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Embrasse-moi chérie s’offre une nouvelle jeunesse en 3D

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Embrasse-moi chérie s’offre une nouvelle jeunesse en 3D

Sorti en 1953, Embrasse-moi chérie est à la fois une ode au classicisme hollywoodien et un film résolument innovant. En ce début d’années 1950, nombreuses sont les pépites cinématographiques qui rivalisent d’imagination pour repousser les limites du Septième Art en explorant ses atouts techniques. La 3D en est l’exemple, grâce à un pionnier : André De Toth ; qui fut l’un des premiers à s’essayer au relief avec L'Homme au masque de cire (1953), alors qu’il ne pouvait paradoxalement pas en percevoir les effets puisqu’il était borgne. Lui emboîtant le pas, George Sidney signe la même année Embrasse-moi chérie, une comédie musicale dans la pure tradition du genre, à ceci près qu’elle est tournée en 3D. Une révolution pour l’époque, aujourd’hui remise au goût du jour grâce à une édition Blu-ray 3D à se procurer sans plus attendre !

Initiée dès les prémices de la photographie avec les vues stéréoscopiques de 1839, l’image en relief ne date pas d’hier. Il aura néanmoins fallu patienter plus d’un siècle pour que la 3D s’applique au cinéma et un demi-siècle supplémentaire pour qu’elle commence à se démocratiser dans les salles. Un long chemin, jalonné de doutes et d’expérimentations plus ou moins probantes, qui traduit le désir manifeste des réalisateurs à utiliser le Septième Art pour restituer leur vision du monde de la manière la plus réaliste qui soit. Un crédo dans lequel s’inscrit George Sidney.

Ayant dédié l’essentiel de sa carrière à la mise en scène de comédies musicales, c’est au registre du film d’aventure qu’il accède à la consécration, lorsqu’en 1948 son adaptation des Trois Mousquetaires fait de lui un réalisateur reconnu. Cinq ans plus tard, Sidney s’attèle à l’un de ses projets les plus personnel : Embrasse-moi chérie (Kiss me Kate, en VO). Un film dans la veine des screwball comedies dansantes dont il a fait sa spécialité et qui lui permet de concrétiser un rêve de longue date, puisque son premier court métrage s’appelait déjà Meurtre en 3D (1941).

Un titre prémonitoire qui rappelle la fascination de George Sidney pour le relief. Mais à Hollywood, la loi du dollar est impitoyable et le réalisateur doit se rendre à l’évidence que l’aventure de la 3D est trop ambitieuse pour un film de cet acabit. Les effets de perspective, censés donner l’illusion que des éléments de décor traversent le 'quatrième mur' en direction du spectateur, ne prennent de l’ampleur qu’aujourd’hui, plus de 60 ans après sa sortie initiale. Grâce à l’édition d’Embrasse-moi chérie en Blu-ray 3D, le film se dote pour la première fois du format souhaité par son réalisateur.

De quoi insuffler une magie additionnelle aux numéros de danse d’un tandem cher au cœur des aficionados : Kathryn Grayson / Howard Keel. Si, hors des plateaux de tournage, Grayson et Keel partageaient une belle complicité – qu’ils ont entretenue en collaborant à plusieurs reprises – le public raffolait surtout des prises de becs dont leurs personnages étaient coutumiers. Leitmotiv de ce type de films, l’animosité des protagonistes donne toute sa saveur à Embrasse-moi chérie, comme c’était déjà le cas avec la pièce de Broadway dont s’inspire le film. Des planches au cinéma, il n’y a qu’un pas, que Sidney franchit en portant ce succès de Cole Porter à l’écran.

Se prévalant d’une trame narrative proche de celle de La Mégère apprivoisée – modèle du genre né de la plume de Shakespeare – Embrasse-moi chérie fait le portrait d’un duo d’artistes aux relations houleuses, à la ville comme à la scène, puisqu’ils sont divorcés et qu’ils campent un couple qui ne cesse de se disputer. Sur une BO entraînante composée par Porter himself et qui réunit 14 titres aux sonorités d’antan, le fil de l’intrigue se déroule avec une bonne humeur communicative. Autres grands noms au casting, la pétillante Ann Miller, Tommy Rall, Bobby Van et l’acteur-chorégraphe Bob Fosse font de ce film une œuvre des plus rafraîchissantes.

Enfin, pour prolonger l’expérience, rendez-vous au rayon bonus où vous attend une pléthore de suppléments : le focus Cole Porter à Hollywood : Sacrément Fougueux, le documentaire Imposante Manhattan, la Merveille de New York, ainsi que le dessin animé Le Cousin Affamé de Barney et la bande-annonce du film.

Embrasse-moi chérie, à (re)découvrir avec une édition Blu-ray 3D inédite, dans les bacs ou en ligne en cliquant ici.

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