Forbidden Hollywood 2013 : Lloyd Bacon, la référence des années 1930

Né la même année que Charlie Chaplin, Lloyd Bacon a contribué à imposer le cinéma comme une industrie artistique au potentiel exceptionnel. Précurseur de l’Âge d’Or de la comédie musicale, il a lancé sa carrière en profitant du formidable essor de l’ère Pré-Code, à laquelle il a offert certaines de ses œuvres les plus emblématiques.

Au-delà de l’étoile à son nom qui trône sur le Walk of Fame, l’héritage cinématographique que Lloyd Bacon laisse derrière lui permet de mieux comprendre ce cinéaste de talent, dont la vision juste et sensible transparaissait dans des intrigues toujours poignantes. Désormais, vous pouvez découvrir ses œuvres de jeunesse dans la collection inédite Forbidden Hollywood 2013. Retour sur le parcours de ce réalisateur de légende.

Enfant de la balle, Lloyd Bacon grandit au sein d’une famille d’artistes de scène, qui l’initie très tôt au théâtre. Après avoir songé un temps à mener une carrière de juriste, il opte finalement pour la passion qu’il a dans le sang : le cinéma. Assistant à la naissance des grandes majors qui formeront l’essence hollywoodienne, il formule le souhait d’écrire, lui aussi, cette page de l’histoire du Septième Art en ajoutant sa pierre à l’édifice. Après avoir fait ses armes en montant des vaudevilles à Broadway, il tente de se faire connaître à Los Angeles en ne renâclant pas à la tâche. Entré par la petite porte, il parvient à se faire engager comme cascadeur au début des années 1910 et profite de cette période pour se familiariser avec les plateaux de tournage.

Ayant pris l’habitude de voir le monde à travers un objectif, il devient photographe de guerre pendant la Première Guerre mondiale et restera à jamais marqué par cette expérience dont il retire une grande fierté. À son retour au pays, il est plus déterminé que jamais à se faire une place parmi les grands noms du cinéma. Il devra toutefois patienter jusqu’en 1922 avant de pouvoir signé son premier film – le court-métrage The Speeder – et occupe alors son temps en travaillant en travaillant comme acteur et scénariste comique pour Mack Sennett.

Prenant enfin son envol, il fait preuve d’un sens inné de la mise en scène et devient rapidement un cinéaste de référence à Hollywood. Gagnant ses galons grâce à son remake de l’emblématique Moby Dick – dans lequel John Barrymore, le grand-père de Drew, reprend le rôle qu’il tenait déjà dans la première version de 1926 – Lloyd Bacon obtient les faveurs d’un public qui lui sera fidèle toute sa carrière durant. Dévoilant une part subversive de son approche du cinéma dans Miss Pinkerton (1932) ou 42e rue (1933), il atteindra la consécration une dizaine d’années plus tard avec J’avais cinq fils (1944), qui a fortement inspiré Steven Spielberg lorsqu’il a imaginé l’intrigue d’Il faut sauver le soldat Ryan (1998).

Si l’ère du cinéma Pré-Code a porté chance à la carrière de Lloyd Bacon, elle constitue surtout un condensé d’œuvres exceptionnelles, qui méritent d’être revues dans l’écrin de la collection Forbidden Hollywood 2013.

Pour rappel, l’ensemble des films de la collection Forbidden Hollywood 2013 est disponible sur le portail officiel Warner.