comme les inconditionnels de 'PTA'. Une nouvelle fois, le prodige d’Hollywood s’entoure d’un puissant casting, emmené par un Joaquin Phoenix plus politiquement incorrect que jamais. Focus sur l’un des films les plus attendus du New York Film Festival 2014.

Connu pour ses œuvres coup de poing et sans concession, Paul Thomas Anderson aime brouiller les pistes, en passant d’un genre cinématographique à un autre pour mieux bousculer son public et lui donner matière à réfléchir. À l’approche de ses 20 ans de carrière sur grand écran, il reste toujours aussi inclassable qu’à ses débuts et le prouve avec Inherent Vice, adaptation de la nouvelle éponyme de Thomas Pynchon.

Au-delà de la mythologie qui entoure celui qu’on a surnommé « l'écrivain anonyme » pour sa discrétion poussée à l’extrême, l’histoire que Pynchon a publiée en 2009 a fasciné Anderson. Interrogé sur sa vie recluse, l’auteur avait eu pour seule réponse :

« Je crois que reclus est un mot de code utilisé par les journalistes et qui signifie 'qui n'aime pas parler aux reporters' ».

Un ton mordant qu’on retrouve dans l’intrigue que Paul Thomas Anderson porte à l’écran.

Contacté par son ancienne petite amie, le détective privé Larry 'Doc' Sportello n’est pas au bout de ses peines lorsque celle-ci surgit sans crier gare pour lui demander de l’aide avec une affaire plutôt délicate. Fréquentant un riche promoteur immobilier de Los Angeles, elle soupçonne l'épouse de ce dernier et son amant de conspirer pour faire interner le milliardaire. Dans le contexte paranoïaque et enfumé de la fin des années 1960, l’enquête qui se profile pourrait prendre une tournure… psychédélique. Pour Doc, c’est le début des ennuis.

Tandis que les fans hexagonaux de Joaquin Phoenix promettent d’être au rendez-vous pour percer le « vice caché » de son personnage le 25 février prochain – date de sortie officielle en France – les festivaliers du 52e NYFF pourront découvrir Inherent Vice dès le 4 octobre. Projeté en avant-première mondiale, il s’agit du troisième film de Paul Thomas Anderson à recevoir les faveurs du festival newyorkais, qui suit le cinéaste depuis ses débuts avec Boogie Nights (1997) et qui avait également sélectionné The Matser (2012) dans sa programmation.

Au carrefour du film noir et du thriller déjanté, Inherent Vice est présenté comme « la version andersonienne de The Big Lebowski » par Première. Un univers au sein duquel se croisent toxicos, rockers, prostituées, flics du LAPD, mais aussi un joueur de saxo infiltré et le mystérieux « Croc d'Or ». Tout un programme pour les acteurs qui se sont glissés dans la peau de ces personnages hauts en couleurs, à l’instar de Josh Brolin, Reese Witherspoon, Benicio Del Toro, Owen Wilson, Jena Malone ou encore Sasha Pieterse de Pretty Little Liars.

Avec un pitch qui met l’eau à la bouche et son casting cinq étoiles, Inherent Vice devrait faire souffler un vent de patchouli et de transgression sur la 52e édition du NYFF, qui se déroulera du 26 septembre au 12 octobre prochains.