Entourage : « Ari est un génie de l’énervement » (Jeremy Piven)

Aussi irascible qu’attachant, Ari Gold concentre à lui seul tout l’esprit d’Entourage. Producteur excentrique à la verve assumée et aux coups de sang spectaculaires, il a marqué la série de Doug Ellin en rythmant les huit saisons de ses célèbres punchlines. Si Vincent Chase (Adrian Grenier) est la star du show, Ari décroche sans conteste la place de chouchou des fans, qui raffolaient de le voir perdre ses nerfs sur HBO et qui auront bientôt le plaisir de le voir s’énerver sur grand écran dans Entourage, le film (24 juin). Un personnage qu’on adore détester et que Jeremy Piven – son interprète – décrypte dans un entretien enregistré la semaine dernière, à l’occasion de l’avant-première londonienne du film. Confidences.

« Encore plus haut, encore plus fort ! », annonce Ari dans le trailer d’Entourage.

Le ton est donné : le long métrage de Doug Ellin promet de repousser les limites de la série originelle – dont Ellin est aussi créateur et showrunner – en entraînant le public au cœur de nouvelles péripéties houleuses mais fun, avec les premiers pas de Vince en tant que réalisateur. Une étape supplémentaire dans sa carrière, à laquelle Ari apporte évidemment son fidèle concours, même si le défi s’annonce plus difficile qu’il n’y paraît. Tiraillé entre son envie de voir aboutir le projet et les exigences de ses financeurs, Ari est loin d’être au bout de ses peines… Parviendra-t-il à amener Hyde jusqu’aux portes des salles obscures sans y laisser des plumes ?

Un rôle de composition

Jeremy Piven a incarné Ari Gold de 2004 à 2011, remportant en 2008 le Golden Globe du Meilleur acteur secondaire pour la désopilante performance qu’il livre sous les traits de ce producteur fantasque, qui ne connaît ni tact, ni demi-mesure. Indissociable de ce rôle qui l’a propulsé sous le feu des projecteurs, le comédien renoue avec son personnage fétiche ; plus de 10 ans après que le pilote – À nous Hollywood – ait initié l’aventure. À nouveau confronté aux aléas de la vie hollywoodienne, Ari Gold va devoir réunir des trésors de self-control pour tenir le cap.

« J’aime tous les aspects de ce rôle », avoue Jeremy Piven. « On ne s’arrête jamais de courir avec un gars comme Ari. C’est ce qui est fun dans le métier d’acteur, incarner un personnage qui est si sauvagement offensant sans que ça puisse avoir de conséquence, c’est juste thérapeutique », explique-t-il.

La catharsis

« Il faut rester modeste, se laisser porter par son imagination et aller au bout de ses possibilités », détaille le comédien, avant d’ajouter : « C’est ce qui fait le charme d’Ari. Vous vous mettez toujours en danger quand vous cherchez à en faire trop ». Un parti-pris artistique, qu’il exprime à travers les fameuses répliques qui ont forgé sa légende. Si Piven assure qu’il réserve ce langage fleuri aux plateaux de tournage, confiant : « Ça fait partie de ces choses que je laisse au bureau », il reconnaît qu’Ari est un « génie de l’énervement, qui dit ce qu’on ne peut pas dire et ne craint pas les confrontations ».

Pour lui, « Ari est un énergumène colérique et transpirant ».

Un « énergumène » qui compte des fans de haut rang, parmi lesquels Barack Obama ou le Prince Harry, au sujet de qui Jeremy Piven ne se prive pas de glisser une savoureuse anecdote : « J’ai rencontré le Prince Harry qui n’arrêtait pas de m’appeler Ari », révèle-t-il, ajoutant non sans humour : « Je voulais le corriger mais je me suis dit : 'Non, c’est le Prince Harry' ». Cultivant l’art de la dérision avec autant de brio que le personnage qu’il incarne à l’écran, l’acteur a une réponse toute trouvée à la question « Avez-vous, vous-même, un entourage ? » :

« Mon entourage c’est ma mère. Joyce Piven ».

Une répartie qui sied parfaitement à Ari Gold qui, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, est calqué sur un producteur existant, Ari Emmanuel. « S’il n’aimait pas le portrait qui est fait de lui je le saurais », indique le comédien, dévoilant au passage que le frère de ce dernier, Rahm Emanuel, aurait dit : « Je préfère le gars qui joue mon frère que mon frère ». Un compliment qui va droit au cœur de Jeremy Piven et qui offre une raison supplémentaire de courir voir Entourage au cinéma, le 24 juin prochain !