Godzilla vs. Kong : Quand le Roi des Monstres affronte le Roi des Singes

Faisant tous deux partie intégrante de la culture populaire, Godzilla et King Kong se sont respectivement déclinés à travers une trentaine et une vingtaine de films. Des longs métrages spectaculaires pour l’époque, complétés au fil des ans par autant de romans, comics, jeux vidéo et autres versions animées, qui prouvent que ces monstres-là ont une cote de popularité au moins aussi grande qu’eux ! Véritables stars de cinéma, le lézard et le gorille se sont déjà affrontés par le passé et se préparent à un second round avec Godzilla vs. Kong , prévu dans les salles obscures pour l’horizon 2020 . Un face-à-face qui s’annonce badass à souhait et qui sera précédé de plusieurs films de monstres non moins alléchants. Focus.

La rencontre de deux mythes

Aîné de son homologue japonais, King Kong a lancé l’offensive dès le début des années 1930, avec le classique d' Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper . Dévoilé en mars 1933 – lors d’une avant-première newyorkaise se tenant à deux pas du fameux Empire State Building – ce King Kong, premier du nom, pose les bases du genre. On y découvre les futurs leitmotivs du film de monstres : une créature traquée, du grand spectacle, mais aussi et surtout, une bonne dose d’émotions. En humanisant leur gorille, les réalisateurs marchent dans les pas de James Whale et propulsent la 'Bête de la Jungle' (titre de travail initial) à la postérité. Porté par l’immense succès de leur premier film d’ampleur internationale, le tandem réalise, toujours à quatre mains, la suite de ses aventures. Si Le Fils de Kong (1933) essuie un revers au box-office, du fait d’une sortie trop précipitée, la légende est née et rien ne peut plus arrêter le Roi des Singes, qui franchit le Pacifique la même année grâce à une version japonaise tombée dans l’oubli de Torajiro Saito, intitulée Japanese King Kong.

Friand des films de monstres, le public nippon s’approprie King Kong en faisant du gigantesque singe la star de plusieurs films produits au pays du Soleil-Levant. Pour autant, les Japonais rêvent d’un monstre qui corresponde davantage à la mythologie asiatique. De sorte que lorsque Ishiro Honda dévoile son Gojira , le public se passionne pour ce grand lézard, qui représente bien plus qu’un simple monstre à leurs yeux. Sorti sur les écrans en 1954 , ce Godzilla noir et blanc est déterminant à plus d’un titre. Premier film à révéler le Roi des Monstres, il est aussi celui qui initie un genre dont Honda est le père fondateur et qui a désormais gagné les studios hollywoodiens : le Kaiju eiga (littéralement : le film de monstres). Né de l’imagination de Tomoyuki Tanaka, emblématique producteur de la Toho , ce monstre aux allures de bête préhistorique, pouvant se tenir debout, nager et cracher des flammes, n’est pas sans rappeler les dragons qui peuplent les contes ancestraux. Toutefois, l’histoire plus récente apporte un autre éclairage à Godzilla, à la fois allégorie du bombardement d’Hiroshima et représentation de la force de la nature sur les hommes. Un symbole qui avait conduit Gareth Edwards à confier, en marge de la sortie son Godzilla de 2014 : « Nous ne pouvons pas contrôler la nature, c’est elle qui nous contrôle ».

Le choc des titans

À l’instar de King Kong, qui a non seulement gravi le sommet des gratte-ciels, mais aussi ceux du box-office, Godzilla a su conquérir le public, allant jusqu’à décrocher sa propre étoile sur le Walk of Fame. Une double consécration, qui montre que, comme King Kong et Godzilla écrasent toute concurrence, un combat les opposant a forcément de quoi ravir les fans. Une nouvelle qui vient d’être confirmée par l’annonce d’un crossover évènement : Godzilla vs. Kong , qui met déjà les mordus du genre en émoi, bien que ni le synopsis ni le cast n’ait été révélés. S’il faudra attendre jusqu’en 2020 pour assister au choc des titans que préparent Legendary et Warner Bros. Pictures, nul doute que l’attente est à la mesure de la rencontre épique qui se profile. Un duel qui ne sera pas une première, puisqu’en 1962 Ishiro Honda – encore lui – mettait en scène l’affrontement des deux monstres dans King Kong contre Godzilla . À noter que, bien que la production soit une collaboration américano-japonaise, ce film donne l’avantage au grand lézard qui, échappé du lieu où il était retenu prisonnier, combat son adversaire en usant de la puissance de ses flammes.

King Kong n’a cependant pas dit son dernier mot, puisqu’en plus du crossover en préparation, le film original qui l’a vu naître était dernièrement à l’honneur de plusieurs festivals, dont le Festival Lumière de Lyon, ainsi que San Sebastian avec une rétrospective consacrée à Schoedsack et Cooper.

Se déclinant désormais dans un coffret Blu-ray inédit , en version restaurée et remasterisée, le film de 1933 est disponible dans les bacs ou en ligne en cliquant ici. De son côté, Godzilla n’est pas en reste avec une actualité foisonnante. Fort du triomphe du sensationnel reboot de 2014 (près de 530M$ au box-office international), le Roi des Monstres étend son empire avec Godzilla 2 (2018), à nouveau signé Gareth Edwards. Une suite empreinte de mystère, dont on sait seulement qu’elle se déroulera sous l’égide de Monarch , l’organisation qui découvre Godzilla dans le premier opus. Un an avant, c’est King Kong qui fera trembler les spectateurs avec Kong : Skull Island (2017), un prequel qui, comme son nom l’indique, prendra pour décor la fameuse Île du Crâne où est née sa légende. Le coup d’envoi du tournage a été donné hier, avec un casting à couper le souffle : Tom Hiddleston, Sam Jackson, Brie Larson, John Goodman, Tian Jing, Corey Hawkins, Jason Mitchell, John Ortiz, Shea Whigham et Toby Kebbell. Derrière la caméra, on retrouve le réalisateur indé Jordan Vogt-Roberts, ainsi que Max Borenstein, John Gatins, Dan Gilroy et Derek Connolly aux manettes du scénario. Cerise sur le gâteau : Kong : Skull Island sortira en 3D et IMAX 3D dans les salles équipées.

Une série de films qui étoffent les licences Godzilla et King Kong pour bâtir une nouvelle franchise où se côtoient d’autres créatures – cultes ou méconnues, dont pourraient faire partie Rodan, Mothra et King Ghidorah – de façon à créer un monster universe . « Nous sommes ravis de reprendre ces personnages, et de participer à la création d’une franchise dont le potentiel est immense pour les réalisateurs. Les fans adorent les films spectaculaires – un adjectif qui s’accorde à merveille avec ce projet – d’ampleur internationale », a souligné Kevin Tsujihara, PGD de la Warner. Traversant les générations en se réinventant sans cesse, les deux mastodontes et leurs acolytes à écailles ont de belles surprises à réserver aux spectateurs d’aujourd’hui !