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Écrivains à Hollywood : John Berry, le sentimental

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Écrivains à Hollywood : John Berry, le sentimental

En 1955, John Berry réalisait Je suis un sentimental , thriller criminel avec Eddie Constantine en vedette, tandis que l’ombre de maccarthysme avait déjà entaché sa carrière, sans qu’il ne puisse jamais complètement s’en défaire. Une dizaine d’années plus tard, Berry dirigeait le malicieux Jay North face à un Clint Walker doué d’une sensibilité qu’on ne lui a pas souvent vue à l’écran, dans Maya (1966), conte entre deux âges sur fond de relation père-fils à reconstruire. Une filmographie composée de 30 films aux multiples registres , mais dont le dénominateur commun reste une prédilection pour les histoires à échelle humaine. À l’occasion de l’édition DVD de Maya au sein de la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner, retour sur son parcours sous les auspices doux-amers d’Hollywood.

Dans les pas de Welles et Wilder

Originaire de New York, John Berry grandit dans le quartier populaire du Bronx. Il n’a pas 5 ans quand ses parents le poussent sur les planches. Cette plongée précoce dans le monde du théâtre , et plus particulièrement dans celui du vaudeville, éveille sa vocation artistique. Bien qu’à l’adolescence, le jeune homme envisage un temps de devenir boxeur professionnel . La Grande Dépression va accélérer les choses. Lorsque sa famille se retrouve ruinée, John comprend qu’il n’a plus le luxe de chercher sa voie et qu’il lui faut travailler au plus vite. Misant sur le Septième Art – alors en pleine mutation grâce à l’arrivée du parlant – il va faire une rencontre déterminante, celle d’ Orson Welles .

Jeune ambitieux dont le génie visionnaire ne fait déjà aucun doute, Welles ne s’est pas encore illustré dans La Guerre des mondes et Citizen Kane . En ce début d’années 1930, il fait ses premiers pas de dramaturge avec Jules César , pièce dans laquelle Berry se produit, après être parvenu à se faire engager dans la troupe du Mercury Theatre. Malgré son peu d’expérience, il impressionne le metteur en scène débutant, qui l’oriente vers un autre futur ténor du cinéma américain, Billy Wilder , pour qu’il l’assiste sur le tournage d’ Assurance sur la mort (1944).

Maya

La peur du rouge

Cité sept fois aux Oscars, ce modèle de polar dans lequel John Berry tient également un petit rôle, lui met le pied à l’étrier et lui insuffle la confiance nécessaire pour se lancer, à son tour, dans la réalisation de son premier long métrage : Miss Susie Slagle's (1945). Toutefois, ce n’est pas sur un plateau de tournage que son avenir va se jouer. Dénoncé comme communiste, il devient la bête noire de la profession. Auteur du documentaire Les Dix d’Hollywood (1950) – qui relate l’emprisonnement abusif de dix personnalités du cinéma, entrées dans le viseur du sénateur McCarthy – il restera très marqué par le désaveu hollywoodien dont il fait l’objet à cette époque et durant les années qui suivent.

Exilé en France, Berry poursuit sa carrière avec une belle créativité. En 1960, après que la fameuse Liste Noire sur laquelle figurait son nom ait été abrogée, il partage son temps entre vieux et nouveau continents, tout en profitant de son art pour délivrer un message de tolérance qui lui a toujours tenu à cœur. Confiant le scénario de Maya (1966) à un autre libertaire de renom, le romancier et essayiste John Fante , il signe l’un de ses films les plus touchants. À travers l’épopée initiatique d’un adolescent qui part en Inde rencontrer son père pour la première fois, John Berry aborde le thème de l’exil, de la filiation, de l’amitié et du passage à l’âge adulte.

Un film tout en nuances, à retrouver en DVD au sein de la collection Écrivains à Hollywood des Trésors Warner, en cliquant ici

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