Girls : Comment la série a-t-elle bousculé les codes ?

Ovni télévisuel d’HBO en 2012, Girls est à l’image de sa créatrice, Lena Dunham : sans fard et sans complexe. Une série sincère et authentique, qui échappe au carcan des shows hollywoodiens des autres chaînes US. Faisant de l’originalité son cheval de bataille, HBO trouve en Girls l’héritière débridée de Sex and The City , série girly qui se jouait déjà de la manière dont les femmes étaient représentées à la télévision et que la critique compare souvent à la grande sœur sophistiquée de Girls. À contrario de la série de Darren Star, celle de Lena Dunham troque les vêtements de créateurs arborés par Carrie et ses copines contre un style hipster plus représentatif de la Génération Y dont le personnage d’Hannah est l’ambassadrice toute désignée. À l’approche de la cinquième saison et après 42 épisodes riches en gags et en questions existentielles, les girls sont de retour. L’occasion de se pencher sur le phénomène.

Une série ancrée dans son époque

Imaginée par Lena Dunham avec la complicité de Judd Apatow , Girls joue la carte de la féminité, sans tomber dans les pièges des programmes convenus, qui privilégient une vision glamourisée de la femme, à mille lieues de la réalité que vivent les téléspectatrices au quotidien. Se voulant le reflet d’une génération en quête de repères , cette série tranche avec les shows habituels, en faisant la part belle à une Mademoiselle-tout-le-monde délicieusement paumée : Hannah, alias Lena Dunham . Très impliquée dans le processus de création de cette série semi-autobiographique, la jeune femme ne se contente pas de la double casquette de créatrice et interprète principale , puisqu’elle est aussi showrunner, scénariste, réalisatrice et productrice .

Une personnalité multifacette qu’on retrouve dans son alter ego télévisuel et qui donne tout son sel à Girls. Ne sachant pas trop bien où elle en est dans le pilote, Hello, New York ! , Hannah cherche sa voie au gré de tâtonnements sociaux, professionnels et amoureux qui en disent long sur la quête de soi que les vingtenaires-trentenaires mènent aujourd’hui. À une époque où tout va plus vite, nombreux sont ceux qui ont l’impression de faire du sur-place et de se perdre entre leurs aspirations personnelles et les attentes que les autres placent en eux. Une situation traduite, avec beaucoup d' humour , par Lena Dunham qui en profite pour redéfinir les codes narratifs et stylistiques de la fiction télé.

Le code a changé

Dès 2012, le magazine Time l’inscrit au classement des personnalités les plus cool de l’année, tandis que son show marque des points auprès des téléspectateurs, et que Télérama s’enthousiasme :

« Lena Dunham a secoué le monde des séries avec Girls et son regard acéré sur la jeunesse new-yorkaise »

« Voilà une série ambitieuse et bourrée de talent », précise Entertainment Weekly , saluant « des personnages vivants et profonds », à l’instar du Los Angeles Times qui analyse : « Si la base de Girls est étonnamment classique, ce que Dunham y ajoute ne l'est pas ». Conciliant les ingrédients incontournables d’une série féminine réussie et un ton frais et décalé, Girls vise juste. Les mordus du genre retrouveront avec plaisir les longues discussions entre copines pour refaire le monde , les petits travers et autres lubies qu’on aime déceler dans les personnalités hautes en couleurs du fameux groupes d’amies et la ville de New York en arrière-plan. Pour autant, Girls ne craint pas de prendre des risques en rebattant les cartes, à grand renfort de citations choc – « Je t’aime mais de la même façon que j’éprouve de la compassion devant un singe » (Shoshanna) – et de situations embarrassantes à souhait.

Depuis la première saison, les quatre new-yorkaises ont vécu de petites et de grandes aventures, qui les ont obligées à se remettre en question et à s’interroger sur le véritable sens à donner à leur vie. Comme elle l’a toujours fait, Lena Dunham place ce cinquième chapitre sous le signe de la mise à nue et du lâcher-prise . Dans le savoureux teaser qui vient d’être dévoilé, on retrouve Hannah en pleine séance de danse, se déhanchant « like nobody is watching » (« comme si personne ne regardait ») sur un son hip-hop à l’énergie communicative. Jamais bien loin, la mère d’Hannah ne manque pas de mettre son petit grain de sel dans ce qui se profile comme une saison des plus réjouissantes .

S’il faudra patienter jusqu’en février pour que les girls fassent leur retour sur HBO, nul doute que les fans seront au rendez-vous ! Pour rappel, le coffret intégral DVD Girls réunissant les trois premières saisons est disponible dans les bacs ou en ligne en cliquant ici.