Warner Bros. Actualités Écrivains à Hollywood : Jay Presson Allen, une scénariste à la plume tranchante

Écrivains à Hollywood : Jay Presson Allen, une scénariste à la plume tranchante

Publié

Écrivains à Hollywood : Jay Presson Allen, une scénariste à la plume tranchante

Dramaturge reconnue pour les nombreuses pièces qu’elle a écrites et portées sur les planches de Broadway, Jay Presson Allen était aussi une grande dame du Septième Art, comme en attestent son impressionnante carrière de scénariste hollywoodienne et sa double nomination aux Oscars. Auteure de près d’une trentaine de scénarios, elle n’avait pas sa pareille pour faire naître des héroïnes de films noirs au cœur d’intrigues au suspense prégnant, tout en jouant avec les codes du thriller, son genre de prédilection. Révélée par l’implacable Pas de printemps pour Marnie (1964) d’Hitchcock, elle impose définitivement son style grâce à Voyages avec ma tante (1972), un film d’aventure qui oscille entre drame et comédie, en faisant la part belle à une Maggie Smith qui sera citée aux Oscars pour ce rôle. Une œuvre d’une rare originalité, à (re)découvrir dans la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner. Mais savez-vous vraiment qui était Jay Presson Allen, la plume de Voyages avec ma tante ? Portrait.

Coécrit avec la complicité d’Hugh Wheeler (La Veuve noire), l’histoire de Voyages avec ma tante est révélatrice de la prédilection de Jay Presson Allen pour les intrigues qui possèdent deux niveaux de lecture. Mis en scène par George Cukor – qui signe l’un de ses derniers passages derrière la caméra – ce film tout en ambivalences suit l’épopée riche en rebondissements qu’entament un homme qui vient de perdre sa mère (Alec McCowen) et Augusta (Maggie Smith), la sœur de la défunte. Un voyage entre passé et présent, qui dévoile progressivement le visage multifacettes de la mystérieuse et excentrique Tante Augusta…

Si Maggie Smith est propulsée sur le devant de la scène grâce au rôle-titre de Voyages avec ma tante – après avoir été fraîchement oscarisée pour sa performance dans Les Belles années de Miss Brodie (1970) – c’est aussi le cas de Jay Presson Allen, qui gagne la reconnaissance de ses pairs pour la qualité de son scénario. Originaire de San Angelo (Texas), elle grandit au sein d’un foyer aimant et développe une belle cinéphilie dès l’enfance. Fille unique, elle passe tous ses weekends à dévorer les films que projette le cinéma local et comprend rapidement que le Septième Art est sa vocation.

À mesure que passent les années, cette vocation prend de l’ampleur, bien que la jeune femme se rêve pour l’heure plutôt sous le feu des projecteurs que derrière une machine à écrire. Résolue à ne pas perdre une minute pour devenir actrice, Jay n’hésite pas à quitter les bancs de l’école à 18 ans, au grand dam de ses parents qui souhaitent la voir poursuivre ses études au sein de la prestigieuse institution pour filles de Dallas où ils l’avaient inscrite. D’un tempérament indépendant, la future femme de lettres supporte mal l’autorité et c’est ce qui la conduit à oublier le métier de comédienne après une apparition éclair dans An Angel Comes to Brooklyn (1945).

Changeant son fusil d’épaule, elle tente sa chance au théâtre, en veillant cette fois à rester en coulisses. Créative et audacieuse, Jay préfère compter sur ses initiales plutôt que sur une éventuelle formation aux métiers de l’écriture et abandonne son nom de naissance, Jacqueline, au profit de ce pseudo qui de réfère à la première lettre de son prénom ; comme le 'J' se prononce 'Jay' en Anglais. Après la publication de Spring Riot (1948), premier roman qui pose les bases de son style, elle écrit plusieurs pièces durant les années 1950 et signe ses premiers scénarios de télévision tout en conservant le cinéma en ligne de mire.

Pionnière de l’écriture scénaristique au féminin, elle confiera : « Le seul endroit où vous êtes votre propre boss est le bureau réservé au scénariste ».

Distillant bons mots et répliques acerbes dès ses premiers scripts hollywoodiens, elle ne tarde pas à se faire remarquer et parvient à collaborer avec le maître du suspense, Alfred Hitchcock, qui lui confie les rênes de Pas de printemps pour Marnie (1964). Dix ans après ses premiers pas de scénariste, Jay Presson Allen décroche ainsi le projet de la révélation et prouve qu’elle n’en n’est plus à faire ses gammes à Hollywood. Le bon accueil que reçoit ce thriller porté par le tandem Tippi Hedren / Sean Connery la conforte dans cette voie et c’est forte de ce contexte favorable qu’elle voit l’une de ses pièces être adaptée à l’écran : Les Belles années de Miss Brodie (1969), le film dont Maggie Smith est la vedette avant d’être en tête d’affiche de Voyages avec ma tante.

Un beau parcours, qui se poursuit avec de nombreux projets télévisuels et plusieurs films à succès, à l’instar de Cabaret (1972), d’Une étoile est née (1976) – auquel elle participe sans être créditée – ou encore du Prince de New York (1982) de Sidney Lumet. Ayant côtoyé certains des acteurs et cinéastes les plus influents du Septième Art, Jay Presson Allen laisse l’image d’une scénariste discrète aux yeux du grand public, mais essentielle pour le rôle des femmes dans l’industrie cinématographique américaine et dont le talent entretient la légende.

Pour voir ou revoir Voyage avec ma tante, découvrez sans plus attendre la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner, en cliquant ici.

Attention

 
 
Your browser is out-of-date!

Update your browser to view this website correctly.

Produit ajouté au panier