Going in Style : La retraite a du bon avec Zach Braff

Aussi stylé par son casting que son intrigue, Going in Style (3 mai) fait la part belle au troisième âge, avec humour et, surtout, une bonne dose d’autodérision. Lancés dans un improbable braquage, trois retraités campés par Morgan Freeman, Michael Caine et Alan Arkin vont s’embarquer dans une aventure dont ils sont loin de mesurer toutes les conséquences... Trois 'papy braqueurs' qui n’ont rien à envier au gang de Neil McCauley (Heat) et qui prouvent que les Bonnie and Clyde d’Arthur Penn n’ont plus le monopole des hold-up non conventionnels. Signée Zach Braff , cette comédie s’annonce désopilante à souhait. Après avoir fait ses armes sur le petit écran avec Scrubs – série médicale parodique, à contre-courant d’Urgences – le trublion d’Hollywood livre un nouveau long métrage de son cru. Nul doute que le réalisateur de Garden State (2004) et du Rôle de ma vie (2014) saura une fois encore surprendre les aficionados de son style mordant et délicieusement corrosif. Mais que vous réserve Going in Style ? Éléments de réponse.

Un casting expérimenté

Morgan Freeman, Michael Caine et Alan Arkin – 241 ans et 4 Oscars à eux trois – forment la fine équipe de Going in Style. Un choix d’acteurs parfaitement calibrés pour incarner le trio explosif de cette comédie qui emprunte aux codes du genre, tout en les détournant. Doyen de l’escouade, Michael Caine , deux statuettes à son actif, s’est illustré dans nombre de genres éclectiques au cours d’une carrière constituée de 160 apparitions à l’écran. Un impressionnant cv, dont se distinguent notamment Hannah et ses sœurs de Woody Allen, Un Américain bien tranquille, Inception ou, plus récemment, Interstellar. Acteur de prédilection de Christopher Nolan , Sir Michael Caine a tourné 6 fois avec le père de la trilogie du Chevalier Noir . Une trilogie qui lui a permis de donner la réplique à un comédien avec qui il a aussi collaboré à 6 reprises et qu’il retrouvera à l’affiche de Going in Style : Morgan Freeman .

Ayant déjà prêté ses traits à des personnages charismatiques – à l’instar de Nelson Mandela dans Invictus – Morgan Freeman ne craint pas de faire le grand écart entre les registres, comme en atteste sa foisonnante filmographie, où biopics, drames, comédies familiales, films de super-héros et même westerns se côtoient. Benjamin du gang de braqueurs de Going in Style, il est presque octogénaire et aime se jouer des stéréotypes liés à l’âge, comme on l’observe dans Sans plus attendre , où il interprète un vieil homme qui se donne pour objectif de réaliser ses rêves les plus fous avant qu’il ne soit trop tard, aux côtés de Jack Nicholson. Un pitch qui n’est pas sans rappeler celui du film de Zach Braff, où nos trois braqueurs le deviennent par la force des choses, après s’être faits ruinés par une mauvaise opération financière. Fermant la marche, Alan Arkin fait, lui aussi, figure de comédien chevronné. Oscarisé pour son rôle de grand-père déjà anticonformiste dans Little Miss Sunshine, il avait également impressionné l’Académie avec sa prestation dans Argo , raflant une citation au trophée du Meilleur acteur secondaire.

Des fins limiers en coulisses

Actuellement en phase de post-production, Going in Style se profile comme un film à la fois original et rafraîchissant. Loin des stéréotypes qui collent à la peau des retraités et des dogmes hollywoodiens propres au cinéma d’action, ce long métrage prend le chemin détourné de la comédie. Un registre qui sied parfaitement à Zach Braff , réalisateur dont la critique avait loué le talent dès son premier film : « Il est rare de voir un cinéaste parler autant de lui en s'adressant aussi intimement à nous [...] On aime pas Garden State, on en tombe amoureux » ( Première ). Toujours dans les petits papiers de la presse, Braff continue d’entretenir un style bien à lui, qui fait toute la saveur des œuvres dont il est l’auteur.

Pour porter son dernier projet, le jeune cinéaste réunit une équipe de choc avec le trio inédit qui mène l’intrigue et que complète un casting où figurent Ann-Margret , doublement nommée aux Oscars et récemment vue dans la série Ray Donovan, mais aussi Peter Serafinowicz, John Ortiz, Matt Dillon, Christopher Lloyd de Retour vers le Futur, ou encore Joey King , une actrice en herbe très prometteuse qui a déjà joué sous la houlette de Zach Braff. Une distribution mise en valeur par la présence de talentueux techniciens en coulisses, à l’image du scénariste Theodore Melfi , qui a gagné ses galons hollywoodiens avec la comédie chorale St. Vincent et qui signe le script de Going in Style d’après une idée originale d’Edward Cannon . Enfin, le producteur de Braquage à l’italienne, Donald De Line retrouvera son genre de prédilection en assurant la production de ce film dont le hold-up risque bien de tourner au vinaigre…

Remake du film éponyme de 1979 – où figurait Lee Strasberg, l’inventeur de La Méthode – Going in Style braquera les salles obscures au printemps prochain, avec une sortie prévue sur les écrans français pour le 3 mai . À vos agendas !