Diversion : Retour sur un tournage magique

Tourné entre Manhattan, la Louisiane et l’Argentine, Diversion (25 mars) est aussi dépaysant dans sa mise en scène que bluffant par son thème : l’escroquerie de haut niveau. Une thématique à la fois originale et passionnante, portée à l’écran par un tandem de réalisateurs qu’on ne présente plus, grâce aux succès d’I Love You Phillip Morris (2009) et de Crazy, Stupid, Love (2011), dirigeant pour la première fois le duo de choc et de charme Will Smith / Margot Robbie. Nicky (Will Smith), un escroc à qui aucun coup ne résiste, voit sa vie de voleur professionnel basculer le jour où il rencontre Jess, une arnaqueuse en herbe résolue à apprendre les ficelles du 'métier' auprès de lui. Mais, tandis qu’une idylle naît entre eux, comment savoir qui se joue de l’autre ? Un pitch efficace que Commeaucinema.com situe dans la même veine qu’Ocean’s Eleven (2001) et qui s’appuie sur un processus de réalisation d’envergure. À l’approche de la sortie de Diversion au cinéma, coup de projecteur son tournage.

« Ne tombe jamais le masque. S'il le faut, emporte ton secret dans ta tombe », dit Nicky à Jess lorsqu’il s’aperçoit de ses failles. Un conseil qui cristallise à lui seul l’écueil propre à l’escroquerie à grande échelle et qu’Apollo Robbins aurait pu prononcer. Conseiller technique du film, il a accompagné les acteurs dans leur approche des personnages, afin de les aider à se fondre dans leurs rôles respectifs et qu’ils soient les plus crédibles possible. Considéré comme l’As des As de l’arnaque depuis qu’il est parvenu à piéger le service d’ordre de l’ex-Président Jimmy Carter, Robbins donne un cachet authentique à Diversion.

Partageant la même vision du cinéma, Glenn Ficarra et John Requa sont inséparables depuis qu’ils se sont rencontrés sur les bancs de leur école de cinéma. Pour leur troisième long métrage commun, les deux hommes ont une nouvelle fois mis la barre haute, comme le souligne Denise Di Novi, leur productrice : « Rien n'est laissé au hasard, le moindre plan est savamment élaboré. Ce sont d'authentiques scénaristes qui apportent une grande cohérence à leur narration », explique-t-elle, évoquant « de vrais artistes ».

Forts du soutien de l’ensemble de leurs coproducteurs, Ficarra et Requa ont pu laisser libre court à leur créativité, tout en prouvant qu’ils savent faire confiance à leurs acteurs, en leur permettant d’improviser de temps à autres. Une alchimie palpable sur le plateau, où les maîtres-mots étaient détente et concentration. Interrogé sur la manière dont il concevait le personnage de Nicky, Will Smith a récemment répondu à la presse : « Vous allez l'adorer ». Une déclaration qui donne le ton et à laquelle Di Novi ajoute :

« Diversion ménage quantité de rebondissements et de coups de théâtre et, au bout du compte, lorsque l'énigme est résolue, on se rend compte qu'on n'avait rien vu venir ».

Signant le grand retour de Will Smith au registre de la comédie, le film tient ses promesses. Bien que ce dernier n’ait plus à faire ses preuves à l’écran, il conserve la même fraîcheur qu’à ses débuts en distillant une bonne ambiance sur le plateau ; « C’est dans son ADN », observe avec humour Denise Di Novi. À l’instar de l’ensemble du casting et de l’équipe technique, les deux cinéastes ont été conquis par son aisance décomplexée : « C'est non seulement un acteur génial et un grand pro, mais il est aussi hilarant », indique Requa, confiant : « Il me fait penser à un grand frère ». Une belle alchimie, qui a incité le comédien à donner le meilleur de lui-même.

Face à lui, Margot Robbie impressionne. Du haut de ses 24 ans, elle prouve qu’elle a déjà tout d’une grande actrice. Prête à tout pour décrocher le rôle de Jess, elle est revenue avec humour sur la manière dont les cinéastes l’avaient contactée, à l’occasion d’un entretien avec les jouranlistes. Faisant un trek en Croatie, la jeune australienne a voyagé de plus de 60 heures pour passer les essais, elle raconte :

« Je n'avais avec moi que les vêtements que je portais et je n'avais dormi que peu d’heures au cours des jours précédents, mais il était hors de question que je rate cette audition. Je me suis achetée une chemise, je suis entrée dans la pièce et je leur ai dit 'Bon, les gars, me voilà !' ».

Une attitude volontaire qui sied parfaitement à la pétillante Jess qu’elle incarne à l’écran. Enfin, côté décors, la magie opère aussi. Surnommée 'le Paris de l’Amérique du Sud', Buenos Aires est un personnage à part entière et « une ville sublime », selon Will Smith himself. « On savait que c'était un univers formidable pour y situer cette histoire », ajoute John Requa, rappelant qu’il s’agit d’un décor « qu'on ne voit presque jamais dans le cinéma américain ».

Pour découvrir ce film rafraîchissant, rendez-vous au cinéma le 25 mars !