Écrivains à Hollywood : Le monde merveilleux de Claudette Colbert

Faisant partie du cercle très fermé des frenchies qui ont réussi à faire carrière outre-Atlantique, Claudette Colbert a conquis Hollywood au même titre que le cœur des Américains, grâce à des rôles prégnants, qui continuent d’entretenir sa légende 20 ans après sa disparition. À son apogée durant l’Âge d’Or du cinéma US, elle a partagé l’affiche de nombreuses fois avec les grands noms de l’époque, à l’instar de Clark Gable , l’un de ses plus fidèles partenaires à l’écran. Dans Le Monde est merveilleux (1939) , c’est à un autre cador qu’elle donne la réplique, James Stewart . Sorti dans les salles à la veille du basculement de l’Europe dans le conflit de la Seconde Guerre mondiale, cette comédie sentimentale pleine de suspense souligne le goût de W.S. Van Dyke pour les aventures légères et rocambolesques. Un régal pour les inconditionnels du genre, comme pour les cinéphiles qui prendront plaisir à redécouvrir Claudette Colbert dans ce film qui fait partie de la collection DVD Écrivains à Hollywood.

Les États-Unis comme pays de cœur

Consacrée au rang de star sur le sol américain, c’est de l’autre côté de l’Océan Atlantique que Claudette Colbert a vu le jour. Plus précisément à Saint-Mandé , dans le Val-de-Marne, où elle répond encore au nom d’Émilie Claudette Chauchoin. Surnommée Lily par ses proches, elle passe sa prime enfance dans l’Hexagone, avant que sa famille ne parte pour New York en quête d’American Dream . La fillette a alors trois ans et, après une adolescence sans encombre, c’est en suivant un cursus aux Beaux-Arts pour devenir styliste de mode qu’elle se découvre une fibre artistique et comprend que son destin est d’être actrice. Se passionnant pour le théâtre, la jeune femme rejoint la ligue des étudiants d'Arts Dramatiques et se profile déjà comme une prometteuse comédienne.

Des planches aux plateaux de tournage

Après de nombreux rôles de figuration, Claudette Colbert accède à la scène de Broadway avec des rêves plein la tête. Considérant toutefois surtout le théâtre comme une porte d’entrée sur le cinéma, c’est vers le Septième Art qu’elle concentre tous ses espoirs. À l’image de sa carrière théâtrale, ses premiers pas sur grand écran se résument à un enchaînement de panouilles. Forte d’un tempérament persévérant, Claudette Colbert ne ménage cependant pas ses efforts et son attitude se révèle payante puisqu’elle décroche son premier rôle d’importance en 1929, en campant Jean Oliver dans The Hole in the Wall , film empreint de mystère porté par Edward G. Robinson.

Désormais lancée, la jeune femme adopte officiellement Claudette Colbert comme nom d’artiste et voit sa carrière naissante prendre un bel élan grâce à la complicité de Norman Foster , qui lui permet d’exprimer le talent dont elle est douée en partageant l’affiche de Young Man of Manhattan (1930) avec elle. Au cours des années 1930, les choses s’accélèrent et, en plus de tourner avec des cinéastes de référence, Claudette côtoie les acteurs en vogue de l’époque, comme son compatriote Maurice Chevalier , avec qui elle joue dans La Grande Mare (1930).

Mais la jeune actrice se méfie du registre du divertissement et cherche à s’illustrer dans des rôles plus exigeants que ceux qu’on lui propose. Cecil B. DeMille va exhausser son souhait en lui confiant le rôle de l’envoûtante Poppaea dans Le Signe de la croix (1932), film historique qu’il produit et réalise. Sa rencontre avec Frank Capra sera, elle aussi, décisive, puisque c’est sous la houlette du réalisateur qu’elle remporte le premier et unique Oscar de sa carrière, grâce au virevoltant New York-Miami (1934). Suivront une pléthore de pépites, dont Sur la piste des Mohawks (1939), Madame et ses flirts (1942), ou encore Depuis ton départ (1944), mais aussi Le Monde est merveilleux, à redécouvrir en DVD sans plus attendre au sein de la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner, en cliquant ici.