Le cinéma de patrimoine à l’honneur du 29e Festival de Bologne
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Célébrés sur La Croisette, au Grand Palais de Paris, mais aussi à l’international, les 120 ans du cinéma donneront un goût particulier à la prochaine édition du Festival Il Cinema Ritrovato de Bologne ; qui soufflera quant à lui sa 29e bougie. Rendez-vous immanquable des amoureux de la pellicule, il réunira – du 27 juin au 4 juillet – cinéphiles et professionnels du Septième Art autour de projections exceptionnelles, débats et conférences destinés à mettre en lumière des œuvres méritant d’être revalorisées. D’aucuns diront que les films de patrimoine se résument à de vieilles bobines, trop poussiéreuses pour s’y intéresser. Contrant cette idée reçue à chaque nouvelle édition, Il Cinema Ritrovato s’emploie à dresser une alléchante sélection de films cultes ou méconnus, pour une semaine dédiée au cinéma de patrimoine. Passage en revu des temps forts à attendre du cru 2015.
Aussi étendu que protéiforme, le cinéma de patrimoine concerne, selon la définition officielle, tout film qui n’aurait pas été montré au public depuis 20 ans. Une description pourtant non-exhaustive, au vu des enjeux auxquels appelle ce type de cinéma qui, cherchant à aller vers davantage d’ouverture, n’hésite plus à jouer la carte de l’entertainment, sans pour autant délaisser un registre plus exigeant. Ça sera le cas à Bologne, où un large éventail de films patrimoniaux est à prévoir. De quoi ravir les nostalgiques, qui pourront ainsi (re)voir des œuvres fondamentales du cinéma dans des conditions optimales.
Pendant la semaine que dure la manifestation, c’est la ville toute entière qui revêt les couleurs du Festival, grâce aux nombreuses séances organisées dans ses différents cinémas et, surtout, aux projections en plein air qui se tiennent chaque soir sur la Piazza Maggiore, au cœur de Bologne. Créé à l’initiative de la cinémathèque, le Festival Il Cinema Ritrovato a su devenir une référence au fil des ans, si bien qu’il n’est pas rare d’y croiser Thierry Frémaux à l’occasion d’une table ronde ou Agnès Varda pour la présentation d’une copie fraîchement restaurée, comme Lola (1961) de Jacques Demy, en 2012. « Le Festival doit rester un petit coin de Paradis », précise l’édito 2015.
Au chapitre des incontournables, 2001 : L’odyssée de l’espace (1968) devrait envoyer les festivaliers en orbite avec une version aussi rare qu’exceptionnelle en 70mm. Une belle façon de saluer le talent de l’inégalable Kubrick, en lui réservant les honneurs de la soirée de clôture. Dans la veine des hommages, Ingrid Bergman et Orson Welles – qui auraient tous deux été centenaires cette année – se rappelleront aussi au bon souvenir du public d’aujourd’hui à travers une sélection d’œuvres de fiction et de documentaires. Autres réjouissances : le très dansant Un Jour à New York (1949) et le captivant Bunny Lake a disparu (1965) sont aussi de la fête.
Du côté évènements plus inattendus, il faut chercher dans la section des films « retrouvés et restaurés » pour trouver la pépite oubliée de George Sidney, Embrasse-moi chérie (1953). Une comédie musicale toute en légèreté, qui n’est pas sans rappeler La Mégère apprivoisée et dans laquelle Kathryn Grayson / Howard Keel campent un couple de danseurs qui se déchire dès le baisser de rideau. Leitmotiv habituel des screwball comedies, l’animosité que partagent les protagonistes donne toute sa saveur à ce film qui s’apprête à retrouver une nouvelle jeunesse en étant projeté au format 3D.
Une revanche sur le passé qui aurait plu à Sidney ; qui rêvait de voir son film sortir en salles en relief, mais qui a dû se résoudre à un format classique 2D faute de budget suffisant. Également projeté en 3D, Le Magicien d’Oz (1939) fait quant à lui partie de la section « Technicolor & co » et bénéficiera d’une flamboyante projection, qui devrait donner le sourire aux petits et comme aux grands !
Pour rappel, le 29e Festival Il Cinema Ritrovato se tiendra à Bologne du du 27 juin au 4 juillet prochains.
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